A lire
Rwanda: le nouveau fascisme tropical

Pour enlever et faire disparaître des opposants, le régime rwandais ne prend même plus la précaution de dissimuler ses équipes de tueurs sous les cagoules d'anonymes escadrons de la mort. L'une de leurs plus récentes victimes est Augustin Cyiza, un personnage d'exception auquel rendent hommage une vingtaine d'auteurs français et rwandais dans des textes où se mêlent l'analyse, l'indignation et la révolte.
Cyiza était un officier supérieur de l'armée rwandaise et un juriste réputé. Il a fait partie de la délégation gouvernementale aux négociations de paix d'Arusha avant de rompre avec l'ancien président Habyarimana. Il a milité activement dans les mouvements pour les droits de l'homme et s'est rallié sans hésiter au nouveau régime, espérant réaliser son rêve d'un Etat de droit ouvert et démocratique. Son franc-parler et son impartialité ont déplu aux nouveaux maîtres. Le 23 avril 2003, il a été enlevé et n'est jamais reparu. Le régime de Kigali règne désormais par la terreur. La communauté internationale n'ose aucune critique. Le génocide du Rwanda sert de couverture aux crimes de la dictature qui a succédé au régime génocidaire. F.S.
«Augustin Cyiza. Un homme libre au Rwanda», ouvrage collectif, Editions Karthala, 18 euros.