Lettre ouverte aux « dirigeants » des familles politiques
FPR, MDR, PDC, PDU, PSD, PSR, UDPR
Mesdames, Messieurs,
Je prends la respectueuse liberté de venir auprès de vous afin de vous signifier mes appréhensions quant au rétrécissement progressif de l’espace démocratique au Rwanda constaté au cours de ces dernières années. J’estime que j’ai le devoir civique comme n’importe quel autre citoyen rwandais « conscient », de dénoncer à temps l’autoritarisme au Rwanda, au moment où tout le monde affirme que, c’est ce genre de mauvaise gouvernance qui a conduit notre pays dans les différentes crises cycliques, dont le paroxysme aura été atteint avec la réalisation du génocide perpétré par une partie des rwandais contre une autre, en avril 1994. D’aucuns diront que c’est un suicide (ou une folie) que je fais en posant cet acte (sans se rendre compte qu’ils confirment mes appréhensions !!) et certains autres ne manqueront pas de calquer ladite action sur une recherche de tapage publicitaire. Aux uns comme aux autres, je dirai qu’ils sont loin de la vérité, même si je peux comprendre que de longues années vécues dans la terreur, développent chez certains individus des mécanismes de défense pouvant les conduire, au nom de la survie, à poser des actes désavoués silencieusement par leur conscience.
Si je prends mon courage à deux mains pour ouvrir ce genre de débat, c’est d’abord parce que je suis de ceux qui croient qu’un bon gouvernement, c’est celui qui privilégie moins la paix que la liberté de son peuple, c’est aussi parce que notre loi fondamentale qui protège la liberté d’__expression me permet de croire qu’un Rwandais habitant le RWANDA et situé en dehors du Forum des partis et du Club des réfugiés politiques peut tenter de raisonner sainement et de partager ses opinions aux autres, en servant uniquement la PATRIE et sans être inquiété, c’est ensuite parce que le pouvoir en place actuellement , affirme souvent qu’il est ouvert au débat pluriel et contradictoire et que je le crois, c’est enfin fondamentalement parce que pendant ce trimestre de deuil national, je me sens interpellé par la mémoire des braves combattants qui ont beaucoup lutté pour l’instauration de la JUSTICE et de la SOLIDARITE au RWANDA, je cite Monsieur Ignace RUTAHANA, Monsieur Fidèle KANYABUGOYI, Monsieur Cyprien RUGAMBA, Monsieur Pierre Claver KARENZI, Monsieur Calipophore GATERA et bien d’ autres. Ils s’étaient re fusés d’adhérer à un quelconque parti politique malgré les sollicitations multiples et isotropiques des différents ………………….(une ligne de texte illisible).
Ils sont partis (requiescat in pace) et nous sommes là. Pourquoi, sinon pour pouvoir prendre le témoin et les relayer en honorant ainsi une dette politico-morale envers eux ? Avec eux, on comprenait facilement et l’atmosphère politique était respirable. Sans eux, tout s’est assombri. Je vous écris donc pour solliciter de votre part un peu de lumière en ce qui concerne la compréhension de certains concepts politiques tels que : PARTIS, TRANSITION, LEADERS POLITIQUES, DEMOCRATIE, JUSTICE, SOLIDARITE, DEVELOPPEMENT, DROITS DE L’HOMME, ETAT DE DROIT, etc.
Dans ce qui va suivre, je vais m’interroger en premier temps et avec vous sur les PARTIS POLITIQUES, LA TRANSITION POLITIQUE au RWANDA et le PROFIL des CHEFS de « PARTIS » et je reviendrai sur les autres points d’ombre dans une correspondance ultérieure si Dieu le permet.
Les travaux combinés des
chercheurs comme Max Weber, Tocqueville, Jean Charlot, Maurice DUVERGER et
surtout Joseph La Palombara et Myron Weiner nous ont montré que pour qu’une
association soit identifiée comme parti politique, il faut qu’elle
remplisse concomitamment les critères suivants :
Après lecture de ces critères,
pensez-vous que ce que vous prétendez diriger, chacun en ce qui le
concerne, peut être identifié comme parti politique ? Croyez-vous
qu’il y a une seule famille au RWANDA remplissant au moins un des cinq
critères ci-haut mentionnés même s’il faut les réunir tous pour être
qualifié de parti politique ? D’après vous, sommes-nous dans un
système multipartisan, bipartisan, à parti dominant ou à parti unique ?
Quelle idée vous faites-vous des Rwandais quand vous tentez de leur
faire croire que par exemple le PSR ou l’UDPR sont des partis politiques
au même titre que le PSD ou le FPR ?
Que pouvez-vous dire de
l’assertion qui affirme qu’actuellement, le renforcement des partis en
programmes et moyens transforme ce dernier en COMITE CENTRAL D’UN
PARTI UNIFIE avec des sections du genre DEMOCRATIE et REPUBLIQUE, DEMOCRATIE
SOCIALE, DEMOCRATIE LIBERALE, UNION POPULAIRE, etc… ?
A votre avis, y a-t-il des moyens autres que le multipartisme réel, qui nous
permettrait d’endiguer une nouvelle crise éventuelle pouvant générer des
débordements de toutes sortes ? Vous arrive-t-il d’avoir le courage de
traiter avec objectivité ces questions ? Sinon, vous rendez-vous compte
alors que vous êtes entrain de d’hypothéquer l’avenir d’un peuple qui,
sorti des affres du GENOCIDE, vous a cru et a adhéré béatement à votre
discours ? Et « l’histoire » ? Pensez-vous qu’elle
pourra vous ménager lorsqu’elle devra prononcer son verdict ? Et si
par malheur « le pouvoir personnel » que vous êtes entrain
d’instaurer nous conduisait dans des malheurs presque similaires à ceux que
nous avons traversés, auriez-vous le courage de ne pas vous cacher dans la
quatrième catégorie et vous afficher vous-mêmes dans la catégorie n°1
(souvenez-vous que la catégorisation des responsabilités est de votre génie !)
Le troisième critère précise que pour qu’une association soit qualifiée de parti politique, il faut que ses dirigeants soient animés d’une volonté délibérée de prendre et d’exercer le pouvoir. Comment interprétez-vous cela ? Pensez-vous que la lecture machiavélique de la politique est la seule possible ? Ceux qui ont lu le PRINCE de MACHIAVEL se souviennent-ils de la récompense que César Borguia réserva à Messire Rémy d’Orque, et qui fit tout le peuple demeurer en même temps sat isfait et stupide ? Non, faites-moi réellement comprendre ce que vous entendez par PARTIS POLITIQUES et ce que vous attendez d’eux ! Si vous ne savez pas cerner la dimension réelle d’un parti politique, alors dites-vous bien que vous êtes entrain de nous enfoncer profondément dans une crise anomique, l’anomie étant l’indicateur d’une société sans structures, sans normes et sans préceptes de comportement de sorte que l’individu ne sait comment orienter sa conduite ! Toujours à propos de l’anomie, je me dois de vous rappeler que son corollaire est l’émergence de « montreurs de conduite » et d’agents charismatiques que vous semblez pourtant tant redouter. Ese mwebwe bayobozi b’amashyaka, iyo mubuza abayoboke b’amashyaka yanyu kubagira inama muvuga ngo : « NIMUSIGEHO BATATUMENA » ubwo muba muvuga neza ubutegetsi murimo ? Ese iyo mvugo yo kumena mwumva iba idashinja ubutegetsi kandi wenda atari byo ? Ese uko mubizi ibyadutse byo « GUTESHA ABAYOBOKE UMURONGO » ni imyitwarire iranga ingoma zimeze zite ? Harya uko mubizi hari ishyaka rigizwe n’umuntu umwe cyangwa agatsiko gafite ibyo kumvikanaho ribaho ? Oya nimusigeho ! ! !
Politiquement et dans le cas
concret du RWANDA, la transition a été perçue comme un espace temporaire
qui devait permettre le passage sans heurts d’un Etat TOTALITAIRE à un ETAT
de DROIT. S’il est vrai qu’un ETAT de DROIT ne peut être installé du
jour au lendemain, il n’est pas moins vrai que la grande appréhension qui
habite souterrainement les pudiques non dits des Rwandais est de savoir si un
jour leur patrie deviendra enfin un ETAT du DROIT qui serait plus juste
qu’un ETAT de DROIT.
Cette appréhension est
apparemment fondée sur les interrogations suivantes pour lesquelles les
abaturage ne trouvent pas de réponse et que je vous prie de m’aider à élucider.
En comparant la situation politique qui prévaut actuellement dans notre pays et celle qui prévalait avant avril 1994 à cette grille de définition de la dictature, y a-t-il l’un ou l’autre critère qui n’était pas rempli avant 1994 ? Y en a-t-il un seul qui ne soit pas rempli actuellement ? Pouvez-vous vous appuyer sur la réponse à cette dernière question pour déterminer si oui ou non on est dans un régime totalitaire ? Au cas où il apparaîtrait qu’on est aujourd’hui dans un régime totalitaire, pensez-vous qu’il soit honnête d’affirmer qu’il y ait eu transition ? Si quelqu’un persiste à nous faire croire qu’il y a transition, cette honorable personne pourrait-elle nous dire le seul critère que vous, dirigeants de familles politiques, avez tenté de corriger ces six dernières années ? Ne croyez-vous pas que la transition devrait prendre effet à partir de l’instant où un parti manifesterait la volonté de rectifier l’un quelconque des dix critères ci-haut mentionnés, et qu’elle (la transition) devrait prendre fin dès lors que la rectification dudit critère serait entièrement réalisée. Puisque le dixième critère nous renseigne que le projet de construire une société régulée par une idéologie unique commandée par un parti unique finit toujours par échouer (les exemples font légion), pensez-vous qu’il soit réellement intelligent de cautionner ce genre de projet ? Est-ce que la cécité politique ne serait pas entrain de vous amener à vous comporter comme les pauvres paysans de l’historique camionnette du Docteur GASARASI ?
Si vous deviez faire une étude comparée du comportement des trois régimes (MDR, MRND, FPR) sur les cinq premières années de leurs règnes respectifs (63-68, 74-79, 95-00), dans lequel de ces régimes retrouveriez-vous les éléments suivants : 1° la récupération du pouvoir par les armes avec éventuellement la logistique d’un pays étranger, 2° l’absence d’un projet de société, 3° l’installation d’un président virtuel et intérimaire, 4° le phagocytage des autres partis politiques,
5° le discrédit interne de certains leaders charismatiques (gutesha umurongo) et
6° l’instauration d’une monarchie pseudo-républicaine. ?
Pensez-vous que les similarités que l’on pourrait constater ne seraient pas trop alarmantes ? Qui, du PARMEHUTU et du FPR emprunte à l’autre les méthodes de gouvernance ? Doit-on penser qu’ils ont toujours consulté les mêmes bureaux d’étude sans le savoir ? Ou que notre culture contient des germes bloquants qui enlèvent à nos analystes politiques la capacité de se soustraire à toutes les représentations tant individuelles que collectives ? Ne pensez-vous pas que si la transition pouvait servir d’abord à combattre les préjugés, elle sauverait la nation rwandaise et permettrait d’accéder un jour à un ETAT du DROIT, REEL ?
Lors de l’avènement du multipartisme dans notre pays, nous avons assisté à l’émergence de toutes sortes de partis politiques. On a vu naître des partis de cadres (PSD, PL), des partis de masse qu’on appelle aussi révolutionnaires-centralisateurs (FPR, MDR, MRND) et des partis pragmatiques-pluralistes (les autres) qu’on appellera plus tard partis satellitaires. Les deux premiers types de partis donnaient l’impression d’être fortement structurés et avaient à leur tête des équipes dirigeantes apparemment compétentes et bien soudées. Malheureusement pour et par opportunisme, elles devront imploser les unes à la veille de la réalisation du génocide en 1994, les autres plus tard. Par la suite, on a vu apparaître à la tête des partis, le club de Byumba. A l’exception d’une ou deux personnes, aucun autre membre du club de BYUMBA ne remplissait les conditions de leader, mais malheureusement, ce sont ces derniers qui récupéreront les directions de Partis.
Personnellement, je n’ai pas compris et je ne comprends pas pourquoi le FPR n’a pas pris en ce temps ses responsabilités. Plus loin, la brèche étant ouverte, on verra s’infiltrer des HUTU de service, des RESCAPES de service et enfin des RAPATRIES de service. Ces amalgames, placés à la tête de ce qui devait s’appeler partis politiques et affaiblis par l’hétérogénéité de leurs composantes, vont tenter de se renforcer en trouvant refuge dans ce qu’on a appelé FORUM DES PARTIS, ce dernier faisant penser à un organe d’exécution d’un parti unifié (dernière étape vers le parti unique où les partis d’opposition se trouvent éliminés soit par exclusion, soit par coalition ou soit par absorption et où les différents partis rescapés décident de s’unifier sous l’égide d’un plus puissant) (A. LEWIS). A ce niveau donc, il n’y a que des silhouettes des dirigeants, commis d’un certain Charles ! !
Pour poursuivre, on peut encore relever que lesdits dirigeants des « so called political parties », membres du FORUM, ont tous en commun la caractéristique de s’être AUTOPROCLAMES. Néanmoins, j’estime personnellement que ce n’est pas le plus grave car, non contents de s’être autoproclamés, ils poussèrent l’outrecuidance jusqu’à se substituer entièrement aux adhérents et tentèrent d’assurer leur arrière-base en utilisant l’appareil de l’Etat comme instrument de prédation qui devait leur permettre d’accumuler les richesses.
Dans leur entendement, cette accumulation doit générer un pouvoir coercitif nécessaire à la défense de la situation acquise. Des fragments de ce pouvoir seront même utilisés pour créer des transfuges de tous bords et favoriser le renforcement du Forum, cadre informel, illégitime et illégal, qui viendra même surclasser les institutions de l’Etat légalement reconnues. L’Etat prédateur étant confirmé, la mentalité du gain facile s’installe, le système clientéliste fonctionne à merveille et la dégradation politique est à son comble à telle enseigne qu’on verra de pseudo nyangamugayo recourir au mensonge pour aboutir à des fins non avoués (ici, les honorables Tito RUTAREMARA et Médard RUTIJANWA voudront m’excuser mais je pense qu’ils sont de ceux qui ne devraient pas tenter de faire objection).
Subséquemment, nos chers dirigeants de « partis » vont se sentir investis à tort, du pouvoir de faire et défaire à volonté les carrières politiques de ceux qui n’auront pas voulu que l’on privilégie la cléptocratie (kuva inda irya) au détriment de la fraternité (kuva inda imwe). Ils se permettront même de commettre des erreurs politiques au nom de « leurs abayoboke » (comprenez que atari abayoboke b’ishyaka). Pour illustrer cela, je voudrais chers compatriotes vous rappeler quelques unes de ces erreurs politiques qui vous incombent (à vous et non aux partis) et qui sont inhérentes aux derniers événements politiques qui viennent de se produire dans le pays, car cela est encore présent dans nos mémoires.
1° Vous voudrez m’excuser et me permettre d’affirmer que vous n’avez pas consulté vos bases (si petites soient-elles), et que vous avez de votre propre initiative posé l’acte de soutien au candidat Président , cela dans une logique partitocratique (la partitocratie veut que les dirigeants des partis récupèrent la souveraineté des adhérents et l’exploitent pour se partager entre eux le pouvoir et l’avoir national, sans plus). Ce faisant vous avez instauré sciemment une monarchie absolue (au sens radical du terme mais non pas nécessairement négatif) dans laquelle le monarque s’appelle PRESIDENT de la REPUBLIQUE et où le club d’ABIRU n’est rien d’autre que le FORUM des PARTIS, sans imaginer un seul instant que des observateurs malveillants pouvaient insinuer que ce qui se fait depuis une année au Rwanda n’est qu’un montage savant pour réaliser un coup d’Etat Civil. La démarche préalablement proposée est inversée (quel brusque renversement de sens et de direction). Plus rien ne vient d’en bas, il n’y a plus d’échange mais allocation, qui suppose un double mouvement, mais à projection. La lumière ne vient plus d’en haut. Le miroir déformant est en place et un groupe de pseudo-penseurs peut se contempler de manière auto-satisfaite en croyant représenter un peuple qui ne sent concerné qu’en tant qu’auditeur, disciple ou témoin. Tant pis alors si la culture de sujétion semble se réinstaller au détriment de la culture de participation dont pourtant vous ne cessez de faire éloge dans vos discours ! Ainsi aurez-vous aidé à renforcer la réinstallation de la dictature.
2° Sans vouloir me substituer aux comités directeurs des « partis politiques », je pense, et vous pourrez me corriger si je me trompe, que lors de la présentation des candidats Présidents la loi fondamentale a été bafouée en plusieurs endroits, mais je ne parlerai ici que d’un cas banal de courtoisie outrancière frisant l’ingérence. En effet, si on admet que le Général Major Paul KAGAME fut le candidat des partis politiques (MDR, PL, PDC, PDI, PSD, PSR, UDPR), le FPR n’aura présenté qu’un seul candidat, à savoir Charles MULIGANDE. Or, cette procédure n’étant prévue par aucune loi, on peut penser que le FPR a incidemment présenté le Général Major Paul KAGAME sur sollicitation des autres partis politiques, ladite sollicitation devant être perçue comme une coercition ou, à la limite, comme une interférence des autres partis dans les affaires du FPR. Dans ce cas d’espèce, la jurisprudence devait faire autorité et la procédure de présentation des candidats recommencée. N’avez-vous pas encore en mémoire le cas MAKUBA lors de sa présentation comme candidat du PSD à la Présidence de l’Assemblée (ce n’est pas loin de la Présidence de la République) ? Une action des partis, similaire à ce qu’on vient de citer plus haut fut posée, taxée d’ingérence et condamnée. La procédure fut recommencée. A mon avis, le cas devrait faire jurisprudence. A moins alors que le dernier schéma fut fait sous instigation du FPR, auquel cas on pourrait parler de MANIPULATION. Dans l’un ou l’autre scénario, la loi fondamentale serait bafouée, ou dans sa lettre, ou alors dans son esprit.
3° Afin avec tout le respect que je vous dois, je peux me permettre de vous faire remarquer que votre récent positionnement accuse un défaut de prospective. En effet, quiconque observe le paysage politique rwandais depuis une année peut affirmer sans ambages qu’il y a une crise sans précédent dans les annales politiques tant nationales qu’internationales car on observe pour la première fois une panne générale et simultanée des institutions. Dans une intervalle ne dépassant pas six mois, on a vu tomber le Président de la Cour Suprême, le Président de l’assemblée Nationale, le Premier Ministre et le Président de la République. Au lieu de chercher à connaître les causes de ladite crise, de les comparer avec celles des crises précédentes (le colloque de BAMAKO aurait été ici d’une grande utilité puisque Messieurs Charles MULIGANDE, Tito RUTAREMARA et Stanley SAFARI y étaient et sont membres influents du FORUM), d’en étudier les incidences possibles sur notre société, et d’en chercher les remèdes et les effets seconds pour pouvoir endiguer à temps la crise qui couve, et installer des instruments de prévention pour les crises éventuelles à venir, vous vous êtes précipités pour appliquer la loi du clou qui en chasse l’autre (ngo nayo ihita ifatwa mu rubaho) sachant pertinemment que cela ne résolvait en rien le problème.
L’amour de la PATRIE aurait dû vous commander de conseiller au Général-Major Paul KAGAME de
Ces conseils lui auraient évité, comme homme d’Etat d’une nation qui se cherche, d’être confronté à une révolution quadripolaire, celle nationale, celle de l’autorité, celle de la participation et celle du bien-être sans pouvoir avancer dans les quatre directions tout de suite et à la fois. Il bénéficierait ainsi d’un temps pour asseoir son programme et fixer les priorités, et cela permettrait aux Rwandais d’entrevoir enfin l’aube d’une transition réelle..
Pour ne pas m’éterniser sur ces éléments, ,je prends la liberté de suspendre ici ma contribution et me propose de m’entretenir avec vous la prochaine fois sur : LA DEMOCRATIE, LA JUSTICE et LA SOLIDARITE. J’ose espérer que vous le prendrez avec sportivité et vous demande de vous adresser une dernière prière avant de terminer : « N’ayant pas fait que ce qui est juste soit fort, essayez s’il vous plaît de faire que ce qui est fort soit juste »
Fait à Kigali, le 05.05.2000
Hon Jean MBANDA
B.P. 1621 KIGALI
Tél/Fax 72695
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Commentaires
Les travaux combinés
des chercheurs comme Max Weber, Tocqueville, Jean Charlot, Maurice DUVERGER et
surtout Joseph La Palombara et Myron Weiner nous ont montré que pour qu’une
association soit identifiée comme parti politique, il faut qu’elle remplisse
concomitamment les critères suivants :
Après lecture de ces critères, penses-tu, Olivier Nduhungirehe, que le PSD (dont tu fais partie des organes dirigeants) puisse être identifié comme parti politique ?