Un bref histoirique du Rwanda 1896-1962.

 

Dans l’histoire du Rwanda, il est dit que les Allemands sont arrivés au Rwanda en 1894 sous le règne de Rwabugili.Après sa mort en 1896,empoisonné par son beau-frère Kabare,il a été remplacé par son fils Rutalindwa qui a été sauvagement assassiné, avec tous ses proches de clan Nyiginya,par le clan des Bega dans le coup d’état de Rucuncu au cours duquel Kabare,Ruhinankoko et leur sœur Kanjogera se furent rendus tristement célèbres de part leur cruauté, fourberie et soif insatiable du pouvoir.Musinga encore mineur, fut intronisé fin 1896,en remplacement de Rutalindwa assassiné, sa mère Kanjogera et ses frères Kabare et Ruhinankiko assurèrent sa régence jusqu'à l’âge majeur.

 

Pour s’assurer de leur sympathie, le triumvirat sanguinaire a soudoyé les Allemands en leur demandant de l’aider militairement à conquérir les pays des Bahutu, afin que le drapeau allemand flotte sur le sol de tous les pays où la langue Kinyarwanda était parlée, et qui, jusqu’en 1899, avaient refusé de se soumettre à l’autorité de la monarchie tutsie. Etant donné que les Allemands avaient besoin des services de l’autorité locale, surtout en matière de renseignements et de publicité de leur supériorité, ils ont accepté le marché de dupes et aidé la monarchie tutsie à soumettre les rois hutus des pays comme Kinyaga,Suti dans le Bunyambirili,Bukunzi,Busozo…tandis que Bukonya, Buhoma, Bushiru ont été assujettis au royaume des hamites  à l’aide des Belges.Apparemment pendant leur séjour au Rwanda, les Allemands n’ont rien changé dans les pouvoirs criminels des rois hamites, tels que le droit de glaive, les peines corporelles, les mutilations, les supplices, etc.., que subissaient les victimes hutues. Au contraire, ils ont favorisé le pouvoir criminel de la monarchie tutsie jusqu'à construire à Nyanza, capitale du royaume, une école exclusivement réservée aux fils des notables tutsis. Aujourd’hui même, certains tutsis du FPR se réclament de ces anciens colonisateurs allemands et regrettent vivement leur départ en 1916 chassés par la coalition militaro-belgo-anglaise et remplacés par les Belges pour lesquels ils gardent toujours rancune pour avoir annulé le droit de glaive que leurs  ancêtres exerçaient sur le peuple hutu. Il n’est pas rare que Kagame se sente très fier d’être appelé Adolf Hitler (they call me Hitler, I don’t care !).

 

Ainsi donc, comme je viens de le dire, aussitôt le Ruanda-Urundi placé sous mandat belge par la Société des Nations, le 6 avril 1917, le général Malfeyt publia une ordonnance législative retirant le droit de glaive aux deux rois du Rwanda et du Burundi et les désignant comme sultans du haut commissariat belge qui exerçait le régime du résident militaire du Rwanda-Urundi.Le 31 décembre 1918 le régime de résident militaire prit fin et fut remplacé par un régime de résident civil. Le statut du territoire sous mandat belge fut fixé par la loi organique du 21 août 1925 qui déterminait comment le territoire du Ruanda-Urundi allait être administré par la Belgique en tant que puissance administrant et, c’est à cette occasion que les pays de Bukonya, Buhoma et Bushuru ci-dessus cités furent soumis à l’autorité du roi tutsi.

Au moment où les Belges arrivèrent au Rwanda, contrairement au Burundi, ils trouvèrent que le gouvernement du pays était presque complètement entre les mains des seuls Batutsi.Cette situation est restée comme telle jusqu’en 1927.Après l’opposition calculée de Musinga et de plusieurs chefs tutsis aux propositions d’insérer des cadres Bahutu dans le gouvernement, l’autorité de tutelle belge a nommé quelques sous-chefs Bahutu.Ceux-ci sont restés en place pendant plusieurs années, et la tutelle voulait multiplier leur nombre. Malheureusement, par leur  solidarité ethnique et leur génie de l’intrigue, les Tutsi ont réussi à les diaboliser et saboter leur travail de manière qu’ils sont restés sans autorité jusqu'à ce que Mgr Classe, manipulé par ces traitres tutsis, se fut dressé contre les hutus et s’opposa à leur nomination encore comme sous-chefs de façon à ce qu’en 1952, tous les postes de direction étaient occupés par des Tutsi seulement.

 

Estimant qu’il n’était pas possible de continuer d’écarter du pouvoir la majorité de la population, le gouvernement belge décida d’instituer un conseil supérieur dont les membres seraient désignés par un vote populaire. Le 14 juillet 1952, fut signé un décret portant organisation des élections d’où devait sortir un conseil supérieur qui, présidé par le roi, devait remplacer en partie le gouvernement belge, comme préambule à l’indépendance. Les élections se tinrent, au suffrage indirect, le 30 septembre 1956 et furent trichées par les tutsis de manière que les résultats furent catastrophiques. Un seul hutu était élu !

 

Peu avant ces élections trichées, Grégoire Kayibanda qui était rédacteur en chef du journal Kinyamateka depuis 1955, faisait passer dans les colonnes de ce journal des articles pertinents, qui éveillaient la conscience politique de la masse populaire hutue. Les publications de Kinyamateka, qui stigmatisaient le joug sous lequel croupissait la masse populaire hutue, étaient relayés par des journaux locaux et étrangers tels que Soma édité à Cyangugu, Ami édité par les anciens séminaristes, Ijwi rya Rubanda rugufi édité par l’Aprosoma, Kurerera Imana, revue des moniteurs, Temps Nouveaux d’Afrique édité à Bujumbura et Presse Africaine éditée à Bukavu. L’attitude tutsi face à toutes ces revendications hutu fut imprégnée de conviction stupide et d’arrogance vaniteuse suivante (…..) :race élue, nous sommes faits pour commander les hutu, race inférieure, créée pour nous obéir,et,d’ailleurs ravie de nous obéir, nous qui savons ce qui fait leur bonheur et qui le leur apportons, par notre protection, en échange-en toute logique et équité-de quelques tributs et de quelques prestations.(….).Ces vils et stupides hutu, oser nous contester notre totale supériorité ? C’est impensable.(Voir J-P Harroy :de la féodalité a la démocratie 1955-1962,p.235).Ces sottises ont été suivies par d’autres énoncées dans ce qu’on a appelé la célèbre ‘’Mise au point’’ du conseil supérieur du pays du 22 février 1957 qui niait l’existence du problème Hutu-Tutsi, militait pour le statu quo et le renforcement des pouvoirs du mwami et préconisait des châtiments  sévères pour les pétitionnaires hutus qualifiés d’ennemis du pays. Exactement comme fait le FPR-Kagame à l’égard des rwandais dont FDLR qui réclament leur droit à la vie et à la liberté publique et privée aujourd’hui au Rwanda.

 

Pour répondre au contenu de la Mise au point du conseil supérieur du pays, le 24 mars 1957, est sorti le célèbre Manifeste des Bahutus portant 9 signatures dont celles des messieurs Grégoire Kayibanda et Joseph Gitera Habyarimana. Le Manifeste des Bahutus ne se bornait pas à dénoncer les injustices sociales dont étaient victimes les Hutu, il formulait aussi un plan d’action détaillée, notamment le changement de la structure féodale du moment et la résolution du problème hutu-tutsi dont la Mise au point niait l’existence en affirmant que le seul problème à résoudre au Rwanda était celui des Belges qui ne voulaient pas donner l’autonomie totale à  l’élite de la monarchie tutsie pour renforcer son pouvoir de réprimer les Bahutu. Au cours de cette même année 1957, les évêques du Burundi et du Rwanda publièrent une lettre collective dénonçant les injustices sociales des dirigeants tutsi sur les hutus. Des lors la lutte pour la promotion de la masse populaire s’intensifia. Ainsi le 01 novembre 1957, monsieur Joseph Gitera Habyarimana publia les statuts de son association ‘’Association pour la Promotion Sociale de la Masse’’(APROSOMA).Le 15 février 1958 son association est devenue officiellement un parti politique.

 

Intenses provocations, répressions aveugles et intarissables intimidations des monarchistes tutsi .
 

Le 17 mai 1958, une nouvelle provocation orgueilleuse, sotte et obsessionnelle, en mots très durs et humiliants à l’égard des Bahutu, fut publiée par les douze sanguinaires grands conseillers du roi, en ces termes : « Puisque nos rois ont conquis les pays des Bahutu en tuant leurs roitelets et ont ainsi asservi les Bahutu, comment maintenant ceux-ci peuvent-ils prétendre être nos frères ? ».

 

Le 09 juin 1958, durant la session extraordinaire du conseil supérieur du pays auquel six Hutu du groupe des 9 signataires du manifeste des Bahutu avaient été invités, le roi Mutara, au lieu de laisser ces Hutu exprimer leurs revendications, avait mis trop de temps à les convaincre d’accepter d’être des félons et des impolis pour avoir exprimé leur volonté de voir changer les structures politiques, économiques et sociales du moment. A l’issue de cette session, le roi déclara que : « Il n’y a rien d’angoissant dans la coexistence des Bahutu et des Batutsi que ces pétitionnaires veulent noircir. Il n’y avait pas de problème Hutu-Tutsi au Rwanda, que ceux qui l’avaient soulevé étaient des auteurs malintentionnés de discussion, méritant l’opprobre publique et une sérieuse condamnation en tant que criminels. Juste comme Kagame dit actuellement à ces Rwandais qui revendiquent leurs droits legitimes. Le roi Mutara III concluait en ces termes : Il en coûtera cher à quiconque s’insurge contre le Rwanda ou cherche sa désunion. Celui qui tend les pièges se verra lui-même pris dans ses propres filets ». (Voir Jean-Paul Harroy, p.240).

 

La Belgique, en tant qu’autorité de tutelle du Ruanda-Urundi, après avoir mis du temps pour tenter de comprendre la mentalité tutsi, les arrière-pensées tutsi, le bien-fondé des revendications hutu et les mille injustices dont la paysannerie hutu était victimes, avait éprouvé un sentiment de culpabilité pour son manque de courage de mettre les pieds dans le plat et ainsi, par son silence à l’égard de l’astuce tutsi affirmant « qu’il n’y a pas de problème hutu-tutsi au Rwanda »,se rendait complice de l’oppression tutsi sur les hutu,.C’est au cours d’une session du conseil supérieur du pays du 01 décembre 1958,que monsieur Jean-Paul Harroy,gouverneur du Ruanda-Urundi avait fait exploser la colère du roi Mutara III en déclarant dans son discours « qu’il y avait un problème hutu-tutsi qui requiert une justice sociale équitable ».Suite à cette déclaration du gouverneur Jean-Paul Harroy,contraire à la thèse que le roi Mutara III et ses courtisans soutenaient, le vaillant Joseph Gitera Habyarimana lui a écrit une lettre ouverte de gratitude ou se détachait la phrase suivante : « La parole du gouverneur a été comme une épée bien aiguisée par laquelle le gouvernement belge a tranché la tête du gros serpent qu’est ‘’l’esprit hamite’’,esprit qui appauvrit et qui oppresse, esprit d’exploitation et d’extermination ».  (Voir Jean-Paul Harroy, p.249). Aujourd’hui, si l’on comparait les déclarations du regretté Jean-Paul Harroy à la diffusion de la chaine britannique ‘’BBC 2’’ du film ‘’Rwanda’s untold story’’, et les réactions de Paul Kagame  à celles du roi Mutara III et rééditer les remerciements de monsieur Joseph Gitera Habyarimana en direction des autorités de la BBC, on ne serait pas abusif !

 

Après cette déclaration du gouverneur Jean-Paul Harroy, plusieurs tracts se sont répandus sur tout le territoire du Rwanda, dénonçant la présence des fonctionnaires belges, réclamant leur départ du pays et l’accession immédiate du Rwanda à l’indépendance. Les chefs et sous-chefs tutsi commencèrent par saboter leurs activités et soulever la population contre leurs actions jusqu'à leur énervement. A cette action de sabotage des tutsi réclamant l’indépendance immédiate du Rwanda, les hutu opposèrent énergiquement leur slogan « démocratie d’abord, indépendance ensuite ».

 

Il y a un adage français qui dit que ‘’quand on chasse le naturel il lui revient au galop’’.Après la diffusion du documentaire ‘’Rwanda’s untold story’’ qui ne dit rien que la vérité, à l’instar des tracts et manifestations des chefs et sous-chefs tutsi contre la présence belge au Rwanda parce que le gouverneur J-P Harroy venait de dénoncer la répression sauvage dont les hutu étaient victimes de la part des tutsi, aujourd’hui, le même scénario se répète. Le régime du criminel Paul Kagame mobilise tout son génie d’intrigue pour organiser des manifestations, des débats inutiles, des tapages partout pour noyer la vérité, diffusée par la BBC two, le 01 octobre 2014,selon laquelle Kagame est le vrai assassin de deux présidents hutu, Habyarimana Juvénal et Cyprien Ntaryamira,et le déclencheur de la tragédie génocidaire qui continue d’endeuiller les rwandais qui avaient échappé à sa machine meurtrière d’avril 1994,qui est le FPR-Kagame.  

 

En son mandement de Carême du 11 février 1959, contrairement au pasteur Rick Warren, Mgr Perraudin avait insisté sur la charité qui devait caractériser les chrétiens catholiques du Rwanda et disait que des réformes des structures s’avéraient absolument nécessaires au Rwanda. Il dénonçait des différences et des inégalités sociales pour une large part liées aux différences de races, en ce sens que les richesses d’une part et le pouvoir politique et même judiciaire d’autre part sont en réalité exclusivement entre les mains des gens d’une même race tutsi. Le fait d’avoir souhaité que cet état de choses soit changé lui a valu une rancune inextricable de la part du FPR-Kagame, qui est en réalité fils ou petit-fils de ces grands conseillers du roi, membres de l’UNAR-Kigeri, auteurs de la lettre du 17 mai 1958 ci-dessus, de telle manière que,si sa tombe avait été au Rwanda, le FPR-Kagame l’aurait profanée avec son habituelle méchanceté comme se fut le cas pour celle du feu Dominique Mbonyumutwa.

Le 01 juin 1959, dans son allocution préliminaire à l’ouverture de la session budgétaire du conseil général, le gouverneur Jean-Paul Harroy fit une déclaration solennelle condamnant ces écrits qui commençaient à énoncer certaines thèses en les appuyant sur des argumentations agressives formulées en termes très violents. Il continuait en disant que l’actuelle multiplication des écrits de nature à troubler les esprits et même l’ordre public doit cesser sinon il serait obligé de prendre des mesures visant à museler la liberté d’expression.

 

Au lieu de voir ces tracts s’arrêter, ils se sont multipliés de plus bel en mettant l’accent sur la provocation de l’autorité de tutelle et des propos d’insultes et de  mépris à l’égard des hutu. Le 18 juin 1959, le gouverneur Jean-Paul Harroy a écrit une lettre demandant la collaboration du roi Mutara III dans l’usage de leur autorité pour apaiser le climat de tension qui se développait sur le territoire du Rwanda, d’une part entre les hutu et les tutsi, et d’autre part, entre les tutsi et le pouvoir tutélaire belge. Au lieu de répondre positivement au souhait de monsieur Jean-Paul Harroy d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, il est apparu plusieurs tracts intitulés : « Abatabazi bu Rwanda (guerriers-défenseurs du Rwanda) » dont le mot d’ordre était « soyez prêts, soyez armés et au meurtre contre Gitera…….Gitera choisi pour haïr le Rwanda…..,Gitera acheté pour s’opposer à l’indépendance sera ligoté par lui-même par le Rwanda ».

 

Ces actes de provocation et de sabotage se sont poursuivis après la mort du roi Mutara III le 25 juillet 1959 et après l’intronisation du roi Kigeli V Ndahindurwa le 28 juillet 1959 selon la tradition royale et même après son investiture par l’autorité de tutelle belge, suivie de sa prestation de serment du 09 octobre 1959 comme roi constitutionnel. A cette même date, le PARMEHUTU (Parti du Mouvement d’Emancipation Hutu) fut fondé comme quatrième parti politique après l’APROSOMA (Association pour la Promotion Sociale de la Masse) fondé le 15 février 1959, l’UNAR (Union Nationale Rwandaise) fondé le 03 septembre 1959 et RADER (Rassemblement Démocratique Rwandais, parti politique des tutsi progressistes) fondé le 14 septembre 1959.

 

Dans son Manifeste-Programme publié à ce même 09 octobre 1959, le PARMEHUTU déclarait ce qui suit : « (……..).L’objectif national poursuivi par le PARMEHUTU est l’union réelle de tous les ressortissants du Rwanda impliquant l’abolition totale de l’hégémonie actuelle d’une seule race. Il proclame ne nourrir aucune intention de haine raciale à l’égard des tutsi. Le PARMEHUTU reconnait la monarchie constitutionnelle aussi longtemps qu’elle apportera son appui à l’instauration du régime démocratique progressiste poursuivi par le parti ».

 

Après la publication du manifeste-programme du PARMEHUTU, Kigeri V Ndahindurwa,qui avait juré le 28 juillet 1959 d’être un roi constitutionnel et promis d’être l’arbitre objectif au-dessus des partis politiques, s’est laissé phagocyter par les extrémistes tutsi de l’UNAR jusqu'à en épouser finalement toutes les ambitions et les outrances de ce parti. Ceux-ci, en effet, lui rappelaient sans cesse que la royauté était au Rwanda, depuis quatre siècles, monolithique et triomphante, entre les mains des Abanyiginya, qu’avec lui et sa mère Bernadette Mukashema, « le » clan continuait à régner sur le Rwanda, que bon sang ne pouvant mentir, cette promesse de « constitutionnalité » arrachée à Mwima ne tenait pas pour un Kigeri guerrier successeur de monarques comme Rwabugiri et Musinga,que sa voie était donc toute tracée :l’UNAR….(Jean-Paul Harroy, P. 286-287 ).

Ainsi, la toile de fond est maintenant brossée, les partis politiques sont créés, l’Eglise catholique rend publique sa pensée sur le caractère offensant pour les Hutu des ornements du tambour royal, Kalinga, des organes génitaux des Hutu, qui avait été depuis longtemps à la base de démarches pressantes auprès des autorités ecclésiastiques, qui se terminant par « ….si des dépouilles humaines entourent encore le Kalinga, l’Eglise juge convenable de les en ôter ».

 

L’Etincelle qui a mis le feu aux poudres et la repression sanglante de l’UNAR-Kigeri.
 

Kigeri V Ndahindurwa phagocyté par les ultra-féodaux, l’UNAR multiplie ses provocations et ses attaques contre des Hutu, la tutelle est à la défensive, durant tout le mois d’octobre la tension ne cesse de monter. C’est ainsi qu’une ultime provocation des Tutsi de l’UNAR alluma, le 01 novembre 1959,l’étincelle recherchée par eux, en envoyant huit jeunes Tutsi pour attaquer et frapper, sur le chemin de son retour de la messe de Toussaint, le sous-chef Hutu de Ndiza ,Dominique Mbonyumutwa qui s’était défendu vaillamment et les appels au secours de sa femme donnèrent lieu à des interprétations différentes et bientôt circula sur les collines la nouvelle intolérable, selon laquelle Mbonyumutwa était tué par les Unaristes.

 

C’était le déclanchement des incendies. Des révolutionnaires hutu parcoururent le Ndiza, incendiant beaucoup, tuant à l’occasion lorsqu’un Tutsi leur résistait. Les incendies, toujours avec assez peu de meurtres, s’étendirent les jours suivants à d’autres régions. Ici, la hargne était irréversible, et les Tutsi n’avaient de triste solution que dans la recherche d’un refuge auprès des missions ou dans la fuite vers l’étranger (rappel: cette stratégie, rééditée par FPR-Kagame en tuant deux présidents hutus a réussi en 1994).  

 

Voici ce que dit Jean-Paul Harroy au sujet des motivations criminelles des extrémistes Tutsi de l’UNAR P.291-292 : « (…….).Dans ce déroulement, j’estime que c’est l’UNAR qui, par ses provocations d’octobre 59, a pris les initiatives destinées à ouvrir la voie aux violences et qu’elle a gardé l’initiative pendant des premières journées de novembre, jusqu’au moment où la Force publique, arrivée en nombre, rétablit l’ordre par la force.

 

Son plan (UNAR), pouvait être résumé comme suit :puisque l’affrontement armé entre Tutsi traditionalistes et Hutu dits progressistes est devenu maintenant concevable, provoquons sans tarder une ‘’révolution’’,afin de nous créer une possibilité de contre-révolution foudroyante, au cours de laquelle, la tutelle étant débordée, nous aurons l’occasion de liquider physiquement tous les leaders Hutu – soigneusement répertoriés – et de réaliser dans des régions choisies – Astrida…… – assez de massacres de population paysanne pour qu’il ne soit plus question de réaction hutu avant l’indépendance…..ni après.(………).Ce plan, dont les traces écrites ont été retrouvées – notamment les listes des Hutu à abattre – n’a pas été loin de réussir.(…….), et en développant ultérieurement ma double conviction que 1 ͦc’est l’UNAR qui a choisi, en l’avançant parce que c’était son intérêt, la date de cette révolution et 2 ͦ que la contre-révolution eut probablement réussi à atteindre ses objectifs, à savoir la liquidation de la révolution hutue, sans l’action rapide et énergique de la Force publique (ndlr :C’est ce plan qui a été réédité par le FPR-Kagame, le 06 avril 1994,en abattant l’avion qui transportait deux présidents hutu et qui, soutenu par les anglo-saxons, a 100% réussi, au prix des milliers des rwandais exterminés par la cruauté du FPR-Kagame et ses supporters dont Yoweri Kagata Museveni). 

  

Malgré cette intervention rapide et énergique de la Force publique, l’UNAR appuyé par Kigeri Ndahindurwa et quelques guerriers hutu et twa, embrigadés de force et dirigés par des fanatiques sanguinaires du régime monarchique tutsi tels que Pierre Mungarulire,Michel Kayihura,Alexandre Kayumba,Chrysostome Rwangombwa,Côme Rebero,Hormesdas Mbanda…. , multiplia ses actes d’intimidation, de violence, de terrorisme et d’assassinat, dans les régions éloignées des positions de la Force publique pour décourager la détermination des hutu qui voulaient à tout prix se débarrasser de leurs oppresseurs et des membres de RADER qui avaient des opinions progressistes en optant pour la monarchie constitutionnelle comme Lazare Ndazaro et Prosper Bwanakweri. C’est dans ce cadre qu’un jour, la voiture de ce dernier fut gravement endommagée par un groupe Unariste. Souvent, comme le fait aujourd’hui le FPR-Kagame, les habitants étaient forcés d’adhérer à l’UNAR sinon les interdire l’accès aux puits d’eau, à Nyanza fut affichée une liste des Hutu soi-disant « traîtres du Rwanda » dont la mise en mort avait été décidée par des soi-disant patriotes (ndlr : des vraiment criminels) de l’UNAR, des rumeurs circulaient dans toutes  les écoles des filles que les belges donnaient aux filles hutu des injections stérilisantes,Ntabomvura Venant ,Gitera Joseph,Kayibanda Grégoire,Mbonyumutwa Dominique,Bicamumpaka Balthazar et plusieurs autres leaders hutu échappèrent à plusieurs menaces de mort (ndrl :souvenez-vous des listes des hutu à abattre dressées par le FPR-Kagame qui circulent aujourd’hui à travers le monde entier).

 

Malheureusement, d’autres sont sauvagement assassinés, surtout plusieurs membres d’APROSOMA tels que Secyugu, Innocent Mukwiye Pole-pole et Sindibona dont les testicules ont été offerts au roi Kigeri V comme butins de victoire, le trésorier d’APROSOMA avec un de ses frères furent tués par le chef Mbanda, le militant Kamuzinzi Schadrack du Parmehutu et beaucoup d’autres leaders des autres partis progressistes, même tutsi, tels que les membres de RADER qui ne voulaient pas s’aligner du côté des criminels de l’ l’UNAR furent intimidés ou assassinés. Tous ces actes ignobles qui s’inscrivaient dans l’exécution de son plan de provocation de la révolution et de sa contre-révolution, l’UNAR, qui avait sous-estimé l’action de masse hutue, a été pris au dépourvu quand il a constaté, le 06 novembre 1959, que les révolutionnaires, moins cruels que ses membres (c’est Jean-Paul Harroy qui souligne), avaient gagné toutes les collines du pays en incendiant les huttes des monarchistes tutsis.

 

Le 07 novembre 1959, le résident belge André Preud’homme, usant de ses pouvoirs réglementaires, pour tenter de faire régner le calme,  avait placé tout le Rwanda sous un régime d’opération militaire pour lequel le colonel Guy Logiest fut nommé résident militaire du 11 novembre 1959 au 15 janvier 1960.

Le 10 novembre 1959, une importante déclaration gouvernementale sur l’avenir politique du Ruanda-Urundi, en préparation depuis 16 avril 1959 par le groupe de travail, dirigé par monsieur Auguste De Schrijver, devait être lue devant le parlement belge. A cette occasion, les 2 rois, Mwambutsa du Burundi et Kigeri du Rwanda, avaient été invités à Bruxelles pour assister à cette cérémonie. Le roi Mwambutsa accueillit cette invitation avec enthousiasme tandis que le roi Kigeri conditionna son départ à Bruxelles, d’abord au départ du Rwanda de la Force publique et puis à l’accord de la tutelle lui conférant les pouvoirs de pacification du pays en usant ses propres milices appelées « Ingabo z’umwami ». Etant donne que la tutelle savait très bien ses intentions criminelles, cette autorisation lui a été refusée.

 

Peine perdue, son absence à Bruxelles n’a pas empêché la lecture de la déclaration en question qui s’orientait notamment dans le sens d’une plus grande démocratisation du Rwanda selon le schéma suivant:-1 ͦun pouvoir législatif sera organisé pour remplacer le conseil supérieur du pays – 2 ͦétablissement de gouvernement local jouissant d’une autonomie progressive dont le chef de gouvernement et les chefs des départements sont nommés et révoqués par le roi de  l’avis conforme du résident -3 ͦle roi, chef constitutionnel du pays, demeure en dehors du gouvernement et au-dessus des partis politiques - 4 ͦ la chefferie perd  tout rôle politique et devient une circonscription purement administrative -5  ͦ la sous-chefferie est remplacée par la commune, seule entité politique de base décentralisée en dessous du pays -6  ͦ la commune sera gérée par un bourgmestre assisté d’adjoints et d’un conseil communal dont les membres seront élus au suffrage universel, d’abord des seuls hommes, mais le plus vite possible des hommes et des femmes – 7  ͦdes mesures transitoires étaient prévues pour les premières élections au courant du premier semestre de 1960 – 8  ͦ apporter au plus vite de sensibles améliorations dans le régime foncier et la qualité incorruptible et indépendante des juridictions indigènes – 9  ͦl’union administrative avec le Congo est abolie et Jean-Paul Harroy est nommé résident général – 10  ͦle pouvoir législatif supérieur sera toujours exercé par le roi, par voie de décret, après consultation du conseil général et du conseil de législation remplaçant le conseil colonial. Le décret, portant mesures d’application de cette déclaration, fut signé par le roi Baudouin le 25 décembre 1959.

 

Les partis politiques progressistes, tant hutus que tutsis, accueillirent favorablement le contenu de la déclaration. Quant à Kigeri, malgré toutes ces prérogatives lui accordées par cette déclaration gouvernementale belge comme roi constitutionnel, entouré par ses conseillers fanatiques du pouvoir monarchique égoïste et sanguinaire, n’a pas été satisfait. Aussitôt, il prit de plus en plus une position négative, refusant toutes concessions vis-à-vis des partis progressistes et toute collaboration avec le gouvernement belge, espérant l’intervention de l’ONU pour obtenir l’indépendance immédiate. Le résultat de cette attitude ne se fera plus attendre.

 

Le 12 janvier 1960, une ordonnance portant création du conseil spécial provisoire, dont institution-Kigeri faisait partie avec voix consultative, fut publiée. Et ses conseillers spéciaux, dont trois hutu et trois tutsi plus deux  représentants de Kigeri, furent nommés le 05 février 1960.Pendant trois mois, d’utiles travaux furent réalisés notamment, sur le contrat de louage des bétails ( ubuhake),régime foncier particulier dans le nord-ouest du Rwanda (ubukonde),fiefs pastoraux (ibikingi),pâture des recrus de sorgho (ibisigati),mise en valeur pastorale, par I.N.E.A.C,du Bugesera et étudier, sur place dans les dix territoires, les modalités de transformation de 554 sous-chefferies en 229 communes provisoires.
 

Visite de mission d’inspection de l’ONU et ses conséquences dan le climat poltique du Rwanda.
 

Du 08 au 21 mars 1960, la mission de l’ONU, connue sous l’appellation de mission ‘’Mason Sears’’avait circulé dans tout le Rwanda et fut accueillie par des milliers de manifestants des partis politiques tant hutu que tutsi avec des banderoles et des pancartes, portant inscriptions « indépendance immédiate pour l’UNAR et démocratie d’abord, indépendance ensuite pour le PARMEHUTU ».Le 01 avril 1960 la mission quitta le Rwanda pour Dar-es-salaam où elle reçut en audience et écouta longuement les grands intrigants et menteurs  de l’UNAR, à savoir Kayihura,Rwagasana,Rebero,Bagirishya,Mungarulire et Rwangombwa,raconter leurs intrigues et subterfuges pour faire comprendre aux membres de la mission que les tutsi sont victimes de la colonisation belge. Quant à Kigeri, il continuait à décourager systématiquement l’autorité de tutelle et les partis politiques progressistes qui voulaient que sa position soit neutre vis-à-vis des partis politiques. A des offres répétées de collaboration des trois partis de front commun RADER,PARMEHUTU et APROSOMA,Kigeri finit par répondre le 23 avril 1960 par une note qui constituait plus qu’une fin hautaine de non-recevoir, mais une véritable déclaration de guerre contre ces trois partis qu’il qualifiait d’ennemis du pays à abattre. Comme FPR-Kagame le fait exactement a l’égard des offres des FDRL et d’autres partis politiques d’opposition. Il dresse les listes des rwandais à abattre ou à accuser injustement pour les diaboliser, les faire disparaître ou les tuer politiquement.

 

Ayant quitté le Rwanda en passant par Dar-es-Salaam comme vu ci-dessus, la mission Mason Sears a transité par Bruxelles avant d’embarquer pour New York. A Bruxelles, elle a tenu une réunion de mise au point de sa visite avec le ministre belge du Congo belge et Ruanda-Urundi le 28 avril 1960.Au cours de cette réunion, le ministre a annoncé les grandes décisions du gouvernement belge pour l’avenir du Rwanda et du Burundi : -1 ͦréunion restreinte à Bruxelles sur le Rwanda fin mai 1960 -2  ͦ élections en juin parce que les sondages effectués parmi la population avait fait apparaître la plus vive opposition à une remise de celles-ci -3  ͦ réunion plus importante en octobre pour discuter de toutes les questions intéressant l’avenir politique du Rwanda et du Burundi et préparer les élections législatives de 1961.De commun accord avec Jean-Paul Harroy,Guy Logiest expliqua aux partis progressistes comment allait se dérouler l’exécution de la déclaration gouvernementale et signa une ordonnance fixant officiellement au 07 juin 1960 la date des élections communales.

 

UNAR-Kigeri,qui ne voulait pas que les élections aient lieu, a envoyé une délégation des manipulateurs à l’ONU pour soudoyer les diplomates onusiens afin qu’ils fassent pression sur le gouvernement belge pour qu’il accepte de retarder ces élections sous prétexte qu’elles ne peuvent pas se dérouler dans la transparence avant la réconciliation des partis politiques et le roi Kigeri.Suite à cette demande de l’UNAR-Kigeri,l’ONU recommandant à la Belgique de privilégier la réconciliation avant les élections. Pourtant, sur les collines, l’UNAR semait la terreur et les habitants l’entendait crier : «Victoire totale de l’UNAR. Les élections sont annulées. Bientôt une nouvelle mission de l’ONU va revenir présidé par Michel Rwagasana.Et bien alors les Hutu n’auront qu’à bien se terrer …..».

 

Quant à Monsieur Grégoire Kayibanda, au nom du Parmehutu, il écrivit une lettre au gouverneur général Jean-Paul Harroy le mettant en garde en ces termes : «  Ajourner les élections c’est ouvrir la voie à l’anarchie complète – il est bon que l’administration sache à quoi elle s’engage en ajournant les élections. C’est l’autorité du roi des Belges, c’est l’autorité du résident et des administrateurs, c’est l’autorité du résident général qui est bafouée par l’éventuel ajournement des élections. Votre dernière ordonnance concernant les mesures pratiques indique encore bien la date du 7 juin. Les gens le savent, les féodaux vont courir toutes les collines en disant que les Belges avaient menti, et qu’il n’y aura pas d’élections ! Ne détruisez pas l’autorité belge en ajournant les élections communales ».Pour satisfaire à cette demande de l’ONU, la Belgique accepta de retarder les élections mais de moins de trois semaines et les fixa du 26 juin au 31 juillet 1960.

 

Sur le terrain, les provocations de l’UNAR continuaient d’engendre des troubles et des assassinats partout.Kigeri, noyé  dans les intrigues et l’égoïsme de ses conseillers, finit par devenir irrécupérable. De cette attitude, il en résulta l’envoi au roi des Belges et au ministre du Congo belge et Ruanda-Urundi, monsieur Auguste De  Schrijver avec copie pour information au résident général, le télégramme suivant, signé par les trois partis politiques constituant le front commun : « Mwami Kigeri refuse collaboration Rwandais – Déclarons rupture avec Kigeri – Exigeons nomination chefs pays intérimaires – Refusons table ronde Ruanda-Urundi – Réclamons décision Ministre -.Front commun : RADER-PARMEHUTU-APROSOMA ».

 

Le 8 mai 1960, une déclaration de Parmehutu confirma et élargit le fossé en ces termes : « Le parti exige la déposition immédiate de Kigeri Ndahindurwa ainsi que la suppression, l’abolition immédiate de tous les mythes féodo-colonialistes tels le tambour-mwami et le collège des Abiru ». Le 19 mai 1960, l’UNAR publia une lettre annonçant son retrait du conseil spécial provisoire et de tout colloque, commission ou institution organisés par la tutelle et opta pour saboter son action, terroriser des hutu, semer la violence, les faux bruits, les intrigues et les assassinats.

Du 26 juin au 31 juillet 1960 des élections communales eurent lieu et les anciennes sous-chefferies furent groupées en communes. Les résultats furent un triomphe pour le Parmehutu :

Parmehutu : 70,4 %

Aprosoma : 7,4 %

Rader       : 6,6 %

Unar     : 1,7 %.

Après ces élections, le parti Parmehutu changea de dénomination et devenait « Mouvement Démocratique Républicain (MDR) ».Et les 554 sous-chefferies furent groupées en 229 communes et chaque commune est dirigée par un bourgmestre élu parmi les conseillers communaux.

Comme nous venons de le voir, les membres de l’UNAR ne participaient plus aux travaux du conseil spécial provisoire et menaient une campagne abstentionniste contre ces élections. Malgré ses consignes d’abstention et son évocation des représailles terribles contre ceux qui iront voter, l’UNAR obtint quand même 56 conseillers communaux élus. Après la proclamation des résultats des élections, Rader quitta le front commun, en disant qu’il ne pouvait pas continuer à être démocrate au détriment de l’union des tutsi.Kigeri, sous-prétexte d’aller assister aux cérémonies d’accession du Congo à l’indépendance nationale qui eut lieu le 30 juin 1960,avait quitté le Rwanda où il ne reviendra plus.

 

Le 26 octobre 1960, le conseil spécial provisoire fut dissout et remplacé par un conseil national du Rwanda, composé de 48 membres, issus de diverses tendances du pays et nommés par le résident général. Le même jour, Monsieur Grégoire Kayibanda devint premier ministre et présenta son gouvernement provisoire au conseil national du Rwanda, composé de 7 ministres rwandais dont 5 hutu, 2 tutsi et 2 ministres belges. L’Unar refusa toute participation, tandis que Rader accepta de participer au conseil national provisoire mais interdit à ses membres de participer au gouvernement provisoire.

 

Maintenant les événements allaient se précipiter. Durant le colloque de Gisenyi du 7 au 13 décembre 1960,tous les partis politiques s’étaient convenus sur plusieurs positions importantes communes, notamment sur le plan de la réconciliation des partis et des ethnies ainsi que face aux perspectives d’élections législatives prévues successivement le 24 janvier pour le Burundi et le 28 janvier 1961 pour le Rwanda. Malgré les conclusions ci-dessus dont l’Unar intérieur présidé par Rutsindintwarana était signataire, l’Unar extérieur continuait à vomir ses intrigues et travestir la torture et la mise en mort de ses adversaires politiques en activités politiques normales face à l’ONU, en disant que la ‘’Belgique s’enrichissait en pillant la richesse du Ruanda-Urundi, cherchait donc à s’accrocher, au prix des crimes inhumains, en dressant les uns contre les autres, pour continuer à régner sur les hutu et les tutsi qui ne cherchaient qu’à s’entendre etc.,etc.…’’.De ces manipulations mensongères sortit le vote, par l’assemblée générale des Nations-Unies du 20 décembre 1960,des résolutions 1579 et 1580 dont la première (1579) préconisait notamment : - amnistie de tous les criminels de l’UNAR-Kigeri de novembre 1959 – organisation d’une conférence avec observateurs de l’ONU avant les élections – remise des élections à une date qui sera fixée par l’assemblée générale sur proposition de la commission de l’ONU créée à cette fin… Tandis que la seconde (1580) décrétait l’organisation d’un référendum sur l’institution-royaume, sur la personne de Kigeri et sur son retour librement au Rwanda sans tarder. Ces recommandations provoquèrent des coups d’humiliation pour les signataires des accords des colloques de Bruxelles et de Gisenyi. Pour l’UNAR extérieur, c’est le triomphe. La Belgique fut trainée dans la boue. Les progrès de réconciliation obtenus à Gisenyi, entre les partis, s’évanouirent. L’UNAR intérieur regretta les concessions faites lors du colloque de Gisenyi et quant à aux partis politiques progressistes tant burundais que rwandais, c’est la consternation et la frayeur.

 

La Belgique, qui ne voulait pas  la confrontation avec ONU, a convoqué les partis politiques à un colloque à Ostende en Belgique auquel les représentants de l’ONU étaient invités. Le gouvernement provisoire, le conseil provisoire mis en place le 26 octobre 1960 et tous les partis politiques progressistes, avaient manifesté leur refus de participer à ce colloque, car ils ne comprenaient pas comment l’ONU était devenue l’instrument de l’UNAR qui torpillait toutes tentatives de réconciliation et de mise en place des institutions démocratiques au Rwanda. Pour les persuader, la tutelle leur avait proposé de soumettre au vote  la date des élections du 28 janvier 1961.Si les participants au colloque votent pour les élections du 28 janvier 1961 en présence des membres de la commission de l’ONU pour le Rwanda-Urundi,le vote aura lieu à cette date. C’est ainsi que tous les partis envoyèrent leurs représentants au colloque d’Ostende du 7 au 12 janvier 1961 au cours duquel 31 sur 40 participants s’opposèrent à toute remise de la date des élections prévues pour le 28 janvier 1961.

 

Après le vote obtenu et la clôture du colloque, qui venait d’apprécier des réalisations de la Belgique dans le sens des résolutions 1579 et 1580 de l’ONU, notamment en ce qui concerne : les remises des peines des criminels de novembre 1959, la levée de l’état d’exception et la négociation vers la réconciliation ;les partis politiques tutsi de l’intérieur, UNAR,RADER et UPRONA du Burundi, influencés par l’UNAR extérieur, avaient voté contre l’organisation des élections et multiplié des contacts avec des représentants de l’ONU pour plaider en faveur de la remise des élections et presser l’ONU à hâter la Belgique à octroyer rapidement l’indépendance au Rwanda et au Burundi avant la démocratie ; réclamée par les partis politiques progressistes hutu, pour lesquels l’ONU ne comprenait pas pourquoi, au moment où tous les pays africains réclamaient leurs indépendances immédiates, eux, réclamaient la mise en place des structures démocratiques nouvelles avant l’indépendance.

 

 Le report sine die des élections du 28 janvier 1961 et l’anéantissement des ambitions de l’UNAR-Kigeri.

Les représentants de l’ONU, toujours mécontents du vote prononcé en faveur des élections pour le 28 janvier 1961, étaient restés à Bruxelles pour faire pression au gouvernement belge pour la remise des élections selon le vœu des partis tutsi. C’est dans ce cadre que le gouvernement belge, malgré sa parole d’honneur qui avait conditionné la participation des partis politiques au colloque, céda à  la pression de l’ONU et au chantage de l’UNAR et laissa tomber le 21 janvier 1961 sa décision de reporter des élections, fixées définitivement au 28 janvier 1961, à une date à déterminer par l’ONU sur proposition de ses représentants au colloque d’Ostende. L’UNAR et l’UPRONA, criant à la victoire, proliférèrent des menaces de mort des membres des partis hutu et des européens qui, déjà humiliés par leur gouvernement, étaient encore au Rwanda et au Burundi. Tout le territoire du Rwanda, notamment était entré en ébullition.

 

Maintenant, les événements vont se précipiter. C’est ainsi que le 28 janvier 1961, pour faire volte-face au comportement de la Belgique et de l’ONU face au problème rwandais, le ministre des affaires intérieures du gouvernement provisoire, monsieur J.Baptiste Rwasibo, convoqua à Gitarama une réunion de tous les membres du gouvernement et conseil provisoire du Rwanda, des bourgmestres et des conseillers communaux, issus des élections de juin-juillet 1960. Prenant la parole, devant la foule de plus de 25.000 participants, le ministre des affaires intérieures proclama  l’élimination de la monarchie et de ses emblèmes Kalinga et Abiru ; la destitution personnelle du roi Kigeri et l’instauration de la république rwandaise. Le drapeau nouveau, composé de couleurs rouge (sang verse), jaune (prospérité et paix) et vert (espérance), fut présenté au public par Joseph Gitera et accepté par acclamation. Après quoi, le ministre J.Baptiste Rwasibo proposa l’élection d’un président de la République et monsieur D.Mbonyumutwa fut élu par acclamation. Le vote suivant désigna une assemblée législative composée de 44 membres et son président Joseph Gitera. Le président de la république nomma immédiatement monsieur Grégoire Kayibanda, comme premier ministre qui, à son tour, désigna les 10 membres de son gouvernement.

 

Le gouvernement belge, pris en tenaille, fut obligé de reconnaître le nouveau chef de l’état, la nouvelle assemblée législative et le nouveau gouvernement, mis en place par acclamation à Gitarama le 28 janvier 1961, parce que ces institutions épousaient entièrement l’idée de la Belgique de doter le Rwanda de telles institutions à côté d’une monarchie constitutionnelle. C’est donc par principe qu’elle refusa d’endosser la suppression de la monarchie et la création d’une cour suprême de la république.

 

Dès le lendemain de la révolution, le roi Kigeri avait envoyé une délégation à New York composée de grands ténors de l’UNAR Kayihura, Rwangombwa, Rukeba, Rwagasana, Rebero, auxquels se joignirent plus tard Rutsindintwarane et Bwanakweri du RADER, pour intensifier les tapages et les mensonges parmi les diplomates onusiens. Avec l’intention de faire échouer l’action du 28 janvier 1961, le roi Kigeri envoya aussi une lettre à l’ONU demandant l’organisation d’un référendum sur la monarchie et sur sa personne, avec participation des femmes au scrutin.

 

Cette demande fut soutenue par plusieurs délégations y comprise celle de la Belgique. C’est ainsi que le 21 avril 1961, l’assemblée générale de l’ONU vota la résolution 1605 fixant au 25 septembre 1961, le référendum sur : l’assemblée législative instaurée le 28 janvier 1961, l’avenir de la personne du roi Kigeri et celui de son royaume entant que institution. Ce référendum devait être préparé et exécuté par la Belgique  sous la supervision attentive de la commission des Nation-Unies pour le Rwanda-Burundi, créée par la résolution 1580.

 

Le référendum sur l’assemblée législative donna victoire au parti politique MDR-Parmehutu avec 35 sièges sur 44 à pourvoir, l’UNAR obtint 7 sièges et l’APROSOMA 2 seulement, tandis que RADER n’obtint aucun siège. Quant au référendum sur la monarchie, il y eut 80 % des voix pour sa suppression et le même score contre la personne de Kigeri.

 

Le 1 octobre, la Belgique, par ordonnance législative n ͦ02/322, reconnut officiellement l’abolition d’un régime monarchique sanguinaire au Rwanda, basé sur les mythes païens et barbares. Pour ne pas perdre du temps le 2 octobre, l’assemblée législative élue fut installée, aussitôt mise en place, elle vota son président, monsieur Amandin Rugira du Parmehutu et son vice-président Aloys Munyangaju de l’APROSOMA. Le 26 octobre 1961, monsieur Grégoire Kayibanda fut élu par l’assemblée nationale comme président de la république rwandaise et à son tour, il nomma son équipe ministérielle, composée de 10 membres. Dans la suite, la Belgique et l’ONU, de commun accord, entérinèrent tous les résultats du référendum du 25 septembre1961 et reconnurent toutes les institutions issues de celui-ci. Ainsi le Rwanda devint définitivement une République qui accéda à son indépendance nationale le 1 juillet 1962 et devint une République démocratique, sociale et souveraine.

 

UNAR-monarchiste tutsi et MDR-Parmehutu,FPR-Kagame et FDLR-partis d’opposition: Mêmes causes =mêmes effets.
 

Chère madame la ministre, si j’ai retracé cette brève histoire du Rwanda monarchique au Rwanda républicain, démocratique, social et souverain, c’était pour vous montrer la similitude entre la monarchie sanguinaire surannée et le présent régime sanguinaire du FPR-Kagame qui a réduit le peuple rwandais en sous-hommes avec le soutien des puissances anglo-saxonnes pilotées par Bill Clinton et Tony Blair. Vous avez réédité les méthodes brutales et inhumaines pour gouverner le peuple rwandais comme du temps de la monarchie sanguinaire, balayé par la révolution populaire du 1 novembre 1959 et parachevée par le référendum du 25 septembre 1961 sous supervision des Nations-Unies. Les observateurs attentifs disent que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

En effet :

-Les rois tutsi ont tué les hutu et pendu leurs testicules sur le tambour royal Kalinga pour les utiliser dans leurs rites païens et pour humilier les princes hutu.-FPR-Kagame tue les hutu depuis 1990-jusqu’aujourd’hui et leurs crânes  sont rangés dans les tiroirs de ceux qu’il appelle mémoriaux du génocide tutsi, qui ont, en réalité, remplacé Kalinga, pour s’exorciser selon le rite royal païen et, en même temps, faire place à l’industrie commerciale touristique sans égal, qui rapporte des gigantesques sommes d’argent, utilisées pour opérer des assassinats des opposants réels ou supposés ou organiser des procès fabriqués, afin de faire subir des supplices corporels et moraux aux hutu dans ses prisons-mouroirs avant leur mort ou traquer ceux qui ont eu la chance d’échapper à son carnage .

 

Du 01 novembre 1957 au 28 janvier 1961, les féodaux monarchistes tutsi, plus tard l’UNAR-Kigeri, ont refusé d’écouter les revendications des Hutu qui réclamaient ne fût-ce que d’être reconnus comme citoyens rwandais à  part entière. La réponse était hautaine et sotte : « race élue, nous sommes faits pour gouverner les hutu….voir supra ».-Depuis que le FPR-Kagame a attaqué le Rwanda en 1990, en provenance de l’armée ougandaise, en passant par les accords d’Arusha, l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana et les tueries qui s’en suivent à ce jour, la partie hutu n’a cessé de manifester ses prédispositions à solutionner les problèmes Hutu-Tutsi par un dialogue franc et sincère. Mais hélas, la partie tutsi du FPR-Kagame, assurée du soutien conditionnel de Bill Clinton, Tony Blair, Rick Warren et consort, croit très fermement à la démocratie du Kalachnikov  et refuse toute offre de paix dans la région des grands lacs africains. Les rwandais qui sont encore derrière  de cette clique des malfaiteurs devraient être prudents et s’écarter de sa politique belliqueuse et sanguinaire, et laisser ces criminels faire cavalier seuls, avant qu’il ne soit pas trop tard, car toutes les conditions qui ont été à la base du premier novembre 1959 sont plus que réunies. Le peuple rwandais n’est plus qu’agacé par un régime barbare du FPR-Kagame et n’attend qu’une moindre étincelle pour s’en débarrasser.

Veuillez agréer chère madame, la ministre, l’expression de mes sentiments distingués.

 

Donatien Kwibeshya

 

Copie pour information :

-Barack Obama, président des USA : president@whitehouse.gov,

-David Cameron, premier ministre du Royaume uni d’Angleterre : privateoffice@no10.x.gsi.gov.uk,

-Yoweri Kaguta Museveni, président de l’Ouganda : info@statehouse.go.ug,

-Jakaya Morsho Kikwete, président de la république uni