Tous les groupes parlementaires ont soutenu la proposition pour que les crimes «ne restent pas impunis». 

Le Congrès espagnol a demandé de juger en Espagne les responsables du génocide de Rwanda 

V.V./AGENCIAS

Cette semaine, les groupes parlementaires ont approuvé à l’unanimité, dans la Commission des Affaires Étrangères du Congrès, une proposition d’arrêté, avec laquelle l’on demande au Gouvernement de déclencher les mécanismes nécessaires pour que les militaires accusés des massacres arrivées pendant les années 90 dans certaines régions de Rwanda et dans la région de Grands Lacs soient amenés en justice en Espagne. Le Tribunal espagnol chargé des procès initiés à l’étranger, La Audiencia Nacional, a déjà accusé 40 des responsables présumés de ces génocides, qui pourraient avoir provoqué la mort, entre autres, de neuf ressortissants espagnols entre 1994 et 1997. 

La Commission des Affaires Étrangères du Congrès a approuvé, avec le voix favorable de tous les groupes politiques, un amendement transactionnel sur la proposition d’arrêté originaire de la fédération des partis CiU sur la conduite au Rwanda et aux Grands Lacs. À travers cette initiative l'on demande de juger en Espagne les accusés des génocides arrivés pendant les années 90 dans ces régions de l’Afrique, où neuf ressortissants espagnols ont aussi perdu leurs vies. 

40 personnes accusées par La Audiencia Nacional 

Cette initiative demande au Gouvernement de monsieur Zapatero de «continuer à soutenir» une enquête «complète, objective et indépendante de l’atroce assassinat» de ces neuf personnes et des autres décédés pendant les massacres. Le 6 février 2008, le juge de l’Audiencia Nacional, Fernando Andreu, a ordonné l’arrêt de 40 militaires de l’Armée Patriotique Rwandaise comme responsables présumés de crimes internationaux de génocide, crimes contre l’humanité et de guerre ainsi que de torture. L'Interpol et le système européen Sirène ont déjà annoncé des mandats d’arrêts internationaux contre eux. 

Postes clé des responsables 

Cependant, neuf de ces accusés occupent actuellement «de postes clé et d’une certaine importance politique et diplomatique en dehors les frontières de Rwanda», selon a dénoncé le député de CiU Jordi Xuclà. Parmi eux on trouve, par exemple, l’ambassadeur rwandais en Inde. En plus, il y en a d’autres qui font parti de la Force Hybride de Maintien de la Paix de l’ONU et de l’Union Africaine au Darfour. 

«Les crimes ne peuvent pas rester impunis» 

Le député du parti socialiste espagnol, Eduardo Madina, a expliqué que cette initiative traite «d'un des grands trous noirs» de la fin du XXème siècle. C’est pour cela que le Gouvernement doit «continuer à agir afin que les assassins soient amenés en justice», a-t-il souligné, puisque leurs crimes «ne doivent pas et ne peuvent pas rester impunis». 

Conserver les coopérants 

Le député du parti de centre-droit, le PP, José Ignacio Landaluce, a aussi montré le soutien de son groupe à la proposition et a insisté sur le besoin de réaliser une enquête «exhaustive» des faits afin que l’on puisse capturer les coupables et adopter des mesures susceptibles de conserver les coopérants, puisque six des neuf personnes décédées au Rwanda faisaient de travaux humanitaires. Aitor Esteban, député du parti nationaliste basque PNV, partage la même idée et a demandé en plus la comparution du général espagnol Vicente Díaz de Villegas, qui a été à la tête militaire de la Mission de l’ONU au Congo pendant cinq semaines, et dont le témoignage pourrait «éclairer» la situation. 

Justice universelle 

Selon Gaspar Llamazares, le parti politique de gauche IU partage aussi l’esprit de cette initiative au nom de la justice universelle. C’est cette justice qu’a été demandée, avant la session de la Commission, par Jordi Palau, avocat des neuf victimes espagnoles et d'autres victimes rwandaises et qui a montré sa satisfaction à propos de l’initiative. À son avis, le Gouvernement peut demander l’extradition des responsables pour être jugés dans notre pays ainsi que « beaucoup faire dans le domaine politique » pour que les accusés soient finalement amenés en justice. 

Source: elplural.com