"- DHR" <democracy_human_rights@yahoogroupes.fr>
De: Send an Instant Message "GAHIRE Pierre" <gahirep@yahoo.fr> Ajouter au carnet d'adressesAjouter au carnet d'adresses
Date: Mon, 28 Feb 2005 13:16:43 +0100 (CET)
Objet: [DHR] Génocide rwandais : LA VERITE D’ABORD, LA JUSTICE ENSUITE

 

RWANDA : LA VERITE D’ABORD, LA JUSTICE ENSUITE

  1. Qui rendra justice aux millions de rwandais  massacrés par le FPR

D’importantes tueries à caractère systématique ont eu lieu entre avril et septembre 1994, au fur et à mesure de l’avancée militaire du FPR sur tous les fronts. Le Journal Libération qui a recoupé les informations recueillies à ce sujet pour cette période, mentionne de nombreuses sites de massacres dont notamment celles situées dans 11 des 17 communes de Gitarama, avec 17.000 morts entre mai et septembre 1994.

Un autre décompte établi sur base des listes faites au niveau des paroisses donne un chiffre de l’ordre de 25.000 morts pour la même période. En extrapolant sur l’ensemble du Rwanda, "Libération " arrive à un chiffre de l’ordre de grandeur de 150.000 morts pour la même période.

Le Journal Libération, mais aussi d’autres sources variées ont indiqué plusieurs sites de massacres des populations civiles exécutées froidement par le FPR au cours de l’assaut final d’avril – juillet 1994 et durant les mois qui ont suivi sa victoire sur les FAR en juillet 1994. Tous ces témoins des horreurs commises par le FPR au moment où il fêtait sa victoire sur les FAR s’accordent sur le fait que c’est un crime contre la Justice d’arrêter et juger les auteurs présumés du " génocide tutsi " qui a fait 500.000 victimes et laisser en liberté les planificateurs et auteurs du " génocide hutu " dont les victimes étaient estimés à plus de 1.100.000 à l’époque (août- septembre 1995) et qui se poursuivait. Leur conclusion était simple et logique : " C’est en identifiant tous les criminels que le TPIR cassera cette culture de l’impunité qui a toujours attisé la spirale de la violence au Rwanda en particulier et dans la Région des Grands Lacs d’Afrique en général. "

Le TPIR n’a jamais cherché à contrarier le régime FPR dans sa sale besogne, probablement, du fait qu’il obéit à des forces opposées à l’accomplissement de sa mission. Les détenus d’Arusha l’ont magistralement démontré dans un dossier fouillé, adressé aux plus hautes instances de l’ONU et du TPIR par la lettre du 17 janvier 2000 relative, notamment, aux crimes du FPR

Le constat fait par les prisonniers d’Arusha en l’an 2000 a été confirmé par " International Crisis Group –ICG " en septembre 2003 en ces termes : " Les enquêtes sur l’APR n’ont été entamées par le Parquet du TPIR - et de façon timide - qu’en février 1999 alors que Louise Arbour se savait sur le départ. Héritière d’un dossier timidement géré par ses prédécesseurs pendant quatre ans, Carla Del Ponte a eu l’avantage de s’en saisir avec d’avantage de courage. La réunion tripartite de Washington des 14 et 16 mai 2003 sous la présidence de l’Ambassadeur américain pour les crimes de guerre Richard Prosper a mis fin définitivement aux velléités de la Suissesse et de tous ses successeurs au TPIR "

L’extermination des Hutu rwandais par le régime FPR s’est poursuivie à grande échelle pour atteindre son paroxysme avec la destruction des camps de réfugiés hutu à l’Est du Zaïre et les massacres de leurs occupants sur place ou après leur retour forcé au Rwanda ainsi que la poursuite et la liquidation de tous ceux qui se sont aventurés dans les impénétrables forêts du Congo dans l’ espoir d’échapper à leur implacable ennemi.

Les renseignements tirés de divers documents traitant du nombre de victimes de la tragédie rwandaise depuis le déclenchement de la guerre le 1er octobre 1990, donnent des indications très éloignées les unes des autres, aussi bien sur le nombre total des victimes toutes les ethnies confondues que sur le nombre de victimes Hutu, Tutsi ou Twa en particulier.

Les gouvernements successifs du FPR se sont catégoriquement opposés à toutes les offres internationales de financement pour effectuer le recensement des victimes de cette tragédie afin de ne pas perdre les avantages politiques et financiers que son régime continue à retirer des chiffres manipulés. Il va donc falloir se contenter, pour longtemps encore, des extrapolations pour avoir une idée sur l’ampleur de ces terribles tueries.

Parmi les estimations qui ont été publiées jusqu’à date, celle faite par l’ancien Ministre de la Défense James Gasana actuellement en exil en Suisse, me semble être la plus proche de la réalité. Il l’a produite lors de sa déposition devant la Commission d’Information du Parlement Français.

Nkiko Nsengimana a reproduit le même tableau en annexe à la lettre ouverte qu’il adressa en date du 27 février 1998 au Président Bizimungu Pasteur et à celui qui était, officiellement, son Vice- Président à l’époque, mais déjà tout puissant Ministre de la Défense et Président du FPR, le Général Paul Kagame.

Ces hauts responsables du FPR n’ayant jamais démenti ni contesté les graves allégations portées contre eux à ces deux occasions, il y a lieu de les prendre comme une base crédible pour se faire une idée sur le nombre des victimes de la tragédie rwandaise, arrêté à la date de la finalisation du projet Nouer en octobre 1997

Ci-après, je reprends ledit tableau estimatif des victimes du conflit rwandais par phase, régions et objectifs des tueries tel que publié par James Gasana et Nkiko Nsengimana.

 

Coût en vies humaines du conflit rwandais

Phase de la crise

Régions

Objectifs des massacres

Nombre de victimes

Octobre1990-février 1993

Byumba et Ruhengeri

Le FPR et la NRA dégagent un territoire " Tutsiland " pour la négociation du pouvoir et l’installation des réfugiés tutsi

20.000

Février 1993

Byumba et Ruhengeri

Idem

 

Avril–Juin 1994

Toutes les régions pour le génocide tutsi Byumba, Kibungo,Bugesera et Kigali-Est pour le génocide des hutu.

Lutte pour le pouvoir et l’espace. Pour Byumba et Kibungo, le FPR dégage l’espace pour l’installation des rapatriés tutsi.

1.180.000

Juin-août 1994

Centre et sud du Rwanda.

Consolidation de l’ethno-cratie militaire tutsi et du butin de guerre.

400.000

Juillet–août 1994

Camps de réfugiés au Zaïre

Epidémie, maladies, faim

100.000

Août- décembre 1994

 

Toutes les régions du pays

Ecrémage accéléré des élites et des mâles hutus. Vengeance, consolidation du butin de guerre.

580.000

1995- août1996

 

Toutes les régions du pays

Idem

250.000

Novembre 1996 à février 1997

 

Camps des réfugiés au Zaïre

Génocide hutu perpétré par le FPR et la rébellion de Kabira Joseph

500.000

Mars-mai 1997

Massacres des réfugiés à Tingi Tingi et à Kisangani

Idem

80.000

 

Total

 

Rwanda

3.150.000

Comme je l’ai déjà signalé ci- avant, il n’y a pas que James Gasana et Nkiko Nsengimana qui se sont livrés à ce genre d’exercice d’extrapolation. Le professeur Filip Reyntjens dans un document intitulé : " The conspirancy of silence " indique que Robert Gersony et son équipe avaient trouvé que déjà en 1994, trois mois seulement après la prise du pouvoir par le FPR, 30.000 Hutu avaient été massacrés dans trois communes qu’il avait prises comme échantillon.

En faisant une simple extrapolation sur l’ensemble du pays, il arrivait à estimer les victimes Hutu des massacres du régime FPR à 1.450.000 personnes.

S’agissant d’appréhender le chiffre exact des victimes de la tragédie rwandaise, le passage obligé devait être la réalisation d’un recensement ad hoc avec la participation internationale pour en garantir le résultat. Comme déjà indiqué, le FPR s’y est opposé pour des raisons évidentes d’opportunité politique car le génocide reconnu des Tutsi constitue un fonds de commerce rentable. Par contre, s’il était reconnu, le génocide nié des Hutu pousserait la Communauté internationale à sortir de son silence complice et à mettre fin à l’impunité dont jouit scandaleusement le FPR.

     

  1. Les aveux du Général Roméo Dallaire.

Pour quelqu’un comme Roméo Dallaire qui a la prétention de traiter les autres de diables, toutes ses décisions, omissions criminelles et compromissions bien documentées justifient l’ouverture d’un dossier pénal contre lui. Une telle action ne sera jamais entreprise par le TPIR qui a été conçu pour, notamment, exonérer l’ONU et ses fonctionnaires dont Roméo Dallaire lui-même de toute responsabilité dans la tragédie rwandaise.

Tenter de le poursuivre devant les Juridictions de son pays, le Canada, ne sera pas aisé dès lors que le Gouvernement canadien vient de lui attribuer le prix d’excellence, tout en reconnaissant qu’il n’a rien fait pour réussir sa mission au Rwanda.

Cependant un tel objectif n’est pas, à priori, inaccessible dès lors que, par orgueil ou par ignorance, le Général Roméo Dallaire a offert de sérieux et nombreux aveux dans son fameux livre "J’ai serré la main du diable". Par ailleurs, il a fait de nombreuses concessions aux avocats de la Défense qui l’ont confronté à ses grossiers mensonges lors du contre-interrogatoire après sa déposition à charge dans le Procès Bagosora et aliis. Au titre de ces multiples aveux, il y a lieu de citer quelques exemples :

2.1. Pour Roméo Dallaire, les bons rwandais étaient avec le FPR.

Déjà lors de sa mission de reconnaissance en août 1993, Dallaire avait choisi son camp. Cela apparaît dans le rapport de mission déposé comme pièce du Tribunal lors de sa déposition dans le procès Bagosora et aliis.

A son arrivée au Rwanda, le 25 octobre 1993, Roméo Dallaire avait une vision manichéenne de la situation qui prévalait au Rwanda. Les bons étaient du côté du FPR, les extrémistes du côté des FAR. Dallaire avait choisi d’être du côté du FPR et va travailler pour l’installer au pouvoir. Roger Booh Booh tire cette conclusion dans l’interview accordée à Collette Braeckman. Dallaire ne dit pas le contraire : "A l’intérieur du QG, j’ai été mis au courant des derniers événements. Kagame avait lancé son offensive et pénétré la zone démilitarisée presque vingt quatre heures après son avertissement.

Cette fois-ci, il n’y avait pas de force française pour lui mettre les bâtons dans les roues et la MINUAR n’avait pas le mandat pour le stopper" ; ou encore : "Les combattants étaient pratiquement des enfants, des êtres jeunes, résistants et dévoués. Je ne doutais pas un seul instant qu’ils gagneraient la guerre. Mais pourraient-ils sauver leurs concitoyens ?"

  • 2.2. Roméo Dallaire a fermé les yeux sur les préparatifs de la reprise de la guerre et s’est compromis dans l’attentat terroriste contre l’avion présidentiel du 6 avril 1994.

  • La MINUAR a laissé le FPR infiltrer des hommes et du matériel de guerre dans la Capitale sous le couvert des convois de ravitaillement. C’est ainsi que les missiles qui ont servi pour abattre l’avion présidentiel ont été introduits dans l’enceinte du Conseil National de Développement (CND) où était cantonné le bataillon du FPR. Dallaire l’a avoué lors de son contre-interrogatoire par la Défense dans l’Affaire Bagosora et aliis en ces termes : "Ce qui était plausible, c’est que ces missiles auraient pu être infiltrés dans la zone CND" Ainsi donc Roméo Dallaire a assisté sans réagir aux préparatifs de la reprise de la guerre, l’assassinat du Président Habyarimana et c’est la raison pour laquelle il a été obligé d’avouer à l’Avocat de Bagosora : "C’est pour ça que je vous dis… et j’ai écrit dans mon livre…que ma mission n’a pas été un succès" Il doit répondre de l’assassinat des présidents Habyarimana et Ntaryamira ; de celui des membres de leurs suites et des français membres de l’équipage du Falcon 50 présidentiel.

  • 2.3. Roméo Dallaire reconnaît avoir été tenu informé de l’implication de l’Ouganda dans le drame rwandais.

  • Le FPR recevait ses approvisionnements en matériels et des renforts en hommes de la part de la NRA et Dallaire qui le savait n’a rien fait pour arrêter ce mouvement : "Le jour suivant, j’ai reçu un rapport du nouveau commandant du secteur de la MUNUOR, le Colonel Azrul Haque, confirmant des envois d’armes et de munitions entre l’Armée Nationale de Résistance de l’Ouganda (ANR) et le FPR.

    Au même moment, l’équipe de renseignements de Claes a envoyé un rapport stipulant que les officiers de l’Armée Ougandaise avaient tenu des réunions pour supporter l’offensive du FPR qui devait commencer à Byumba ou à Ruhengeri. Claes avait également entendu parler d’un bateau chargé d’armes pour le FPR que les autorités avaient saisi à Goma sur la rive zaïrois du lac Kivu."

    Le Président Yoweri Museveni a confirmé l’implication de son pays et de son armée dans le conflit rwandais, lors de son intervention publique à Kigali, à l’occasion des cérémonies commémoratives du "10ème Anniversaire du génocide". Il l’avait déjà dit dans un discours prononcé au sommet de Harare en 1999 et l’a répété à Kigali.

    Quand Museveni prétend qu’il a su contourner la surveillance des Nations Unies, personne ne peut le suivre dans son mensonge. L’ONU par l’intermédiaire de son commandant des forces de la MINUAR savait mais n’a pas voulu intervenir. Le Général Dallaire avait décidé de faciliter la victoire du FPR par tous les moyens.

  • 2.4. Roméo Dallaire a caché les résultats des enquêtes menées sur les massacres de Kirambo et Mutura.

  • Après les massacres de Kirambo et de Mutura, Dallaire a mis en place une commission d’enquête sur les seuls massacres de Kirambo. Cette commission a produit un rapport que Dallaire n’a pas voulu rendre public, pour ne pas compromettre le FPR. Il pensait que ce rapport resterait indéfiniment sous embargo mais, malheureusement pour lui, il a été trouvé par la Défense des Accusés à Arusha et déposé comme pièce du Tribunal dans l’affaire des Medias et celle de Bagosora et aliis. Alors que Dallaire sait très bien que tous les témoins entendus accusent le FPR d’être l’auteur de ces massacres, il soutient le contraire dans son livre à la page 158 à 160. Le Général Dallaire a donc sciemment couvert les crimes du FPR qui n’a pas cessé de torpiller les chances d’un règlement pacifique du conflit rwandais, jusqu’à provoquer le cataclysme du 6 avril 1994 qu’il avait planifié longtemps à l’avance.

    Tout le monde sait maintenant que le rapport sur les massacres de Kirambo a été caché pour ne pas compromettre le FPR. Le Général Dallaire peut encore prétendre qu’il voulait sauvegarder le processus de paix ? Pourquoi persiste-t-il dans le mensonge quand bien même la vérité sur ces massacres a éclaté au grand jour!

  • 2.5. Roméo Dallaire a ouvertement soutenu le FPR dans son attaque qui a fait échouer les Accords de Paix d’Arusha

  • Le Général Roméo Dallaire avoue avoir discuté les plans des opérations avec Paul Kagame, que ses hommes fraternisaient avec les soldats de Kagame et que, des fois, il dormait au Quartier Général du FPR. Cet extrait est fort significatif.

    "Puis nous avons commencé à discuter de la situation de la bataille elle-même, et j'ai étendu ma carte militaire entre lui et moi sur le sol".

    Il était évident que Kagame avait bloqué, sans grand effort, un certain nombre de bataillons de l’AGR qui défendaient le cœur de la terre hutue, Ruhengeri. Cela lui permettait une fois prise la ville de BYUMBA et la route principale se dirigeant vers l’Est, de se rendre vers le Sud, jusqu’à la frontière de la Tanzanie et de boucler avec le fleuve. Il faisait aussi avancer son armée vers l’Ouest, juste en dessous de Kigali, sur l’axe principal qui menait à la capitale. Il était clair que Kigali était encerclé et devait s’attendre à une épreuve de force. Après avoir insinué une possible consolidation de son armée le long du fleuve, dans une direction nord-sud, il a terminé la discussion de ses plans militaires de façon brutale et a détourné la conversation sur les négociations d’Arusha, qui devaient commencer le matin suivant. Il ne s’y était pas rendu, car il soutenait que la solution revenait aux politiciens. Pessimiste quant à l’issue potentielle de la réunion, il pensait qu’au départ les ententes d'Arusha que j’avais le mandat d’appuyer - servaient exclusivement " à sauver la vie de militaires et non point celle de civils. Une fois notre session de travail terminée, il m’a invité à dormir chez lui, car retourner à Kigali la nuit tombée était trop dangereux….Au cours de notre entretien, j’ai demandé à KAGAME pourquoi il ne sautait pas directement à la gorge de ses ennemis à Kigali. Il a complètement ignoré les implications allant de pair avec ma question. Il savait très bien que chaque jour de bataille dans la périphérie de Kigali entraînait la mort des Tutsi qui se trouvait derrière les lignes de l’AGR."

     

    Cette position d’aveu de Roméo Dallaire vient d’être confirmée par Roger Booh Booh en ces termes : "Durant longtemps, par respect pour les victimes, je me suis abstenu de toute polémique. Mais aujourd’hui, je veux rappeler les problèmes qui se posaient. Il faut d’abord savoir que Dallaire voulait être le responsable, à la fois politique et militaire, de toute la mission et qu'il a mal accepté mon autorité, essayant de minimiser mon rôle. Sur le plan militaire, qui était de son ressort, bien des problèmes se posaient : la zone démilitarisée était devenue une passoire, sans cesse des armes arrivaient d’Ouganda pour approvisionner le FPR, et Habyarimana, qui en était tenu informé par ses amis, nous le reprochait, précisions à la clé. Mais selon les rapports de Dallaire, il n’y avait jamais aucun problème de ce côté-là... En fait, le général ne disait pas la vérité, ses contrôles n’étaient pas assez serrés. Le travail militaire de la Minuar n’était pas fait et Dallaire préférait faire de la politique; ce n’était pas son rôle. De plus, il était partial : plusieurs fois, on a noté que des militaires du FPR travaillaient avec Dallaire, dans la salle d’état-major de la Minuar, à l’hôtel Méridien. Là, il y avait des cartes montrant les positions des forces d’Habyarimana sur le terrain... A la Minuar tout le monde savait cela. Quand les hostilités ont commencé, notre quartier général était plutôt dans la zone du FPR et ce dernier venait se renseigner pour savoir où se trouvaient les poches de résistance. Enfin, Dallaire n’était même pas obéi par ses troupes."

     

    2.6. Roméo Dallaire a laissé le FPR tuer des réfugiés placés sous la protection de la MINUAR

     

    Dallaire avoue que des réfugiés ont été enlevés par le FPR des installations gardées par les hommes de Roméo Dallaire et ont été exécutés sommairement. Il l’exprime en ces termes : "Un seul incident avait eu lieu au stade Amahoro : des soldats du FPR étaient entrés sans rencontrer aucune résistance de la part des bangladais et ils s’étaient emparés d’une douzaine de civils accusés par d’autres Rwandais présents à l’intérieur du stade d’avoir commis des atrocités. Ils furent exécutés sommairement à l’extérieur des murs d’Amahoro."

     

  • 2.7. Roméo Dallaire a laissé tuer les politiciens de l’opposition et leurs familles sous la protection de la MINUAR

  • Roméo Dallaire a avoué avoir failli à sa mission de porter secours à des personnes en danger, dont les politiciens de l’opposition qui s’étaient délibérément placés sous la protection de la MINUAR.

    "Tous inquiets, les chefs des partis modérés, des Rwandais ordinaires et des employés civils de l’ONU continuaient d’appeler pour obtenir des renseignements et exiger une protection. Nous n’avions qu’un nombre limité de soldats et chaque homme occupé à un poste de garde était un homme en moins pour patrouiller et pour s’occuper des urgences. Nous avons demandé aux personnes qui téléphonaient de demeurer chez elles ou de se cacher jusqu’à ce que la situation se stabilise. J’ai finalement pu joindre New York en utilisant le téléphone par satellite.

    Ce n’était pas le moyen le plus sûr, mais je n’avais pas d’autre choix…

    J’ai fait mon rapport à Iqbal Riza et il m’a répondu ‘La MINUAR ne doit pas, je répète, ne doit pas tirer à moins qu’on ne lui tire dessus.’ Je lui ai rappelé que nos règles d’engagement nous permettaient d’intervenir et de procéder à une escalade des moyens à employer, ce qui incluait l’utilisation de nos armes afin d’empêcher des crimes contre l’humanité. Il a répété que la MINUAR ne devait pas tirer sauf si on tirait sur elle.

    Nous devions négocier et, surtout, éviter les conflits. Il a ajouté qu’il avait tout à fait compris la crise à laquelle nous devions faire face, mais que nous ne devrions pas créer d’incidents exploitables. Pas moyen de le persuader. Je lui ai annoncé l’envoi de mon rapport écrit, et nous avons raccroché "

    2.8. Roméo Dallaire reconnaît certaines victimes de ses propres manquements.

    Parmi les victimes des manquements de la MINUAR que Roméo Dallaire reconnaît, nous pouvons d’ores et déjà citer quelques noms au hasard :