Le ministre A Bumaya
Jean Claude Rubingisa.

Le Ministre rwandais de la Fonction Publique, de la Formation Professionnelle et du Travail, M.André Bumaya, a été invité par le Sénat pour fournir des éclaircissements sur la réforme de la Fonction Publique en cours au Rwanda. Dans son exposé, il a expliqué que ladite réforme est à sa fin et qu'elle va être assainie à 30%, ce, avant la fin du mois courant de Juillet. D'après lui, vont être écartés des agents non qualifiés ainsi que certains postes inutiles tel que celui de Chef de division. " L'objectif n'est pas de réduire les agents mais de réformer en visant l'efficience et l'efficacité ", a-t-il précisé.

Ces agents ne seront pas jetés à leur sort mais aidés à regagner la vie non-professionnelle, leur chercher des projets et leur donner des crédits sur fonds d'assistance disponible à la Banque Rwandaise de Développement. Ceux qui resteront devront prouver leur efficacité de peur d'être arrêtés au boulot. Ils devront fournir un plan d'action à la fin de chaque année, lequel rapport sera examiné, côté et approuvé par leurs supérieurs hiérarchiques ainsi que le Ministère ayant le travail dans ses attributions. Certains experts auraient proposé de faire une table rase de tous les agents et recommencer l'engagement à zéro, mais la proposition n'a pas pu être acceptée de peur d'un éventuel désastre social.

Après l'exposé, le Ministre Bumaya s'est heurté à de questions chaudes posées par les Sénateurs. Cependant, il a essayé d'y répondre et, apparemment, ils ont été satisfaits des réponses fournies. A la question de l'Honorable Sénateur Stanley Safari, de savoir quelles seraient les stratégies pour stabiliser les agents de l'Etat à ne pas aller vers le secteur privé ou dans des ONGs après tant de formations payées par l'Etat, M.Bumaya a répondu que des salaires élevés et quelques autres avantages sociaux pourront aider à les motiver et à les retenir.

A la question de l'Honorable Sénateur Antoine Mugesera, de savoir comment la réforme peut précéder la mise en vigueur de la nouvelle politique du travail, le Ministre a répondu que cela était dû à l'urgence que la réforme aurait imposée. De toutes façons, la politique de travail ne se contredira pas avec la réforme , pense-t-il. A la question de savoir si les salaires des agents de l'Etat varieront chaque fois en fonction des prix sur le marché tel que l'a précisé le Ministre, ce dernier a éclairci qu'il y aura une commission ad hoc qui sera chargée de suivre la situation et proposer des ajustements salariaux. Le Sénateur Mugesera a proposé de ne pas tenir compte de la seule qualification académique mais aussi et surtout de l'expérience. Au lieu d'amener un expert étranger qui coûterait cher à l'Etat, former ceux qui ne le sont pas encore afin qu'ils acquièrent cette expérience requise.

L'Honorable Iyamuramye Augustin, de sa part, a proposé de réfléchir suffisamment sur cette réforme en vue puisqu'il a été constaté que le pays ne peut jamais être stable aussi longtemps que l'administration publique ne l'est pas (c'est le pilier de l'administration).

L'Honorable Spéciose Ayinkamiye a voulu connaître le taux actuel de chômage au pays en général et à Kigali en particulier, aux fins de voir quel est l'impact de la réforme sur cet état actuel. Malheureusement, une réponse décourageante et inattendue : le taux de chômage actuel n'est ni connu au niveau de Kigali, ni non plus au niveau du pays. Pour le Ministre, il est difficile de le connaître réellement car il est des fonctions assimilables au chômage tel que ménagère… Cependant, a-t-il reconnu, le taux de chômage est élevé même à l'œil nu.

L'Honorable Ayinkamiye a ajouté que la politique de création d'emplois doit être revue car ceux qui se créent de petits emplois sont découragés, évoquant le cas de kiosques démolies dans la ville de Kigali. Elle a également évoqué le cas du secteur informel, qui doit être renforcé car aucun pays d'Afrique ne s'est développé sans ce secteur. Elle a également demandé si, dans la réforme, il y aura des salaires revus à la baisse ( pour les agents qui vont rester bien sûr). Une autre question très pertinente du Sénateur a été de savoir comment payer à un chauffeur de l'Etat 15.000 FRW par exemple, et lui confier un véhicule d'une valeur de 40 millions de FRW. N'y a -t-il pas des risques ?

A la question des kiosques, le Ministre a répondu qu'il fallait les réorganiser pour assainir la capitale. Quant au secteur informel, il sera effectivement réorganisé pour lui permettre d'avoir plus de valeur. Concernant les salaires, M.Bumaya a insisté sur le fait qu'ils ne sont pas tellement différents ( en termes d'écarts). Par exemple, le salaire de base est de 87.000 frw, celui d'un député, de 60.000 frw. Ce sont des indemnités qui élèvent les chiffres, l'indemnité de logement d'un Ministre revenant à 300.000 FRW par mois. Le cas du chauffeur mal payé conduisant un véhicule cher n'est pas du tout inquiétant par le Ministre car, en cas d'accident ou d'éventuel endommagement sur le véhicule, la responsabilité première revient à son chef hiérarchique à qui on demande et, il n'y a pas tellement de rapport entre le salaire d'un agent et la chose qu'il gère.

L'Honorable Odette Nyiramirimo, quant à elle, n'a pas compris comment un Secrétaire Général à la Primature par exemple est plus haut gradé qu'un Député. Le Ministre lui a répondu qu'un Secrétaire Général à la Primature n'est pas de la Primature mais Secrétaire Général de l'Etat. C'est pourquoi il est plus haut considéré qu'un Député.

Nous voici à la troisième série de question. L'Honorable Bizimana trouve qu'il fallait d'abord des préparations psychologiques des agents puisqu'il a été constaté qu'au sein des ministères, les agents ont peur et lassés de travailler pensant, chacun de son côté, au calvaire du chômage avec des familles qui dépendent d'eux. Pour l'Honorable Wellars Gasamagera, il se demande le sort des anciens diplômés (D4 ou D6) qui ont acquis de l'expérience et des formations ; laquelle préoccupation a été renforcée par l'Honorable Kayumba qui en plus de cela, a demandé au Ministre si les critères de performances seront vraiment objectifs.

A cette préoccupation, M. Bumaya a répondu que l'évaluation des performances ne doit qu'être objective d'autant plus que l'agent approuve sa côte avant de signer et il existe des instances de recours. Cependant l'objectivité à 100% n'existe pas. Quant à l'expérience, elle ne suffit pas à elle seule. Elle doit être complétée par le niveau d'études. Cependant, toutes proportions gardées, on pourrait supporter et appuyer bien des gens à poursuivre leurs études afin d'atteindre le niveau exigé. De son côté, l'Honorable Alvera Mukabaramba a voulu savoir d'où viendrait l'argent de décomptes finales avant le vote du budget 2005 ; et le Ministre de répondre que le budget est disponibilisé car la réforme a été prévue depuis longtemps.

A la question de l'Honorable Munyabagisha qui a demandé quel était le statut des Ambassadeurs du Rwanda à l'étranger, le Ministre a répondu qu'il faudra revoir leur statut car, en réalité, ils sont régis par la loi rwandaise mais aussi par des conventions internationales.

Les conclusions à l'issue de cette audience ont été que les explications du Ministre Bumaya ont été claires et les Sénateurs ont été convaincus. Cependant, ils ont souhaité que le Ministre revienne, prochainement, avec des documents à l'appui et présentation sur " Power Point ", chiffres à l'appui, afin de convaincre plus les Sénateurs.


 

 

Karame mwidishyi,
Bituye Muramira
 

Iyo ni yo ntero nshya dufite hano mu mujyi wa Kigali. Ministri Bumaya aravuga ko abakozi badafite amashuri bazakora za projets bamaze kwirukanwa. Ngira ngo niba bazasezererwa muri Leta kubera ubushobozi bucye, byumvikana neza ko batazashobora no gukora ayo maprojets. Yewe na bariya bakozi bashya bafite impamyabumenyi kabuhariwe (inyinshi za merci Kagame!) na bo sinzi ko hari icyo bazabamarira.

 
Ndibaza ko bikomeye kuri bo gukora projets kuko bisaba ubushobozi bwinshi. None se buriya uwasaba Minsitri ubwe kubafasha yabishobora? Yabishobora ate se ashinzwe umurimo akaba atazi umubare w'abantu bari muri chômage? Ubwo se ashaka uburyo abanyarwanda babona akazi ahereye ku yihe mibare?
 
Ikibazo gikomeye muri kino gihugu cyacu ni icyuho gikomeza kwaguka hagati y'abakize n'abakennye. Ngira ngo muri iki gihugu harimo ubushake bwo gukiza agatsiko k'abantu bakikije umwidishyi mukuru no gukenesha abandi. Guhakwa no gukora uburetwa bizagarurwa n'ubukene bwa benshi kimwe n'ubukire bwa bake.
 
Sinzi niba bariya bagabo bitwa "honorables" 'andi mazina y'ibyitiriro  bajya batekereza ku busumbane buri hagati y'imishahara yabo n'iy'abakozi benshi. Ese bajya bazirikana ko bahahira ku masoko amwe na bariya bahembwa ubusa? Ese bajya bazirikana ko bahembwa amagana mu gihe abaturage badashobora kwigurira imiti cyangwa ka peteroli! Ikibazo gikomeye kiri aho. Hakwiye kwiga uburyo akarengane gacika, ubusumbane bukagabanyuka, buri wese akumva ko abanyarwanda tunganya uburenganzira. None se ba "honorables" barengera umukozi cyangwa umuturage bate kandi na bo bari mubigabanyije umutungo w'igihugu.
 
Biteye isoni kubona rubanda ruba mu gihugu, rufashwe nk'abanyamahanga. Birabaje kubona abenshi bafatwa nk'aho nta burenganzira bafite ku byiza bahabwa n'igihugu.
 
Ba Sénateurs namwe ba députés, nimugishe umutima inama. Mutekereze ku bikorwa muri iki gihugu murasanga murimo musarurira mu nduru, murarya abo mwihaye kuyobora.
 
Mwagombye kurya muri menge aho gukomeza gutera mu ntambwe y'ubwidishyi mutekereza nka wa wundi wigaramiye mu muhanda atii: Zirabagonga nigaramiye!