Guerre de l’Est : Les preuves troublantes de l’implication du Rwanda dans la prise de Bukavu
Selon la Société civile du Sud - Kivu, les chars de combat de l’armée rwandaise sont encore visibles sur le front de Kamanyola. Les moyens logistiques et humains offerts à Nkunda et Mutebusi portent des traces de l’armée rwandaise
Kinshasa , 09.07.2004 | Politics
A l’intention de l’UNION AFRICAINE à Addis-Abeba

Avec ampliation ;

A Son excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo,

Au gouvernement de transition de la RDCongo,

Au Conseil de sécurité des Nations Unies,

A l’Union Européenne,

Au Comité International d’Accompagnement de la Transition (CIAT),

A la SADEC,

A la COMESA

Au SENAT de la RdCongo,

A l’Assemblée Nationale de la RDCongo,

A la MONUC

Monsieur le Président de la Commission de l’UNION Africaine, Nous, Société Civile/Forces vives du Sud-Kivu, sommes fortement indigné par la déclaration de monsieur Alpha Omar Konaré, Président de la Commission de l’Union Africaine (UA) à l’occasion de la réunion préparatoire du sommet des Chefs d’Etat et des gouvernements membres, le dimanche 4/07/2004. Selon monsieur Alpha Omar Konaré. l’implication directe du Rwanda dans les événements de Bukavu aux côtés des officiers dissidents n’est pas avérée.

La communauté de Bukavu après le martyr lui imposé par les hommes de Laurent NKUNDA, ex-officier de l’armée patriotique rwandaise et colonel MUTEBUTSI, est surprise et choquée par la déclaration qui sans enquête préalable affirme qu’il n’y a pas eu implication directe du Rwanda pendant la dernière guerre à l’Est la RDC.

 

Nous craignons que cette déclaration, du reste, partiale ne vienne compromettre la mission dévolue à l’Union Africain? D’oeuvrer en faveur des rapports harmonieux entre les Etats membres.

Cela remettrait en cause les résolutions qui pourraient sortir de la Conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la Région des Grands lacs. Où conduit-t-on l’Afrique à trop vouloir tordre la vérité ? Quelle union veulent construire les leaders africains en berçant le mal par la grâce que l’on accorde à des terroristes?

Tout en prenant notre peuple et toute personne de bonne foi à témoin, nous confirmons que le Rwanda a été bel et bien impliqué dans la guerre qui a prévalue dans la province du Sud-Kivu du 26 mai au 21 juin 2004, et ceci, en nous appuyant sur les éléments de preuve que voici.

Par rapport aux moyens logistiques utilisés par les insurgés:

En date du 23 mai 2004, pendant que les hommes de Laurent NKUNDA progressaient vers BuKavu, par la voie des ondes, le porte-parole de la MONUC à Bukavu M. Sébastien LAPIERRE avait officiellement dénoncé le trafic lacustre des boats motorisés chargés des militaires et munitions qui faisaient jonction avec les colonnes des insurgés. L’armée congolaise et les insurgés ne disposaient pas d’embarcations militaires sur le lac Kivu. Seule l’armée rwandaise est dotée des Zodiaques militaires munis des mitrailleuses comme celles qui furent observées transportant les troupes. Ces embarcations transitant par l’île congolaise d’IDJWI assuraient a liaison entre le rwandaise d’IWAWA, base militaire de ce pays voisin, et les côtes congolaises de Kakondo/Mahyuza. Luhihi, Birava. Dutu, Nyamukubi/Kalehe. Les batteries anti-aériennes repérées par la MONUC sur l’axe Nord de Bukavu en territoire de Kalehe.

Les chars de combat visibles sur le front de Kamanyola

Les jeeps militaires rwandaises qui faisaient la navette Cyangugu-Bukavu à bord desquelles se trouvaient des officiers rwandais pendant occupation de la ville par les insurgés.

Par rapport aux hommes de troupes

Les militaires ruandais sitôt accostés sur la rive congolaise à KAKONDO se débarrassaient de leurs uniformes nationales militaires neuves portant l’insigne « RDF » (Rwandeese Defense Forces) et dont une partie a été retrouvée par la population de Katana en territoire de Kabare après la fuite des dissidents. D’autres tenues étaient échangées directement avec celles des insurgés avant d’être incinérées. Les sites incinération de leurs uniformes sont toujours visibles dans nos villages.

Plusieurs officiers de l’Armée rwandaise dont les Commandants connus sous les pseudonymes de Aimé et Jackson qui se battent aux côtés de Beurs compatriotes rwandais BUTONI. WISEKE et WEGEMEYE se trouvent encore à Nyabibwe/ KaBehe dans la province du Sud-Kivu où pendant cette accalmie se retrouvent dans les carrières d’or et de coltan de NUMBI, KAYIRENGE et NYAWARONGA.

Néanmoins, voici en annexe les noms de quelques militaires de l’Armée rwandaise engagés dans la dernière guerre vécue au Sud-Kivu à l’Est de la RDcongo Par rapport aux faits vécus. Bien avant les événements qui viennent d’endeuiller notre pays en général et notre province du Sud-Kivu en particulier, des espions rwandais munis d’une carte opérationnelle indiquant les lieux stratégiques militaires de la ville de Bukavu avaient été appréhendés par les services de renseignement congolais et remis à la MONUC/Bukavu.

L’effectif militaire qui au départ était de 300 soldats dans les rangs de Jules Mutebusi et 400 soldats dans ceux de Laurent Nkunda a miraculeusement gonfle jusqu’à atteindre 4.000 hommes. Au cours des actes de barbarie et d’ignominie perpétrés par les Rwandais pendant leur occupation de BUKAVU. Mme RUTH de l’ONG internationale Hollandaise Wat Child a témoigné de sa bouche avoir été violée par un militaire rwandais tandis que sa consœur de service fut fusillée la jambe droite par un autre militaire Rwandais. Cela a occasionné la fermeture et la cessation des prestations de cette ONG qui voulait aider dans la réhabilitation psychosociale des enfants traumatisés par la guerre.

Ceci est même passé sur les médias locaux à BUKAVU. Les autorités rwandaises ont décidé de la fermeture de leurs frontières après les hostilités alors q’elle étaient grandement ouvertes pendant tous les affrontements. Pendant le déluge caractérise par des coups de feu nourris. es biens pillés à Bukavu notamment 750 véhicules. 330 motos et autres gadgets de valeur ont traversé pendant le jour comme pendant la nuit librement des frontières de la RDC vers le Rwanda au vu et au su de tout le monde et à ce jour revendus à vil prix à Kigali par les mêmes officiers rwandais comme butin de guerre.

Des agences de presse crédibles disposent encore des témoignages audio-visuels qui prouvent à suffisance l’implication des soldats rwandais friands des biens qu’ils ramenaient vers des lieux sûrs chez eux avant la fin de leur campagne militaire en RDC. Lors du passage des militaires venus du Rwanda par la FOMULAC-KATANA à partir du beach de la CIMENKI-KATANA, ces derniers ne connaissant pas la direction de l’aéroport de KAVUMU se sont égarés et ont été reconnus venant du Rwanda après les avoir entendus.

Pendant que les frontières rwandaises étaient officiellement fermées. Les soldats de MUTEBUTSI après leur première défaite à Bukavu le 08 juin 2004, ont traverse la frontière avec camions, armes et munitions vers le Rwanda. Deux jours après, les mêmes fugitifs ont resurgi sur l’axe KAMANYOLA. 40 km au Sud de la ville de Bukavu, à la frontière Rwando-Congolaise, avec plus d’hommes des troupes qu’ils avaient lors de leur fuite et plus équipés se constituant une base arrière au Rwanda. Le Rwanda n’a jamais récusé ces malfrats ni protégé ses frontières contre cet activisme.

A chaque fois que les attaques les repoussaient, tous se repliaient au Rwanda pour se ravitailler, se réorganiser, dans l’attente d’une nouvelle tentative sur toutes les frontières et rives Congolaises. Ce jeu a duré 15 jours jusqu’au jour de leur dernière traversée pour demander au HCR un statut de réfugié. Le HCR a toujours refusé de les considérer comme des personnes dignes d’assistance humanitaire tant qu’ils resteront armés, selon la déclaration du coordinateur de cette agence des Nations Unies au Rwanda sur radio OKAPI captée à Bukavu ce lundi 05 juillet 2004.

Parmi les prisonniers de guerre et infiltrés capturés à Uvira au Sud de Bukavu, la majorité est constituée bel et bien des militaires rwandais qui font des témoignages accablantes Les pièces d’identité et d’autres documents trouvés sur certains captures trahissent Monsieur Alfa Omar KONARE dans sa déclaration non fondée une identité rwandaise avec d’autre part une carte de membre du RCD/GOMA allié du Rwanda. Les deux pièces appartenant à la même et une personne les phots faisant foi.

Cependant, toute la chronologie de tous les faits les différentes implications de l’Armée Patriotique Rwandaise APR, mais aussi les différentes preuves font partie intégrante d’un rapport que le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu est en train de finaliser en vue de réclamer que justice soit enfin faite et que l’impunité cesse de régner en maître dans notre pays et particulièrement dans les provinces de l’Est de la RD. Congo.

La Société Civile du Sud-Kivu continue à pleurer ses morts par centaines estimés provisoirement à 150 personnes. Elle pleure son poumon économique pillé et incendié au marché Central de KADUTU quartier le plus populeux de la ville d’où tient à survie d’un demi million de gagne-petit. Des femmes des filles et des enfants ont été violées, des familles ont été dévalisées, des magasins saccages, des biens emportés par des étrangers identifiés comme assaillants ou mutins du général Laurent NKUNDA et du colonel MUTEBUSI.

En plus des milliers de viols perpétrés par l’occupation de l’armée rwandaise et de leurs bandes plantées dans les milieux ruraux du Sud-Kivu ces derniers événements viennent de condamner encore plus de 300 femmes, filles et enfants à mourir lentement de VIH/Sida car inoculé à travers des viols utilisés comme arme de guerre par les mêmes assaillants. Au demeurant, les assaillants avec le concours de l’armée rwandaise ont utilisé des méthodes visant l’extermination pure et simple de la population s’étant retrouvées sur leur passage.

Aperçu sur l’implication du Rwanda

Voici bientôt une décennie que la République Démocratique du Congo en général et plus particulièrement la Province du Sud-Kivu traverse au jour le jour des situations tragiques. Si en 1994 le génocide inter- rwandais a déversé au Sud-Kivu environs trois millions de réfugiés rwandais en majorité Hutu déjà en 1959, c’était des Tutsi à deuxième grande ethnie rwandaise à l’instar des pygmées qui s’étaient réfugiés en RDC pour fuir les atrocités dans leur Rwanda.

En effet la première vague des réfugiés rwandais déversés au Congo en 1959 autoproclamé Banyamulenge aux environs de 1970. MULENGE étant le nom de la colline au Sud-Kivu qui les avaient accueillie comme des réfugiés rwandais ont manifesté à travers leurs agissements non seulement à l’intention de diriger le pays mais plus de s’approprier de la partie qui leurs avaient offert l’hospitalité.

Par ailleurs, la vague des réfugiés versés en RDCongo en 1994 fut constituée des Hutu avec une infime portion des Tusti modérés. Les Tutsi gagnants de cette guerre de 1994 au Rwanda qualifièrent en bloc leurs compatriotes réfugiés en RDCongo de génocidaires sans aucune distinction la terminologie interhamwe fut collée à toute personne partageant pas la même ethnie et la chasse à l’homme a commencé.

Ces deux terminologies clefs turent très médiatisées et vulgarisées dans le monde entier pour mobiliser ma sympathie. l’assistance et même l’appui de la communauté internationale. C’est ainsi que de 1996 à 2004 au nom du droit de poursuite des interhamwe, le Rwanda s’est introduit en RDCongo pillant l’or coltan, bois d’œuvre, bétails banques, violent hommes femmes et enfants de tous âge jusqu’en enterrant des femmes vivantes, décimant des villages entiers par armes de guerre ou par les incendies des parcs et aires protégées et créant ainsi non seulement une catastrophe humanitaire mais aussi une base justifiée d’antipathie et de haine contre les voisins rwandais qui de tous les temps ont bénéficié de l’hospitalité congolaise.

Malgré le bilan élevé à plus de 4 millions des congolais tués par cette aventure rwandaise sur le sol congolais selon le rapport de l’IRC en 2003. La communauté internationale ne s’est pas suffisamment mobilisé pour répondre au cris d’appel au secours des congolais alors que c’est toujours dans le malheur qu’on reconnaît des meilleurs amis.

Par la suite si le Rwanda a encore renforcé sa présence militaire et dans les institutions de a la transition par le truchement du RCD/Goma en dépit des simulations des sorties officielles destinées à tromper la vigilance des observateurs lointains c’est maintenant sous le prétexte de protection des (Banyamulenge et interhamwe) ont été bien camouflées par la communauté internationale et ont bel et bien une régression de la RDCongo par le Rwanda. Eu égard à ce qui précède, nous recommandons ce qui suit :

A la communauté internationale :

Aider la société civile à faire aboutir sa plainte pour son plaidoyer et la réclamation de la réparation pour tous les torts causés à notre population. Faire connaître au monde entier le calvaire qu’endure la communauté congolaise et attirer leur assistance d’urgence dans le domaine médical, sanitaire et même économique pour la relève.

Influer sur la MONUC afin d’user d’un mandat fort avec les pouvoirs plus contraignants avec un personnel impartial et conscient du rôle des nations unies en RDCongo. Diligenter une enquête internationale indépendante sur les exactions commises par l’armée rwandaise avec leurs éclaireurs mutins afin que plus jamais les criminels ne restent impunis dans la sous-région.

A l’Union Africaine

De retirer sa déclaration. Nous invitons l’UA à venir palper du doigt les preuves de l’implication du Rwanda dans l’occupation de Bukavu par les insurgés ; Nous demandons à l’UA de faire preuve d’impartialité en tant que l’un des parrains de la Conférence Internationale sur la Paix, la Sécurité, la Démocratie et le Développement dans la Région des Grands Lacs en perspective ;

Compte tenu des enjeux de ladite conférence, nous réclamons que cette Conférence se tienne après les élections libres et démocratiques dans notre pays pour s’assurer d’une meilleure représentativité du peuple congolais à ces assises. Nous terminons par vous annoncer l’organisation par notre population de la Province du Sud-Kivu une marche pacifique de protestation contre cette déclaration d’Alpha Konaré ce Jeudi 08 juillet 2004.

Croyez, Monsieur le Président de la commission de l’Union Africaine en l’expression de notre entière considération.

Ainsi fait à Bukavu, le 7/ 07/2004

Pour la Société civile/ Forces vives du Sud-Kivu, cfr liste de 100 Organisations et Associations

Emmanuel RUGARABURA Président Faisant fonction de la Société Civile du Sud-Kivu.


| La Référence Plus
 
17 juillet 2004 03:46
 
Le Rwanda a soutenu une rébellion en RDC en juin, selon l'ONU
 
NEW YORK - Le Rwanda a activement soutenu un soulèvement de soldats dissidents en République démocratique du Congo (RDC), le mois dernier à Bukavu. Un projet de rapport rédigé par des experts de l'ONU, publié vendredi, est parvenu à ces conclusions.

Le Rwanda a aidé à recruter des combattants pour soutenir le soulèvement dirigé par le colonel Jules Mutebutsi et le général Laurent Nkunda, en violation d'un embargo militaire décidé l'an dernier pour l'est de la RDC, affirme ce rapport, obtenu par l'AFP.

Citant un soutien «direct et indirect, à la fois en RDC et au Rwanda», apporté par Kigali au soulèvement de Bukavu, les experts affirment que «le Rwanda, qui a de légitimes inquiétudes de sécurité dans l'est de la RDC, continue à y jouer un rôle déstabilisateur».

La ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, était tombée du 2 au 9 juin dernier aux mains d'un groupe de soldats dissidents, après une semaine de combats avec les troupes loyalistes des Forces armées de la RDC (FARDC).

Les autorités de Kinshasa avaient accusé ouvertement le Rwanda d'avoir soutenu des soldats dissidents dans la prise de la ville de Bukavu, frontalière avec le Rwanda. Le Rwanda a également été pointé du doigt par le Conseil de sécurité de l'ONU et l'Union européenne (UE) pour son soutien présumé aux soldats dissidents.

Le projet de rapport préparé par des experts de l'ONU, qui se sont rendus sur le terrain, fait état de plusieurs preuves illustrant l'implication du Rwanda, comme le fait que des responsables rwandais avaient offert des téléphones portables et de l'argent pour recruter des mutins.

Un accord de paix avait été conclu le 30 juillet 2002 entre la RDC et Rwanda. Selon cet accord, Kigali s'était engagé à retirer ses troupes de l'est de la RDC, Kinshasa promettant en contrepartie de rapatrier au Rwanda les ex-Forces armées rwandaises (FAR) et des miliciens hutus impliqués dans le génocide rwandais de 1994.

170343 jul 04

SDA-ATS

http://www.swissinfo.org/sfr/swissinfo.html?siteSect=143&sid=5090418