182 nourrissons dans les prisons rwandaises, selon une ONG
 
RWANDA - 17 septembre 2006 - PANAPRESS
Les 16 prisons civiles du Rwanda abritaient, début avril dernier, 182 nourrissons vivant dans les mêmes conditions que les détenus, selon un rapport la Ligue rwandaise pour la promotion et la défense des droits de l’homme (LIPRODHOR) parvenu dimanche au correspondant de la PANA à Arusha, en Tanzanie
 
La LIPODHOR, principale association de défense des droits de l’homme au Rwanda, indique dans un rapport que toutes les prisons mixtes hébergent des nourrissons, qui ne bénéficient d’aucun traitement spécial quant à l’alimentation et aux soins.
"Cette catégorie n’a pas le statut de détenus, mais le constat est que, dans nos prisons, les nourrissons vivent dans les mêmes conditions que leurs mamans", poursuit la LIPODHOR qui recommande la libération conditionnelle des mères de ces enfants et propose qu’elles soient "soumises à des mesures restrictives les empêchant d’échapper à la justice".
Pour l’association, ces femmes, pourraient "être réincarcérées et purger leur peine après que les enfants aient atteint un certain âge".
Le rapport indique par ailleurs que les 16 prisons civiles du Rwanda hébergeaient, début avril, un total de 67.921 détenus dont 2.403 femmes, 979 mineurs, 124 malades mentaux, 103 étrangers et 606 condamnés à mort, alors que les personnes détenues pour génocide étaient au nombre de 54.184.
"Les établissements pénitentiaires rwandais sont encore surpeuplés malgré les mesures de désengorgement dernièrement prises. En effet, plus de 50% sont occupés à plus de 200%, et près de 19% occupées à 300%", poursuit encore l'ONG qui relève que la ration alimentaire est généralement de 300 grammes de maïs, 250 grammes de haricots et 100 grammes de farine de sorgho par jour et par personne, exception faite des vieillards, des mineurs, des malades et des femmes allaitantes qui prennent de la bouillie de sorgho en quantité double.
Ce repas est complété, pour certains détenus, par des provisions que leur apportent leurs propres familles lors des visites.
Les maladies les plus fréquentes dans les prisons sont la malaria, la tuberculose, les dermatoses, l’oedème et le SIDA, selon la LIPRODHOR.