Mark Eyskens désapprouve l'accueil belge de Kagame
22/03/2004

Dans un entretien avec Koen Meulenaere du magazine Knack, dans sa livraison du 17 au 23 mars 2004, Mark Eyskens, ancien Premier ministre belge, lui-même fils de l’ ancien Premier ministre(Gaston Eyskens), s’indigne de l’accueil belge du Président rwandais, Paul Kagame. Il estime que le gouvernement belge aurait dû attendre un peu.

La façon dont ce gouvernement déroule le tapis rouge pour Kagame est absolument inconvenante, dit-il. Cela ne m’étonnerait pas si le dossier français contre Kagame s’avérait correspondre à la réalité. On aurait du postposer cette visite pour permettre que la lumière se fasse. Comme grands messagers des droits de l’homme à travers le monde entier et disposant d’une loi anti-génocide avancée, qui est devenue entre-temps un peu moins avancée, nous faisons une mauvaise affaire en accueillant un si grand criminel avec tant d’honneurs. Ce n’était pas non plus une initiative heureuse de présenter officiellement des excuses pour le comportement de la Belgique à la veille du génocide. Il est évident que nous avons commis une erreur au Rwanda, notre gouvernement aurait du convaincre le Conseil de Sécurité des Nations Unies de renforcer l’effectif et l’équipement des casques bleus au lieu de les retirer. Mais ceci n’est pas une raison pour s’agenouiller précisément, devant cette personne qui a elle-même provoqué toute la tragédie.

Pour rappel, la visite du Président rwandais du 10 au 12 mars 2004 n’a pas plu à toutes les familles politiques belges. Les familles libérales (VLD et MR), représentées par les actuels Premier ministre Guy Verhofstadt et ministre des affaires étrangères Louis Michel ont salué ce réchauffement des relations bilatérales rwando-belges. L’opposition belge a, quant à elle, voulu jouer la prudence, au moment où le rapport du juge Bruguière, dont quelques extraits ont été publiés au quotidien Le Monde accusait directement Paul Kagame comme étant le principal décisionnaire de l’attentat de l’avion du Président Habyalimana, en 1994. Accusation toujours niée par Kigali.

AAN

UMUCO - Iwacu i Burundi, Lundi, 22 mars

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