Qui blamer dans la dictature rwandaise

Dans sa lutte de reconquête du Rwanda, le Front Patriotique Rwandais (F.P.R.) essentiellement composé des réfugiés tutsi a su rallier à sa cause, certains politiciens hutu opportunistes et corrompus. Le FPR a convaincu ces hutu naifs qu’il venait pour déposer le régime du Président Habyarimana et leur a promis notamment la démocratisation du pays; le retour des réfugiés; le respect des droits de la personne et la gestion saine de la chose publique.

Malgre les appels lancés par le Président Juvénal Habyarimana pour nous rappeler que le FPR ne vient pas pour renverser son pouvoir mais pour assujetir le peuple rwandais, les politiciens d’alors ne l’ont pas entendu. Ils ont oublié qu’en prenant les armes, les réfugiés tutsi avaient un plan minitieusement préparé pour reconquérir le Rwanda que leurs parents avaient perdu suite à la révolution sociale hutu de 1959.

En dépit de plusieurs exactions commises a l’égard de la population civile de Byumba et Ruhengeri, qui révelaient a tout observateur les visées réelles du FPR, ces pseudo-politiciens ont persistés dans leur soutien aveugle.

Le 1er Ministre Dr NSENGIYAREMYE Dismas restera en tout cas dans la mémoire de beaucoup de rwandais pour le fait de son incompétence et du manque de vision alors qu’il etait aux commandes des affaires supérieures de l’Etat Rwandais. Il a demandé et obtenu le départ des militaires francais qu’il accusait publiquement de soutenir la dictature de Habyarimana. Ensuite pendant que la guerre faisait rage il a promis de démobiliser les éléments des Forces Armées Rwandaises (FAR) et en guise de reconnaissance, il leur promettait la mise en valeur des marais!

KANYARENGWE Alexis en sa qualite de Président du FPR, essayait de défendre ou de justifier les massacres commis par les éléments de son Front. En même temps TWAGIRAMUNGU Faustin, Président du MDR et ses collègues du PSD et PL signaient un accord de collaboration avec le FPR à Bruxelles.

Mr TWAGIRAMUNGU se distingua notamment par sa célèbre déclaration “que rien ne pouvait justifier la poursuite de la guerre par les FAR même si toute la Préfecture de Byumba était conquise par les rebelles du FPR”. Pour TWAGIRAMUNGU et ses camarades, au lieu de combattre l’ennemi du pays, leur stratégie était, disait-on, d’écarter d’abord le Président Habyarimana avec l’appui du FPR puis de se débarasser du FPR par la suite.

A l’intérieur du pays, nombreux sont des intellectuels hutu tombés dans le piège tendu malicieusement par le FPR en aiguisant les démons de division ethnique, régionale et le fameux principe de “ukubohoza” pour semer la confrontation devant générer la guerre civile.

Les politiciens hutu ont soutenu très activement et même tangiblement le FPR dans sa lutte de conquête du pouvoir. C’est dans ce cadre qu’après la victoire du FPR en 1994, ces hutu, manipulés par le FPR, ont activement soutenu la mise en place d’un gouvernement FPR qualifié abusivement “d’unité nationale” issu des accords de paix d’Arusha avec Mr TWAGIRAMUNGU Faustin comme 1er Ministre.

Si TWAGIRAMUNGU Faustin était réellement un politicien chevroné, il aurait du refuser de participer à un gouvernement à connotation nationale issu des Accords d’Arusha alors que ces mêmes accords ont été unilatéralement modifié par le FPR pour permettre au général KAGAME Paul d’cccuper le poste de Vice-Président.

Le gouvernement de Faustin TWAGIRAMUNGU a semé la confusion au sein de la Communauté Internationale notamment sur les visées ethnisistes du FPR. Avec Pasteur BIZIMUNGU, Président; Faustin TWAGIRAMUNGU, Premier Ministre; Seth SENDASHONGA, Ministre de l’Intérieur, NKUBITO Alphonse-Marie, Ministre de la Justice, tous hutu, qui pouvait encore croire ou taxer le FPR de mouvement ethnique? Ces hutu de service ont été tout simplement des caisses de résonnance du régime FPR notamment pour donner crédit a la campagne de diabolisation de leurs frères en les traitant de “génocidaires”, et pour réfuter les allégations faisant état des massacres sélectifs et systèmatiques de la population civile par les éléments tutsi du FPR.

Malgre l’humiliation qu’il a fait subir à ses alliés, le général Paul KAGAME a trouvé des politiciens opportunistes hutu pour légitimer son processus électoral qui permettra a son régime de passer de la dictature à la démocratie.

Encore Faustin TWAGIRAMUNGU est revenu en force à la rescousse de son ami Paul KAGAME au moment où tout le monde critique le général-Président pour sa politique d’extermination des hutu opposés à son régime, pour l’abolition du parti MDR, et pour l’élaboration d’une constitution taillée sur mesure pour lui permettre une victoire éclatante. Tout le monde savait que KAGAME ne peut en aucun cas accepter l’organisation des élections libres et transparentes car il sait que le peuple rwandais ne peut pas l’élire. C’est pourquoi les politiciens responsables ont proposé le boycot pur et simple de ces pseudo-élections pour éviter la légitimation du régime autocratique de KAGAME.

TWAGIRAMUNGU Faustin, au lieu de s’allier aux autres forces démocratiques pour acculer le général P.KAGAME, a fait fi de cette position pour présenter sa candidature aux élections présidentielles. Je m’étonne que F. TWAGIRAMUNGU qui a semé le désordre au Rwanda sous le pouvoir de Juvénal HABYARIMANA en exigeant la tenue du fameux “RUKOKOMA” avant toute élection, ne l’a pas exigé sous le vrai dictateur KAGAME.

Le général KAGAME, avec ses 95% des voix vient de montrer à la Communauté Internationale qu’il n’est pas en réalité dictateur puisque la majorité hutu a massivement voté pour lui au détriment de Mr F. TWAGIRAMUNGU, ancien Premier Ministre pourtant issu de la majorité hutu! Encore une fois TWAGIRAMUNGU Faustin vient de saper l’action des opposants au pouvoir sanguinaire de Kigali. Il est clair que Mr Faustin TWAGIRAMUNGU et ses adeptes sont des véritables ennemis du peuple rwandais. S’agit-il d’un manque de vision politique ou tout simplement d’une politique de ventre? L’histoire ne tardera pas à nous le prouver!

Nous ne cessons de blâmer le général P.KAGAME et ses acolytes pour l’instauration d’une dictature au Rwanda, mais en réalité nous devrions nous blâmer nous-mêmes d’avoir soutenu ou autorisé à ces aventuriers politiciens à contribuer à l’établissement du régime autocratique au Rwanda.

Pour tous ceux qui militent pour mettre un terme à la politique irresponsable du FPR du général KAGAME, je vous invite à redoubler d’efforts afin d’adopter une stratégie commune capable de minimiser les dégâts de l’actuel régime. Aucune victoire ne serait en tout cas possible sans écarter tous les politiciens naïfs et opportunistes des instances des décisions des differents mouvements et sans rassemblement de tous les démocrates républicains autour de l’ultime objectif de renverser le régime dictatorial de KAGAME. Le Rwanda a besoin plus que jamais d’un gouvernement responsable qui préconise la coexistance pacifique de hutu, tutsi et twa, la participation de tous dans les différents secteurs économiques ainsi que la relance du développement du pays.

Gardons l'espoir tout en créant le nouveau espoir dans la terrible et splendide lutte pour la libération du peuple rwandais et la recréation du Rwanda.

CYIZA Apollinaire <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />