RESEAU INTERNATIONAL POUR LA PROMOTION ET LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME AU RWANDA, 
Association Loi 1901.

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DECLARATION SUR LA LIBERTE DE LA PRESSE AU RWANDA


Le RIPRODHOR déplore amèrement les actes d’intimidations, les menaces et persécutions répétées faites par police et le DMI, en complicité avec le Haut Conseil de la Presse, aux Journalistes et des mesures restrictives prises à l’encontre de la presse par le gouvernement rwandais en violation de la loi sur la presse votée en 2000.

Après que les 4 journalistes d’UMUSESO (Ismaël Mbonigaba, Robert Sebufirira, Eddy MacDowell Kalisa et Tharcisse Semana), aient été menacés jusqu'à prendre la finale décision de s’exiler, on assiste encore aujourd'hui au même scénario d'intimidations et menaces. La semaine du 20 au 28 décembre 2004, Didas Gasana, Kadafi Rwango et Madjaliwa Niyonsaba ont subi des menaces de mort et contraints à quitter le pays. Les deux premiers (Didas Gasana et Kadafi Rwango) auraient été passé à tabac par, selon les termes de Kigali, « les malfaiteurs » qui les ont acheminés les yeux bandés à Kiziguro, dans la province de Mutara et jetés dans une canalisation souteraine, sur la route Kigali-Kagitumba.

Il est à rappeler que depuis sa prise de pouvoir le 19 juillet 2004, le régime FPR n’a cessé d’être hostile aux critiques et au pluralisme politique. A l’instar des partis politiques, des associations et/ou organisations non gouvernementales, la presse et les journalistes n’ont pas été épargnés de la pression et menaces du FPR et son système de domestication. C’est ainsi qu’un bon nombre de journaux s’est résolu à l’autocensure gouvernementale afin d’échapper à la répression fondée sur des motifs politiques. Quant aux journaux résistants et leurs journalistes telles que l'Ere de liberté, le Partisan, Intumwa - le Messager, Imboni, Gasabo, Le Tribun du Peuple, Ukuri, Imbarutso et d'autres qui ne paraissent plus furent menacés. Taxés, selon les termes de Kigali, d’être « propagandistes de l’idéologie de divisionnisme », ils ont été arrêtés et soumis aux actes de traitements inhumains et dégradants par la police et le DMI (Directorate of Military Intelligence). Ainsi, pour avoir dénoncé le népotisme, le clientélisme, la corruption qui caractérisent le FPR, Edouard Mutsinzi, Amiel Nkuliza, Déo Mushayidi, Yvonne Uwanyirigira, John Eddie Mugabi, Jean Pierre MUGABE, Muhayimana Jason, Olivier Bahizi alias Mapengu, Ismael Mbonigaba, Robert Sebufilira, MacDowell Kalisa, Tharcisse Semana ont été menacés et contraints à l’exil tandis que Hakizimana Appollo a été assassiné.

Le RIPRODHOR est préoccupé par les actes répressifs perpétrés par le gouvernement de Kigali aux journalistes et le climat d’anxiété et de suspicion qu’il répand au sein de la population rwandaise. Il dénonce les manoeuvres du gouvernement rwandais, qui, pour museler les libertés d’_expression et d’association recourt aux moyens machiavéliques dans le but inavoué d’asseoir un parti unique au Rwanda et justifier le système d’exclusion en cours.

Le RIPRODHOR regrette que le génocide qui a tant endeuillé le peuple rwandais et le monde entier soit banalisé par le régime en place en l’utilisant à des fins politiciennes d’exclusion jusqu’à traquer les journalistes et autres membres de la société civile. Cette opération de persécution, d'intimidation, de menaces et d'harcèlement physique et moral des journalistes que mène le gouvernement rwandais non seulement est une atteinte à la liberté d’_expression et d’opinion, mais aussi est une violation flagrante des droits fondamentaux proclamés par les différents textes internationaux, à savoir le Pacte international des droits civils et politiques ratifié par le Rwanda.

Le RIPRODHOR condamne avec la dernière énergie les violations massives et flagrantes des droits de l’homme que commet le Gouvernement de Kigali et réclame une enquête internationale indépendante sur les actes de disparition forcée et d’assassinats ciblés qui établirait les responsabilités pénales individuelles des auteurs de ces crimes et qui sont au pouvoir et jouissent d’une impunité totale.

Le RPRODHOR demande la libération immédiate et sans conditions des détenus politiques et d’opinions, à savoir l’ex-Président BIZIMUNGU Pasteur, l’ex-Ministre Charles NTAKIRUTINKA, le Secrétaire Général du MDR, Monsieur Pierre GAKWANDI, l’ex-Ministre KAVUTSE Léonard, Monsieur UZABAKIRIHO Grégoire de la LIPRODHOR et de cesser d’intimider les journalistes. 


Fait à Lyon, le 24 janvier 2005



Pour le RIPRODHOR
Théoneste HABIMANA

Président