Deux journalistes arrêtés au Rwanda

KIGALI, 17 nov (AFP) - Un journaliste et le directeur de l'organisation indépendante "la Maison de la presse du Rwanda", qui ont été arrêtés le 10 novembre au Rwanda, sont accusés de corruption, de chantage et de faux et usage de faux, a-t-on appris mercredi auprès du porte-parole du parquet.

"Il y a trois chefs d'accusation: chantage, corruption et faux et usage de faux", a déclaré à l'AFP le porte-parole du parquet rwandais, Jean Bosco Mutamgana.

Les deux hommes, rwandais, "ont réclamé de l'argent à un député pour ne pas publier des informations sur lui. Les documents étaient faux", a-t-il ajouté.

Bonaventure Bizumuremyi, directeur de publication d'Umuco, un journal indépendant à parution épisodique, et Patrice Nsengoyumva, directeur de la Maison de la presse du Rwanda, sont détenus depuis le 10 novembre, selon le parquet.

"Un député a voulu corrompre Bonaventure, qui a refusé", a affirmé de son côté à l'AFP Alphonsine Nsengoyumva, la femme du directeur de la Maison de la presse.

"Et le député est allé le dénoncer, en disant que c'était Bonaventure qui lui demandait de l'argent. Le rôle de mon mari, c'est que le député a demandé à mon époux de le mettre en contact avec Bonaventure", a-t-elle ajouté.

Bonaventure Bizumuremyi et Patrice Nsengoyumva devraient être déférés devant un juge mercredi, après la fin des auditions par le procureur, selon le porte-parole du parquet.

La Maison de la presse au Rwanda abrite à Kigali un centre de documentation, où se réunissent les journalistes rwandais.