RWANDA: DISPARITION DE 46.000 PERSONNES; LE SILENCE EST UNE SORTE DE COMPLICITÉ.

17 août 2014

Amakuru

Le 30 juillet 2014, la fondation Hirondelle nous apprenait la disparition de 30 000 rwandais condamnées à des travaux communautaires. Je tiens à remercier sincèrement des individus qui ont très vite réagit à cette horreur; notamment le journal Ikaze Iwacu, Zedoc Bigega (http://www.musabyimana.net/lire/article/rwanda-30000-victimes-dans-des-incendies-de-prisons/index.html), Jean Paul Romeo Rugero (http://ikazeiwacu.fr/2014/08/13/rwanda-ese-amashyaka-azi-ko-abereyeho-gukorera-rubanda/), radio itahuka et d’autres. Cette disparition venait s’ajouter à une autre disparition de masse (16 000 personnes) reporté dans le journal Igihe le 2 juin 2014.
Ces hutus sont devenus esclaves et disparaissent quand le FPR le décide

Ces hutus sont devenus esclaves et disparaissent quand le FPR le décide

Une telle nouvelle ne doit pas passer dans les journaux comme un fait divers. Il n’en est pas un. Nous devons crier haut et fort et exiger que le gouvernement et le parlement rwandais donnent des explications et rendent des comptes. Faites un peu de calcul. Un homme disparu qui a une femme, un père et une mère, au moins 4 frères et sœurs et au moins 4 enfants. Cela fait 11 personnes directement affecté par une disparition d’une seule personne. Si on prend un nombre de 30 000 hommes ou femmes multiplié par 11, cela fait une population de 330 000 personnes affectées directement

C’est à cause d’une telle gravité que j’ai pris une décision de lancer une pétition au Gouvernement et au Parlement rwandais pour qu’ils lancent une enquête nationale sur ces disparitions. Je lance un défi particulier aux femmes qui siègent en majorité dans le parlement rwandais : Si en votre qualité de parlementaires vous êtes réellement femmes et mères, exigez du gouvernement des enquêtes sur des disparitions et des emprisonnements arbitraires dont les médias et les organisations de défense de droits de l’homme font état au Rwanda.

Trouvez en bas la pétition que j’ai lancée. Elle a été adressée au Président de la République du Rwanda, au Président du Parlement rwandais et au Gouvernement rwandais. Vous pouvez signer la pétition et la faire suivre à vos contacts. Elle se trouve sur ce lien :http://www.change.org/fr/pétitions/le-gouvernement-et-le-parlement-rwandais-faire-une-enquête-nationale-sur-la-disparition-de-plus-de-46-000-personnes. La pétition est publiée dans trois langues: Kinyarwanda, Français et Anglais.

PETITION

RWANDA : DU JAMAIS VU! DISPARITION DE PLUS DE 46 000 PERSONNES. NOUS EXIGEONS DES COMPTES AU GOUVERNEMENT RWANDAIS.

Texte en français

Dans son communiqué du 16 mai 2014, Human Right Watch parle de disparition massive dans la région du Nord du pays et d’un nombre croissant de personnes qui ont été victimes de disparitions forcées ou qui ont été officiellement portées disparues au Rwanda depuis mars 2014.

Et voilà que le 2 juin 2014 le journal Igihe (http://igihe.com/amakuru/u-rwanda/article/ngororero-abaturage-ibihumbi-16 ), dans des termes voilés, faisait état de 16 000 personnes dans la région de Ngororero au Rwanda, que les autorités rwandaises ne savaient pas dire où elles sont. En termes plus claire, il s’agit d’une disparition de 16 000 personnes.

Pas même un mois plus tard, le journal hirondelle (http://www.hirondellenews.com/fr/tpirrwanda/172-politiquesociete/34766-300714-rwandagenocide-genocide–30-000-condamnes-aux-travaux-dinteret-general-ont-disparu-dans-la-nature) nous apprend que « Environ 30.000 Rwandais condamnés à des Travaux d’intérêt général (TIG) pour leur rôle dans le génocide des Tutsis de 1994 ont disparu dans la nature. »

Plus de 46 000 personnes reportées disparues dans moins de deux mois, ça c’est du jamais vu? Le Rwanda continue de battre le record des horreurs. Dans de telle situation, tout gouvernement et tout parlement qui se respecte doit mener une enquête nationale et expliquer au peuple rwandais et au monde entier qui sont ces gens, où sont-ils et le pourquoi de leur disparition.

Nous, membres du peuple rwandais et toute autre personne du monde entier épris de paix et de justice, qui signons cette pétition; nous mettons la responsabilité sur le Gouvernement du Rwanda et nous exigeons des explications.