Après la République Démocratique du Congo, Kagame malmène le Burundi : Son armée envahit la province et la commune du président du Burundi, Pierre Nkurunziza.
Par David Ndayiragije

pieere Pean Bujumbura, 9 janvier, 2005 (Burundi Réalités). D’après des sources concordantes et confirmées par la ligue Iteka, l’armée rwandaise a envahi le Burundi. L’invention ne s’est pas faite par n’importe quel coin du Burundi. En effet, c’est par Mwumba à Ngozi, dans la commune où Nkurunziza Pierre, président de la République du Burundi, est originaire que Kagame a infligé cette humiliation au président Burundais. Pourtant, il y a moins de trois mois, le ministre des affaires étrangères Burundais, Madame Antoinette Batumbwira disait à qui voulait l’entendre que Nkurunziza et Kagame étaient plus que des amis. Qu’ils étaient plutôt des frères.
Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza n’avait ménagé aucun effort pour s’attirer les sympathies du président Rwandais. Il y a, tour à tour, envoyé son ministre des affaires étrangères, son chef d’état major et même son épouse. Comme si tout cela ne suffisait pas, Nkurunziza y est parti lui-même. Radjabu Hussein y était, lui aussi, officiellement rendu en sa qualité de président du CNDD-FDD mais beaucoup plus pour son propre compte plutôt que pour celui de Nkurunziza.
Le président Nkurunziza n’a jamais voulu dire publiquement l’intérêt fondamental national qu’il défendait. En effet, si Nkurunziza a gardé le silence sur ce sujet, c’est qu’il n’y avait pas d’intérêt. Tout ce qu’on peut déduire de ses dires est qu’il Il cherchait à éviter des négociations avec les FNL et Rwasa Agathon. Or ceci n’est pas un intérêt stratégique pour le Burundi, car les Burundais dans leur majorité veulent que ces négociations aient lieu et que la paix revienne au pays entièrement.
Clairement, le président Paul Kagame vient de montrer aux Burundais que leur gouvernement a failli à la mission de protéger leurs intérêts fondamentaux. Cette affirmation aurait pu apparaître comme un procès d’intention contre le gouvernement Nkurunziza si ce n’était le communiqué conjoint qui a sanctionné la visite du ministre des affaires étrangères, Antoinette Batumubwira à Kigali, au Rwanda du 14 au 15 novembre 2005. En effet, dans ce communiqué le Rwanda avait haussé le ton. Le communiqué dit en substance en son point 7.2 ce qui suit :
« Tenir des réunions des sous commissions techniques avant la fin de l'année 2005 sur les questions urgentes, en l'occurrence les immigrants illégaux, la démarcation de la frontière commune, la question des pensions des agents complémentaires Rwandais ayant travaillé au Burundi, la sécurité à la frontière commune »
Comme le gouvernement Nkurunziza n’avait jamais voulu révéler aux Burundais l’existence d’un conflit de frontière, il s’ensuit que ce point a été mis à l’ordre du jour par le Rwanda. En avalisant la sortie d’un communiqué conjoint qui contient un passage mettant en cause la « la frontière commune», Antoinette Batumubwira, le ministre des affaires étrangères a accepté implicitement l’existence d’un tel conflit. Elle a failli à sa mission première de protéger les intérêts du Burundi. Mais ce n’est pas seulement cette question qui met à nu l’incompétence d’Antoinette Batumubwira à défendre les intérêts du Burundi.
Dans le même communiqué, le Rwanda veut des réunions concernant « la question des pensions des agents complémentaires Rwandais ayant travaillé au Burundi ». Comment se peut –il qu'Antoinette Batumubwira ne dit mot sur les milliers de Burundais qui ont travaillé pendant des années au Rwanda, ce que sont devenus les biens des Burundais qui ont été obligés de quitter le Rwanda à l’arrivée du FPR? Comment est-il possible qu’Antoinette Batumubwira n’ait dit aucun mot sur la nécessité d’éclaircir le rôle du Rwanda dans la mort du Président Ntaryamira? Antoinette Batumubwira n’a rien dit non plus sur la compensation aux familles dont les membres ont péri lors de l’attentat contre l’avion du président Rwandais d’alors Juvénal Habyarimana. Il y a en effet trois familles Burundaise qui, après plus de dix ans maintenant, n’ont rien eu des indemnités d’assurances qui leur sont dues par le Rwanda.
En s’appropriant de Mwumba, l’homme fort de Kigali vient de montrer à Nkurunziza qu’il peut faire de n’importe quoi sur le sol burundais, une chose que plusieurs observateurs ne doutaient pas. Mais ce qui est plus grave c’est l’humiliation créée par l’annexion d’une portion de la commune natale du président de la République.
Du coup, les sources proches du président Nkurunziza affirment que le président a eu du mal à accepter cette appropriation de sa colline natale par l’armée rwandaise. Le président Nkurunziza avait cru à ses différents entretiens avec le président Kagame de même qu’à ceux des conseillers principaux Gabriel Mpozagara et Ascesion Twagiramungu jusqu’à laisser tomber les postes importants tels que le ministère de la défense et l’état major général de l’armée ainsi que le commandement de tous les camps militaires dans les mains des FAB. Voilà ce qui explique le fait que l’armée burundaise n’est pas intervenue lors de cette invasion alors que l’une de ses tâches est de préserver la souveraineté du pays. Or, l’armée régulière ne pouvait pas intervenir sans recevoir des ordres des supérieurs mais force est de constater que ces supérieurs FAB ont des affinités avec l’armée rwandaise qui les a aidé à combattre les différentes rebellions burundaises. La mesure de l’échec du pouvoir Nkurunziza est illustrée par les efforts de l’administrateur et du gouverneur qui se sont battus corps et âme pour avoir une intervention diplomatique de Bujumbura.
Le message de Kagame est on ne peut plus clair. Chaque fois qu’il le trouvera nécessaire, il utilisera le Burundi pour ses propres fins sans consulter le pouvoir en place. Selon différente sources à Ngozi, l’armée rwandaise aurait décidé de s`approprier Mwumba dans les tentatives de poursuivre les réfugiés rwandais qui ont arrivés en province de Ngozi le même jour, le 3 janvier 2006. Il y a actuellement 8000 demandeurs de réfugié rwandais au Burundi. La raison derrière la fuite des rwandais vers le Burundi est qu’ils subissent de la part des rescapés tutsi de 1994.
Pour mémoire, ce ne pas la première ni la dernière fois que Kagame envahi les pays limitrophes du Rwanda. A titre d’exemple, le président Kagame, après une longue collaboration avec Laurent Désiré Kabila jusqu’à ce que ce dernier accède au pouvoir avec le support tant militaire et que financière de Kagame, le président Kagame n’a pas hésité à attaquer le Congo, une invasion qui a coûté la vie au Président Congolais et des millions de vies humaines ainsi qu’un pillage systématique des ressources de ce pays .