Le Haut conseil de la presse au Rwanda mis sur la sellette

RWANDA - 13 mars 2006 - par PANAPRESS

Les propriétaires de journaux au Rwanda, membres d'une association de journalistes de la presse privée, ont dénoncé, lundi, les "dysfonctionnements" du Haut conseil de la presse au Rwanda (HCP).

Ils accusent l'organe chargé de la régulation des médias au Rwanda de rester les "bras croisés" face aux agressions et autres "censures arbitraires" dont sont victimes des journalistes ou certains organes de presse depuis quelques mois.

"Depuis sa création, nous ne voyons aucun rôle assumé par le Haut conseil de la presse dans la protection ou dans la régulation du paysage médiatique au Rwanda", a déclaré Charles Kabonero, directeur de RIMEG (Rwanda Independent Media Group), une entreprise médiatique privée regroupant quelque trois publications paraissant à Kigali.

D'autres journalistes ont déploré l'attitude de certains hommes politiques à s'ingérer dans les affaires du HCP dans le but de chercher à pénaliser les journalistes dont ils veulent se débarrasser.

"Nous ne comprenons pas comment une institution de régulation des médias comme le HCP, se permet de publier un rapport fustigeant uniquement la presse privée pour des dérapages professionnels", a dénoncé Bizumuremyi Bonaventure, propriétaire du journal "Umuco", un autre bimensuel paraissant à Kigali qui a été, à plusieurs reprises, l'objet de censure suite à la publication d'articles jugés "controversés" par la Police rwandaise.

La presse privée rwandaise met également en cause la composition du HCP dont la plupart de ses membres "n'agissent que pour leurs propres intérêts" en publiant des "rapports tendancieux".

On rappelle que depuis sa création en 2002, le HCP a réalisé comme activités principales, l'attribution de carte de presse qui, du reste, n'est pas reconnue par les services de sécurité du Rwanda.