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14.11.05

 

RWANDA/ BURUNDI/ REFUGIES - LES REFUGIES RWANDAIS AU BURUNDI DE NOUVEAU QUALIFIES D’ «IMMIGRANTS ILLEGAUX»

Arusha, 11 novembre 2005 (FH) – Les réfugiés rwandais présents au nord du Burundi près de la frontière avec le Rwanda ont une nouvelle fois été qualifiés d’«immigrants illégaux» par les autorités des deux pays, a-t-on appris de source officielle à Arusha.

Dans un communiqué conjoint rendu public au début de la semaine, le Rwanda et le Burundi ont affirmé que dans leurs deux pays «il y a la paix et il n'y a pas de raison valable de fuir» et que «toutes les raisons invoquées (par les réfugiés) sont sans fondement.»

Les réfugiés avaient commencé à affluer vers le Burundi depuis fin mars, craignant la justice de leur pays pour le rôle présumé qu’ils auraient joué dans le génocide anti-Tutsi de 1994, selon les autorités rwandaises.

Les fuyards, dont la presque totalité proviennent de Butare (sud du Rwanda), affirment quant à eux qu’ils ont cédé à des rumeurs de persécution et de massacres propagées dans les villages par leurs voisins tutsis. Ils sont actuellement estimés à plus de 3.500.

Le communiqué explique que toute personne voulant traverser la frontière «doit avoir une raison valable» pour ce faire, et que « [le motif de] persécution » ne sera plus accepté.

Les Rwandais avaient été qualifiés d’ «immigrants illégaux» pour la première fois en juin par les autorités des deux pays, qui les avaient ensuite rapatriés de force. Depuis, ils sont revenus par petits groupes, sans statut reconnu. La plupart d’entre eux sont actuellement signalés dans des villages des provinces de Ngozi, Kirundo et Muyinga (nord du Burundi).

Le préfet de Butare, Eraste Kabera, a émis le souhait de voir la partie burundaise appliquer la loi sur les immigrants illégaux à l’encontre des réfugiés rwandais.

Pourtant, le gouverneur de Ngozi, Félix Niragira, a assuré mardi que «le Burundi entend respecter les conventions internationales en matière de réfugiés et de demandeurs d’asile», contredisant nettement les termes et le contenu du communiqué conjoint rendu public la veille.

Le responsable administratif burundais a précisé que «l’étude va se faire cas par cas pour les ressortissants rwandais».

Le Haut commissariat des Nations Unies pour le réfugiés (HCR), ainsi d’autres organisations internationales humanitaires exigent toujours que le cas des «demandeurs d’asile» rwandais soit étudié conformément aux conventions internationales.

Citée par l'agence IRIN, la chargée de l’information au HCR-Burundi, Catherine-Lune Grayson a indiqué mardi que «le HCR continue d’apporter assistance aux Rwandais». Elle s’est cependant gardée de commenter sur le communiqué qui a sanctionné la réunion de lundi.

GA/PB

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