Référence faite au dialogue inter-rwandais tel qu'il a été réclamé par la CPODR (janvier 2003), le MDR confirme son attachement à un tel dialogue capable de mettre fin à l'imbroglio politique et montrer au peuple rwandais les vraies causes de sa tragédie.
Le MDR insiste encore sur les points suivants:
- Ouverture politique sans exclusion et libéralisation des activités politiques sur tout le territoire national,
- Cessation d'intimidations, de harcèlements et d'arrestations arbitraires des membres de l'opposition par le FPR;
- Arrêt de la politique hégémonique du FPR relative à la mainmise sur les institutions de l'administration centrale, l'économie, …
- Révision de la constitution du 25/5/2003 pour qu'elle soit démocratique notamment en ce qui concerne les pouvoirs du Président de la République qui ne font que renforcer sa dictature, et permette au citoyen rwandais plus de liberté politique;
- La réconciliation qui devra absolument passer par la commission "Vérité"
Le MDR condamne les actions suivantes qui ont caractérisé les élections présidentielles, ce qui démontre encore une fois la pertinence d'un dialogue inter-rwandais:
- les partis politiques au Rwanda ont été réduits aux simples pions du FPR et ceux qui ont résisté se sont vus empêcher de travailler sur le territoire national (MDR) et d'autres se sont vus refuser l'agrément (Adep-Mizero, …);
- la préparation des élections présidentielles/législatives s'est faite dans un climat de terreur et les disparitions des membres de l'opposition restent inexpliquées jusqu'à ce jour. Les menaces par de fausses accusations (divisionnisme, atteinte à la sécurité nationale, …)ont été proférées dans la période d'avant et pendant les élections à l'encontre des opposants et certains ont été même arrêté;
- les élections se sont passées sous la supervision musclée et unilatérale du FPR, ce qui n'est qu'une démonstration du discours du chef de l'Etat à Bwisige où il proclamait le résultat des urnes avant même la tenue des élections. Ces élections n'ont été ni libres, ni transparentes, ni multipartites. La présence de candidats indépendants ne résout pas le problème du monopartisme à peine voilé du FPR;
- Afin de pouvoir dissimuler ses responsabilités criminelles devant le TPIR, le FPR vient de se faire élire avec des résultats truqués (plus de 95 % des voix). Le criminel présumé se moque ainsi de sa victime qui n'est autre que le peuple rwandais;
En conclusion:
Le FPR a pris le pouvoir par les armes. Actuellement, il tente de le garder à l'aide d'une démocratie des armes.
Ainsi, les membres du parti MDR, qui sommes d'ailleurs considérés comme des citoyens de second rang par le FPR, ne nous sentons en aucun cas liés aux résultats des urnes, qui ont par ailleurs été truqués. Nous considérons ces élections comme nulles et non avenues.
Le MDR interpelle tous les rwandais afin de continuer la lutte pour la démocratie dans notre pays, c'est à nous rwandais d'abord qu'incombe cette tâche, l'aide extérieure n'étant qu'un soutien .
Le MDR demande à la communauté internationale de soutenir la réconciliation des rwandais. A cet effet, pour éradiquer l'impunité dans le pays, nous demandons aux pays amis de ne pas abandonner le Rwanda en le laissant être gouverné par des criminels recherchés ou susceptibles de l'être par le TPIR. Le MDR demande par ailleurs le soutien de la communauté internationale en matière de création de vrais partis politiques, de libération de tous les prisonniers rwandais d'opinion et de lutte contre les disparitions.
Le MDR réitère son soutien indéfectible au dialogue inter-rwandais seul capable de montrer aux rwandais la réalité historique ainsi que la vérité et faire progresser le pays sur une base saine de développement. Nous profitons de l'occasion pour lancer un appel à tous les partis démocratiques rwandais afin de s'unir derrière ce dialogue inter-rwandais.
Bruxelles
27/08/03
MDR
Le Président du Comité de Coordination
J.
M. V. Nkezabera