TPIR: les ex-chefs de l'armée et de la gendarmerie boycottent leur procès

 

ARUSHA (Tanzanie), 20 sept (AFP) - Les anciens chefs de l'armée et de la gendarmerie nationale rwandaises était absents lundi à l'ouverture de leur procès pour protester contre "la partialité", selon eux, du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui doit les juger notamment pour génocide.

Le général-major Augustin Bizimungu, ancien chef d'état-major de l'armée, le général Augustin Ndindiliyimana, ancien chef d'état-major de la gendarmerie nationale, le major François-Xavier Nzuwonemeye, ainsi que le capitaine Innocent Sagahutu, ne se sont pas présentés lundi devant la justice.

"Seuls sont cités devant cette juridiction (TPIR) des membres ou des proches de l'ancien régime rwandais. Bizimungu ne peut accepter de comparaître" en raison, selon lui, "de la partialité de la saisine", a justifié son avocat français, Michel Croisier.

Le TPIR est compétent pour juger les principaux responsables du génocide de 1994 au Rwanda qui a fait, selon l'Onu, près de 800.000 morts parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés.

Il est aussi compétent pour des crimes qui auraient été commis en 1994 par des éléments de l'ex-rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) aujourd'hui au pouvoir.

Jusqu'à présent aucun membre de l'ancienne guérilla, tutsie, n'a encore été traduit devant le TPIR.

"Je vous demande d'arrêter toute procédure contre mon client tant que vous ne serez pas en mesure de faire oeuvre de justice", a poursuivi Me Croisier, exigeant une remise en liberté "sans délai" de son client.

"Le présent tribunal travaille en étroite collaboration avec le gouvernement rwandais et ses alliés occidentaux", a renchéri l'avocat canadien de M. Ndindiliyimana, Me Christopher Black.

"La liste des juges est sanctionnée par les Etats-Unis et le gouvernement criminel de Kigali", a affirmé le défenseur.

Il est allé plus loin en réclamant "l'abolition de ce tribunal ou la suspension de la procédure et le transfert dans un pays qui peut assurer un procès équitable".

Situé à Arusha dans le nord de la Tanzanie, le TPIR a été créé par l'Onu en