Le Rwanda "salue" la reddition au TPIR d'un proche de l'ex-président Habyarimana

ARUSHA (Tanzanie) (AFP) - 18/08/2005 09h48 - Le gouvernement rwandais a "salué" la reddition mardi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de Michel Bagaragaza, un proche de l'ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, a rapporté jeudi l'agence indépendante Hirondelle.

M. Bagaragaza, 60 ans, s'est rendu mardi au TPIR dans le cadre d'un "arrangement à l'amiable", dont le bureau du procureur s'est refusé à dévoiler les termes.

"Le gouvernement et le peuple rwandais saluent la reddition" de M. Bagaragaza, "un suspect de haut rang", et "encouragent fortement les autres inculpés en fuite à se rendre", selon un communiqué du représentant du Rwanda auprès du TPIR, Aloys Mutabingwa.

Originaire de Gisenyi (nord du Rwanda), M. Bagaragaza était, pendant le génocide de 1994, directeur de la filière thé au Rwanda, une des principales sources de devises pour ce petit pays pauvre et enclavé.

Il était par ailleurs membre du comité local du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND, parti présidentiel à l'époque) pour la préfecture de Gisenyi.

Aussitôt après sa reddition mardi, il a plaidé non coupable pour les trois chefs d'accusation portés contre lui: entente en vue de commettre le génocide, génocide et complicité dans le génocide.

Pendant le génocide au Rwanda, il aurait "encouragé et aidé" les tueurs en mettant à leur disposition du carburant et des véhicules habituellement utilisés par des usines à thé, surtout dans la préfecture de Gisenyi, selon l'acte d'accusation.

Après la prise du pouvoir par l'ancienne rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement aux commandes à Kigali, M. Bagaragaza s'était réfugié au Kenya.

Quelques autres accusés s'étaient déjà rendus au TPIR, mais il s'agit de la première reddition d'une personnalité aussi proche de l'ex-président.

Chargé de rechercher et juger les principaux responsables du génocide de 1994, le TPIR, qui siège à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, a prononcé à ce jour 22 condamnations et trois acquittements.