Agence Hirondelle d'information, de documentation et de formation, Arusha (Tanzanie): News


12.07.04

 

RWANDA-VIOL - LE VIOL D’ENFANTS, " UN FLEAU " QUI REQUIERT UNE ETUDE APPROFONDIE

Kigali, 9 juillet 2004 (FH) – Le viol d’enfants au Rwanda constitue " un fléau " qui demande une étude approfondie, selon des organisations rwandaises de défense des droits de l’homme.

" Il faut une étude approfondie ; le fléau touche tout le pays ", a indiqué à l’agence Hirondelle Christine Tuyisenge du service juridique de l’ONG Haguruka, une association qui lutte pour les droits de la femme et de l’enfant.


" C’est très difficile à comprendre, même des intellectuels le font ", a déploré Tuyisenge.


Soulignant qu’aucune recherche d'envergure n’a encore été menée à ce sujet, elle a néanmoins affirmé que " les raisons sont multiples".
" Il y a des personnes séropositives auxquelles des sorciers recommandent , en guise de thérapie, de faire des rapports sexuels avec des enfants vierges", a-t-elle indiqué .


" C’est aussi parfois le fait de personnes qui se sont rendues coupables de viol dans le génocide et qui récidivent ", a-t-elle poursuivi.
" Mais il y a aussi des obsédés sexuels, des drogués, des délinquants ", a-t-elle conclu.


Dans la seule province de Gikongoro (sud), une trentaine de personnes ont été condamnées ces deux dernières années pour viol. L'une d'entre elles a écopé de la peine de mort. Il a violé sa nièce de 10 ans à qui il a transmis le SIDA.


" A Gitarama (centre), une homme de plus de 50 ans a violé sa petite- fille ", selon un agent de la Ligue rwandaise pour la promotion et la défense des droits de l’homme (LIPRODHOR).


Cet activiste des droits de l’homme se demande " si c’est une maladie au sein de la société rwandaise " post-génocide.


Sous la pression de la population, le pays a voté en 2001 une loi qui durcit les peines contre les personnes reconnues coupables de viol.
" Apparemment, la nouvelle loi n’a pas dissuadé les auteurs de viol ", a déploré l’agent de la LIPRODHOR soulignant que " des cas sont signalés dans toutes les provinces du pays ".

" Nous donnons de l’importance au crime de viol surtout lorsque les victimes sont des personnes faibles comme les enfants ", a assuré, pour sa part, le porte –parole de la police rwandaise, Aloys Badege.

ER/AT/(RW '0709A)