ABANYESHURI BATAWE MURI YOMBI I KIGALI
Kuwa Mbere, tariki ya 11, Ukwakira, 2004 - 17:33:42GMT
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Ni
agahoma munnwa

KIGALI, Rwanda - Leta y'u Rwanda ibabajwe byimazeyo n'abantu cyangwa se agatsiko k'ababisha, bikingiriza abanyeshuri, abarimu ndetse n'abayobozi babo bakabigisha gukora amahano. Hirya no hino mu gihugu ubu ibibazo n insobe kandi n'ibidahagarikwa ngo bishobora no gukurura ibindi bibazo by 'ubwicanyi mu Rwanda.
Ni muri urwo rwego ministri w'amashuri abanza nayisumbuye mu Rwanda bwana Roumain Murenzi, yafashe icyemezo cyo kwirukana abarimu, abayobozi bakuru b'a mashuri ndetse n'abanyeshuri bari bageze mu myaka ya nyuma y'amashuri, barafungwa. Hakaba havugwa cyane cyane abanyeshuri biga muri Groupe Scolaire y'i Byumba, Mudasomwa, n'ahandi henshi mu gihugu. Abanyeshuri bamaze gufungwa bagera kuri 450, harimo ndetse n'umupadiri. Aba bose bakaba baregwa kuba barafatanywe amarozi ngo yo kuroga bagenzi babo bigana, b'abatutsi.
Kuba abanyeshuri b'abahutu aribo bafunzwe sicyo kibazo nyamukuru mu Rwanda, ahubwo nuko ibibazo ubu biri mu mashuri mu Rwanda ahenshi usanga ngo bigisha amacakubiri, kandi hamwe abanyeshuri b'abatutsi bakaba batakigana n'abahutu kubera ubwoba. Gusa aba bose bafunzwe hadakurikije ubutabera, kuko bashobora kuba harimo barengana, bakaba atari iyo mpamvu y'amarozi yabafungishije
nkuko bivugwa, ahubwo ari ibibazo bya politiki.


J. Gisunzu nous fait remarquer que cette politique a été déjà expérimentée avec succès. En témoingne cet extrait du livre de Gaspard Musabyimana:

"Dans le but de casser le pouvoir d'achat des Hutu, le FPR a inventé toutes formes de subterfuge. Les petits restaurants des Hutu, surtout ceux se trouvant dans de grands centres commerciaux du pays (et donc les plus achalandés), dont Kigali, ont été fermés suite aux rumeurs propagées comme quoi du poison serait donné aux clients dans les repas. Pour avoir des effets escomptés, la rumeur fut largement médiatisée par la presse gouvernementale (Radio Rwanda du 6 juin 1996, Imvaho Nshya n° 1138 du
15-21/7/1996) et le journal pro-FPR « Le Tribun du Peuple » n°74 de juillet 1996. 

Même certaines agences de presse internationales dont Reuter (6 juin 1996) reprirent cette rumeur. « Le Tribun du Peuple » pointa du doigt les Interahamwe comme étant à l'origine de ce phénomène d'empoisonnement. 
Il avait titré : « Ne pas sévir contre les empoisonneurs, c'est tolérer les Interahamwe ». (Kudahagurukira ikibazo cy'abarozi ni ukorora interahamwe).
Des jeunes hutu furent ainsi ramassés dans divers coins du pays comme étant des empoisonneurs. Dans cette campagne de propagande taxant les Hutu de tous les maux, le journal catholique Kinyamateka n°1448 de juillet 1996 eut une voix discordante et montra que cette rumeur était sans fondement après
enquête sur le terrain, notamment à Rwamagana où le journaliste de Radio Rwanda avait affirmé qu'une dizaine d'élèves de l'Ecole de commerce de cette ville avaient été conduits à l'hôpital suite à leur empoisonnement par des maïs achetés sur la route. Les médecins étaient formels et ont parlé d'une
hystérie collective ou de la psychose, due sans doute à cette médiatisation à outrance."

(Extrait de Gaspard Musabyimana, La vraie nature du FPR/APR. D'Ouganda en Rwanda, Editions L'Harmattan 2003, pp. 157-158.)

CENTRE DE LUTTE CONTRE L’IMPUNITE ET L’INJUSTICE AU RWANDA
BP 141 Bruxelles 3 Bruxelles, le 12 octobre 2004
1030 BRUXELLES 


Tél/Fax : 32.81.60.11.13
GSM: 32.476.70.15.69



COMMUNIQUE n° 77/2004

La délation institutionnalisée au Rwanda favorise l’épuration et l’exclusion ethnique dans les écoles

Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (CLIIR)* dénonce et condamne la délation institutionnalisée qui permet régulièrement à la junte militaire du Président Paul KAGAME et aux extrémistes tutsi du Front Patriotique Rwandais (FPR) d’éliminer et de discriminer les intellectuels, les leaders d’opinion, les opérateurs économiques et les paysans progressistes HUTU sous divers prétextes.

D’après les informations diffusées par Radio « Voice of America » le 11 octobre 2004, notre Centre a appris avec consternation l’emprisonnement arbitraire et massif des dizaines de directeurs, de professeurs et d’élèves des écoles secondaires du Rwanda.



D’après VOICE OF AMERICA du 11 octobre 2004, certains des intellectuels HUTU, qui ont été accusés de nourrir l’idéologie génocidaire dans le rapport de la Commission parlementaire spéciale adopté successivement par le Parlement et le Sénat rwandais le 30 juin 2004 et par le gouvernement rwandais en septembre 2004 ont été arrêtés et emprisonnés sur cette simple dénonciation et croupissent en prison depuis plusieurs mois.

La délation institutionnalisée au sommet de l’Etat Rwandais :

Les syndicats de délateurs au Parlement rwandais :
Des sources dignes de foi, nous apprenons que le dit rapport de la Commission parlementaire spéciale est un ramassis des anciens rapports secrets établis par les agents de la Directorate of Military Intelligence (DMI), de la police nationale et certaines sections de l’Association IBUKA (constituée par des rescapés tutsi du génocide rwandais). Ces rapports secrets servent à éliminer, à diaboliser et à assurer l’exclusion politique, sociale et économique de l’intelligentsia HUTU. Certains députés membres de cette commission se sont contentés des rapports qui accusent aveuglement et globalement d’idéologie génocidaire plusieurs intellectuels, leaders de la société civile et de la classe politique, responsables des confessions religieuses, commerçants et paysans progressistes HUTU.

Ce rapport des députés a été qualifié de « diffamatoire » par plusieurs organisations des droits humains et de la société civile nationale et internationale. Par exemple la déclaration publique d’Amnesty International du 6 juillet 2004 est assez significative : « L’assemblée nationale rwandaise se sert de façon inconsidérée du concept de génocide pour contraindre au silence non seulement les organisations et personnes qui affichent leur désaccord avec le gouvernement, mais aussi des associations qui entretiennent des liens profonds avec le peuple rwandais et dont la loyauté est mise en doute par le gouvernement. Cette situation rappelle les attaques lancées avant l’élection de l’an dernier contre le seul parti politique qui aurait pu rivaliser avec le Front Patriotique Rwandais au pouvoir ». Le pouvoir qui tue, qui ment et qui pille se consolide par la terreur, l’impunité et l’injustice.

D’après la dépêche de l’Agence de presse Hirondelle du 8 octobre 2004, « L'Union européenne a condamné jeudi (7octobre 2004) la réponse du gouvernement rwandais à un rapport parlementaire controversé, demandant l'interdiction de certaines organisations de la société civile et réclamant des poursuites à l'égard de plusieurs personnes sous prétexte qu’elles entretiennent et répandent « l’idéologie génocidaire ». "L'Union européenne regrette que le gouvernement rwandais n'ait pas affirmé sans équivoque que ceux qui sont mentionnés dans le rapport parlementaire sont présumés innocents jusqu'à la preuve du contraire. Des individus ont été publiquement accusés sur la base d'information insuffisamment étayées" affirme un communiqué de la présidence de l'UE transmis à Kigali.

Les syndicats de délateurs au Ministère de la Justice :
Il est inacceptable de voir que plusieurs personnes calomniées dans le rapport de la Commission Parlementaire de juin 2004 ont été immédiatement arrêtées et emprisonnées sans aucune enquête judiciaire. La magistrature rwandaise était déjà réputée d’être noyautée, contrôlée et paralysée par un petit noyau de chefs militaires et politiques du FPR qui jouit d’un « pouvoir occulte ». C’est ce petit noyau dirigé, par le président Paul KAGAME qui détient le pouvoir réel et qui contrôle et paralyse toutes les Institutions officielles de l’Etat Rwandais (Gouvernement, Parlement, Sénat, Magistrature). C’est ce petit noyau qui encourage et protège les « syndicats de délateurs » utilisés dans tout le pays pour maintenir ou envoyer en prison des citoyens Hutu accusés injustement de génocide, de divisionnisme, d’idéologie génocidaire, etc… Ce sont ces syndicats de délateurs, qui ont permis l’emprisonnement de plus de 130.000 détenus pendant 10 ans, qui s’apprêtent encore à remplir les prisons rwandaises par le biais de tribunaux GACACA qui sont devenus à leur tour des bastions d’extrémistes tutsi où tout juge intègre et courageux sera exclu progressivement grâce à de fausses accusations reprises dans ce rapport parlementaire.

Les syndicats de délateurs au Ministère de l’Education Nationale :
Début octobre 2004, le Ministère de l’Education nationale, ayant dans ses attributions le département des écoles secondaires du pays, a publié, à la Radio nationale et dans les journaux de l’Etat, une liste de directeurs d’écoles, de professeurs et d’élèves accusés de nourrir l’idéologie génocidaire dans les écoles secondaires du pays. Certaines des personnes figurant sur cette liste ont été emprisonnées bien longtemps avant sa publication.

Ce Ministère de l’Education ainsi que d’autres départements intéressés par ces accusations (Ministère de la justice et la police nationale) ont tenu une conférence de presse à Kigali le 10 octobre 2004 pour sensibiliser la presse et la population rwandaise.
Lors de cette conférence de presse, les différents responsables politiques, judicaires et policiers se sont exprimés comme suit :

Pour le Ministre de l’Education, Monsieur Romain MURENZI, la publication de cette liste se justifie par le fait qu’il s’agit d’un problème tellement grave qu’on ne devait pas taire.

La Commissaire Générale Adjointe de la Police Nationale, Madame Marie GAHONZIRE, a affirmé que l’idéologie génocidaire est entretenue par les professeurs et non par les élèves (« Ikibazo ntabwo ari abana, Ikibazo n’abalimu »).

Quant au Ministre de la Justice, Madame Edda MUKABAGWIZA, ce dossier sera minutieusement instruit et s’il s’avère que certains suspects ont été calomniés, les délateurs pourraient être poursuivis en justice à leur tour. Mais depuis dix ans, aucun délateur n’a été poursuivi car les « syndicats de délateurs » dont plusieurs membres d’IBUKA sont encouragés et protégés par la junte militaire du président Paul KAGAME qui exploite le génocide rwandais à des fins sociopolitiques et socioéconomiques.

Plusieurs personnes, qui ont assisté à cette conférence de presse, ont fort désapprouvé la publication d’une telle liste qui expose des personnes alors que certaines d’entre elles peuvent être victimes de fausses accusations propagées par leurs détracteurs.

CONCLUSION :
Après avoir analysé minutieusement le Rapport de la Commission Parlementaire Spéciale, le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda, estime qu’il s’agit d’un document rempli de calomnies et destiné à rendre possible l’exclusion permanente de tous les leaders d’opinion et autres intellectuels et personnalités HUTU qui émergent de la société rwandaise. Après « l’accusation globalisante et fourre-tout » de génocidaire, tous les HUTU consciencieux seront régulièrement menacés d’être accusés de « divisionnisme et d’atteinte à la sûreté de l’Etat (comme l’ancien président de la République Pasteur Bizimungu condamné arbitrairement à 15 ans de prison le 15 juin 2004), d’idéologie génocidaire, de négationnisme et de révisionnisme, etc… ». C’est dans ce but que le rapport de la Commission Parlementaire a ciblé l’intelligentsia HUTU (professeurs, enseignants, étudiants universitaires, religieux, techniciens, commerçants). 

Dans sa politique de mensonge, de désinformation, et de discrimination ethnique et politique les dirigeants du Front Patriotique Rwandais (FPR) croient pertinemment qu’il leur sera toujours possible da manipuler l’opinion publique car, de part leurs convictions héritées de leurs ancêtres, les extrémistes Tutsi restent convaincus que les étrangers, les occidentaux en particulier, ne sont pas intelligents dans l’art de mentir. Voici ce qu’en dit notamment Stanislas Bushayija[1], un prêtre catholique tutsi qui fait une analyse pertinente de son groupe ethnique : « A vrai dire, les principes d’équité que les Belges voulaient faire prévaloir dans le domaine de la justice, de la propriété, de la liberté et des droits de la personne humaine quelle qu’elle fût, déroutèrent le Mututsi et le firent douter de la finesse de l’Européen. Celui-ci lui parut plus un technicien, une sorte de magicien qu’un diplomate, comme le prouvent les expressions kinyarwanda encore courantes : Abazungu ntibazi ubwenge (les Européens ne sont pas malins), ubwenge bw’abazungu (intelligence européenne). Si le Mututsi reconnaît à l’Européen ses compétences dans le domaine technique, - électricité, physique, mathématique, etc., - s’il lui reconnaît l’intelligence du livre (ubwenge bwo mu gitabo), il déplore son absence de finesse d’esprit. Savoir travestir la vérité, donner le change sans éveiller le moindre soupçon est une science qui fait défaut à l’Européen et que le Mututsi est fier de posséder ; le génie de l’intrigue, l’art du mensonge sont à ses yeux des arts dans lesquels il s’enorgueillit d’être fort habile : c’est là le propre du Mututsi … ». 

RECOMMANDATIONS : Le Centre recommande instamment ce qui suit :

- La libération immédiate et sans conditions des personnes calomniées et emprisonnées arbitrairement suite à ce rapport de la Commission parlementaire ;

- Le rejet de ce rapport qui est constitué de vieux rapports secrets de la DMI, de la police nationale et de certaines sections d’IBUKA qui constituent les piliers de la délation institutionnalisée au Rwanda. Ces rapports ayant été confectionnés dans le but de nuire aux intellectuels HUTU qui restent encore au Rwanda ;

- L’abandon immédiat de la politique d’exclusion et de mensonge entretenue par le président Paul KAGAME et les chefs militaires et politiques extrémistes du FPR ;

- La démission de l’actuel ministre de l’Administration locale, Monsieur Protais MUSONI, qui a été nommé à ce poste pour finaliser l’extinction de l’intelligentsia hutu

- La solidarité de tous les citoyens rwandais face à l’élimination programmée de l’intelligentsia Hutu et au retour de l’esclavage sous couvert des Travaux d’Intérêt Général (TIG) qui seront réservés aux seuls condamnés Hutu du génocide rwandais.

Pour le Centre, MATATA Joseph, Coordinateur.


Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda est une association de défense des droits humains basée en Belgique, créée le 18 août 1995. Ses membres sont des militants des droits humains de longue date. Certains ont été actifs au sein d’associations rwandaises de défense des droits humains et ont participé à l’enquête CLADHO/Kanyarwanda sur le génocide de 1994. Lorsqu’ils ont commencé à enquêter sur les crimes du régime rwandais actuel, ils ont subi des menaces et ont été contraints de s’exiler à l’étranger où ils poursuivent leur engagement en faveur des droits humains.









RWANDA/UE - L'UNION EUROPEENNE MET EN GARDE LE RWANDA SUR UN RAPPORT CONTROVERSE
(Agence Hirondelle 08/10/2004)

Kigali, (FH) - L'Union européenne a condamné jeudi la réponse du gouvernement rwandais à un rapport parlementaire controversé, demandant l'interdiction de certaines organisations de la société civile et réclamant des poursuites à l'égard de plusieurs personnes sous prétexte qu'elles entretiennent et répandent "l'idéologie génocidaire".

"L'Union européenne regrette que le gouvernement rwandais n'ait pas affirmé sans équivoque que ceux qui sont mentionnés dans le rapport parlementaire sont présumés innocents jusqu'à la preuve du contraire. Des individus ont été publiquement accusés sur la base d'information insuffisamment étayées" affirme un communiqué de la présidence de l'UE transmis à Kigali.

Ce rapport parlementaire recommande la dissolution de cinq organisations non gouvernementales dont une importante organisation de défense des droits de l'homme : la Ligue rwandaise pour la promotion et la défense des droits de l'homme (LIPRODHOR). Il met aussi en garde le gouvernement contre d'autres ONG, dont trois internationales, des écoles et des institutions religieuses. En outre, le rapport demande la poursuite des membres de ces organisations impliquées dans la "dissémination de l'idéologie du génocide".

Le gouvernement rwandais a remercié le parlement pour son "initiative" et a demandé aux autorités judiciaires d'examiner son contenu et de poursuivre si cela était nécessaire". L'UE se dit satisfaite de l'annonce d'une enquête complémentaire mais ajoute qu'elle souhaite qu'elle soit "aussi complète que possible".

L'UE s'est également inquiétée de l'utilisation des termes "d'idéologie du génocide" et de "divisionnisme" et a demandé au gouvernement rwandais de "clarifier la signification de ces expressions" et de dire en quoi elles peuvent être concernées par les lois sur la discrimination et le sectarisme et la liberté d'_expression en général.