Le conseil d'administration de la Banque mondiale, qui représente les 184 Etats membres, a donné son feu vert à cette annulation, accédant ainsi à la demande du sommet du G8 de l'été dernier sur l'annulation à 100% de la dette des pays les plus endettés.

En septembre, les assemblées annuelles de la BM et du FMI avaient approuvé l'effacement de la dette de 38 pays très pauvres les plus endettés. La Banque africaine de développement était également associée à l'initiative qui bénéficie essentiellement à des pays africains.

Mardi, les administrateurs de la Banque mondiale ont approuvé un ensemble de mesures qui vont permettre la mise en oeuvre de cette annulation à partir du 1er juillet et étaler sur 40 ans, des sommes dues à cette institution. Elle s'accompagne d'un mécanisme de compensation dit "dollar pour dollar" destiné à préserver les capacités de la Banque mondiale à financer pleinement des projets de développement.

Les 17 pays éligibles bénéficiaient déjà de l'initiative d'allègement de la dette en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) instaurée en 1996 par la BM et le Fonds monétaire international.

Ces pays sont le Bénin, la Bolivie, le Burkina Faso, l'Ethiopie, le Ghana, le Guyana, le Honduras, Madagascar, le Mali, le Mozambique, le Nicaragua, le Niger, l'Ouganda, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie, et la Zambie.

Un autre pays, la Mauritanie, devrait pouvoir rejoindre ce groupe de bénéficiaires début juillet, selon la même source.

Vingt autres pays, essentiellement africains, pourront profiter de l'annulation de leurs dettes auprès de la Banque mondiale dès qu'ils auront satisfait à la totalité des critères de l'inititative PPTE.

L'ensemble du paquet de mesures pour l'annulation de la dette doit encore être approuvé par le conseil des gouverneurs de la Banque mondiale, ce qui sera fait le mois prochain lors de l'assemblée de printemps les 22 et 23 avril, a encore ajouté le porte-parole.

Le Fonds monétaire international avait été la première des institutions multilatérales à approuver l'annulation des sommes dues auprès de ses services par les mêmes pays les plus pauvres, soit un total de 3,3 milliards de dollars. Ses administrateurs avaient donné leur feu vert le 21 décembre dernier.

Le FMI y avait ajouté deux pays bénéficiaires, le Cambodge et le Tadjikistan.

La Banque mondiale a obtenu l'assurance du financement à hauteur de 60% du total du coût de cette annulation de dettes sur 40 ans, a encore précisé le porte-parole.

Pour les dix premières années de la mise en oeuvre de l'effacement de la dette des plus pauvres, la Banque mondiale a obtenu la garantie d'un financement des compensations à hauteur de 75% par les pays membres de l'institution, selon la même source.