Le FPR a tué plus que les terroristes d'Al Quaida

Actuel vice-président du Rwanda, Président du FPR, Ministre de la Défense et Commandant Suprême (High Commander) de l'APR, il est considéré par les médias occidentaux, et à juste titre comme "l'homme fort de Kigali ". Il est sans conteste "le vrai chef du Rwanda " (Le Soir du 20/01/98). Propulsé à la tête des combattants du FPR après la mort du Général-Major Fred Rwigema depuis octobre 1990 jusqu'à présent, il est le premier responsable de tous les massacres à grande échelle commis par le FPR/APR. Ces massacres ont été exécutés sous ses ordres. Parmi ces crimes, on peut entre autres signaler:

¨ Massacres des populations des communes de Byumba frontalières à l'Uganda et déplacement de plus de 35.000 autres en 1990. Le nombre de victimes tombées sous les bombes du FPR dans cette période n'est pas connu, un black-out ayant été fait à ce sujet. Quelques rares témoignages signalent des exécutions massives dans les Communes Muvumba et Ngarama, et à Ngondore dans la commune Kiyombe entre 1990 et 1992.

¨ Déportation de milliers de Rwandais vers l'Ouganda : " Le FPR a déplacé de force des centaines, peut-être des milliers de personnes du Rwanda en Ouganda pour se créer des zones de protection " (HUMAN RIGHTS WATCH, Qui a armé le Rwanda ? in LES DOSSIERS DU GRIP, Bruxelles 1994, p.16).

¨ Le 23/01/1991: Attaque du FPR dans la ville de Ruhengeri. Plus d'une centaine de personnes furent tuées à cette occasion. " Le FPR a également attaqué des objectifs clairement civils. Le 1 décembre 1991, ils ont attaqué un camp abritant 6.000 personnes déplacées à Rwebare. Ils prirent le camp d'assaut à partir de trois zones au bon milieu de la nuit, tuant 19 personnes et en blessant 34 autres. Une semaine plus tard, le FPR attaqua le petit hôpital de Nyarurema pour la troisième fois depuis le début de la guerre, tuant 6 infirmières et patients. D'autres objectifs civils comprenaient des écoles, des marchés et des maisons " (HUMAN RIGHTS WATCH, op. cit., p.44).

¨ Le 8/02//1993: Attaque généralisée dans les préfectures de Byumba et de Ruhengeri. Environ un million de personnes furent déplacées sans compter des centaines de milliers d'autres tombées sous les bombardements et les massacres des combattants du FPR. Plus de 40.000 morts selon les observateurs.

¨ Le 25 février 1993, dans une lettre adressée par le Comité préfectoral de Ruhengeri aux Missions diplomatiques accréditées au Rwanda, on y lit que le FPR s'est livré à des tueries aveugles de la population civile. " Après les avoir entassés dans les habitations abandonnées ou dans des salles de classe et après les avoir torturées en leur crevant les yeux ou en les mutilant, le FPR tue ses victimes soit à la grenade, soit par balles ou par armes chimiques dont seuls les INKOTANYI garde le secret macabre. Partout où le FPR est passé ou se cantonne, ce sont les lamentations, les pleurs et la désolation. Les populations de Ruhengeri et de Byumba sont actuellement l'objet d'un véritable génocide. En effet, les femmes enceintes meurent éventrées, des enfants et des femmes sont tués au couteau, des hommes sont mutilés et meurent à la suite de l'épuisement de sang ".

Parmi les victimes, la lettre signale entre autres :

¨ François BARENGAYABO, vice-président de la Cour d'Appel de RUHENGERI et ses trois fils qui ont été massacrés avec une trentaine d'autres personnes du quartier de NYAMAGUMBA dans la Ville de Ruhengeri.

¨ MUNYANEZA Jean Bosco, Substitut du Procureur Général près la Cour d'Appel de Ruhengeri avec et autres personnes qui étaient chez lui, tués après des tortures atroces.

¨ 500 personnes environs rassemblées en Commune Kidaho et fusillées.

¨ BAREZI Nicodème, premier Bourgmestre de la Commune Nyamugali et son épouse tués par la fameuse "akandoya ".

¨ GASANA Thaddée, Bourgmestre de la Commune Kinigi et Monsieur Elasto NTUYENABO, grand commerçant à Ruhengeri et à Kigali.

Les combattants du FPR ont en outre violé des filles et des femmes avant de les tuer notamment dans le secteur Gicuba de la Commune Nyamugali.

¨ L'Union des Français de l'Etranger (U.F.E) lors de son Assemblée Générale tenue à Kigali le 08/03/1993, a fait le constat suivant: " ...il s'avère que les agissements et les techniques adoptées par le FPR ressemblent étrangement à ceux employés par les régimes totalitaires. Les meilleurs exemples sont les massacres de civils à Kinigi, Nkumba, Ruhengeri, Shashi, Karwasa, Ngarama, Bwisige et notamment à Kidaho où un groupe important a été rassemblé de force avant d'être exécuté. Cette violence explique le million de déplacés de guerre qui fuit devant l'armée de "libération "... du FPR pour mourir à petit feu dans les camps très rudimentaires. "

¨ Le Comité de Liaison des Associations Rwandaises de Défense des Droits de l'Homme(CLADHO), dans son rapport rendu public à Kigali le 16 février 1993 dénonçait les "expéditions punitives " perpétrées par les maquisards du FPR notamment dans la Ville de Ruhengeri, où "plusieurs dizaines de civils ont été regroupés dans des maisons et massacrés ".

¨ Ces massacres commis par le FPR ont été également dénoncés, dans la même période, par la Ligue Indépendante pour la Défense des Libertés Publiques (LIDEL), la Ligue Chrétienne de Défense des Droits de l'Homme au Rwanda (LICHREDOR), une centaine d'intellectuels de la Ville de Butare signataire d'une lettre de dénonciation du génocide perpétré par le FPR au Rwanda.

¨ L'ambassadeur belge SWINNEN qui était accrédité au Rwanda à cette époque, a livré un témoignage émouvant à ce sujet devant la Commission spéciale Rwanda du Sénat Belge au mois de Mars 1997: " Il y a eu des incidents pour lesquels le FPR fut considéré comme responsable. Je pense à une attaque contre un hôpital ou à l'offensive de mars 1993 (sic). Le FPR a provoqué le malheur car, en pleine négociation d'Arusha, des dizaines de milliers de personnes se sont déplacées. Elles vivaient dans des conditions misérables " (COM-R 1-21, p.219). Ces camps étaient des vrais mouroirs. Un témoin européen a signalé que dans les camps de déplacés, dont celui de Nyacyonga, (aux portes de la Ville de Kigali), on enterrait toutes les deux heures une personne. (S. DESOUTER & F. REYNTJENS, op. cit., p.31).

¨ Dans sa dépêche du 12 mai 1994, RFI parlant de ce qui se passait au Nord du Rwanda dans la préfecture de Byumba, disait: " Partout le sol est couvert de centaines de milliers de cadavres en attente d'être ensevelis par des bulldozers ougandais. "

- Colette Braeckman, parlant de l'offensive du FPR : " Au moins 200.000 personnes ont été tuées en six semaines. Le HCR fait état de tirs délibérés sur les réfugiés fuyant le pays, des villageois rassemblés dans les écoles et mis en pièces à coups de machettes et des gens jetés vivants, pieds et poings liés, dans la rivière Akagera ". (LE SOIR du 19 mai 1994).

¨ Dans les dossiers n°1 et 2 de l'ASBL SOLIDAIRE-RWANDA, les témoignages des réfugiés des camps de Tanzanie laissent apparaître plus de 17.000 victimes du FPR dans son avancée à l'Est du pays vers la frontière de Rusumo.

¨ Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été forcées de se déplacer et ont été massées dans des camps de concentration dans tout le pays aux fins d'élimination physique de populations civiles sans qu'il y ait traces de leur assassinat. Plusieurs centaines parmi eux ont été massacrés soit dans les camps, soit au cours de ces déportations forcées. C'est le cas des camps de concentration de Rwamagana, Kabuga, Byumba...

- " Devant l'Ecole Saint-André, le FPR a parqué 12.000 réfugiés au lendemain de la prise de la capitale. La Croix-Rouge, dont c'est le mandat , a exigé à trois reprises auprès du FPR de pouvoir rendre visite et recenser les prisonniers de guerre. Elle n'y a eu accès que le 14 juillet dernier. A ce jour, (...), le CICR n'a recensé que 113 prisonniers de guerre en tout et pour tout le Rwanda ". (LIBERATION du 25 juillet 1994).