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De: Send an Instant Message "Nikozitambirwa" <nikozitambirwa@yahoo.fr>  Ajouter au carnet d'adressesAjouter au carnet d'adresses
Date: Sat, 16 Apr 2005 12:54:42 +0200 (CEST)
Objet: [DHR] Re: Admission au secondaire avant 1961.
Bonjour Ebirayi,
 
Tu as raison quand tu dis que le Groupe Scolaire d'Astrida organisait des examens d'admission à l'échelle de tout le pays. Mais il est faux d'affirmer que tous les enfants qui avaient réussi cet examen pouvaient y avoir accès.
 
Pour te citer un seul exemple (vérifiable, puisque le concerné est toujours vivant), vers le milieu des années 1950, le Mwami Mutara avait promis qu'il prendrait lui-même en charge les frais de scolarité de l'élève rwandais qui se classerait premier à l'examen d'admission au Groupe Scolaire d'Astrida INDATWA. Cette année-là, le premier de toutes les 6èmes primaires (INTERINA) fut un hutu: Jean Berchmans BIRARA. Mutara accepta de prendre personnellement en charge les frais de scolarité de Jean Berchmans BIRARA au Groupe Scolaire d'Astrida. Mais quand il est arrivé à Astrida, quand on l'a vu physiquement, tout le monde a, au Groupe Scolaire d'Astrida, crié au scandale. Avec un tel faciès, sans être le fils d'un Chef ou d'un quelconque sous-Chef connu, il n'était pas possible de faire ses études au Groupe Scolaire d'Astrida. Jean Berchmans BIRARA fut illico réorienté au Collège Interracial de Bujumbura (Collège du Saint-Esprit) où il a pu faire ses études sans aucun problème.
 
Quant au nombre des Chefs et des sous-Chefs du Rwanda, cher Ebirayi, il ne faut pas croire qu'il était insignifiant.
 
En 1933, il y avait, au Rwanda, 65 Chefs et 1043 sous-Chefs.
En 1938, il y avait, au Rwanda, 56 Chefs et 860 sous-Chefs.
En 1947, il y avait, au Rwanda, 51 Chefs et 625 sous-Chefs.
En 1959, il y avait, au Rwanda, 45 Chefs et 559 sous-Chefs.[1]
 
Pour bien comprendre ce qui se passait au Groupe Scolaire d'Astrida, il faut garder en mémoire l'historique de cette école.
 
HISTORIQUE DU GROUPE SCOLAIRE D'ASTRIDA
 
C'est en 1919 qu'une "Ecole pour Fils de Chefs" fut ouverte à Nyanza afin de rencontrer les objections de Musinga à l'égard des écoles chrétiennes (que celui-ci accusait de prosélytisme). Cette école eut un succès immédiat dès que le Résident eut expliqué au mwami Musinga que l'Administration avait l'intention de nommer de plus en plus de jeunes cadres lettrés et capables d'assimiler les idées européennes pour remplacer graduellement les vieux notables. Musinga fit inscrire ses trois fils aînés, MUNONOZI, RUDACYAHWA et RUDAHIGWA et ordonna à ses INTORE d'en faire de même.
 
La première promotion de trente jeunes fils de Chefs sortit en 1923 et entama un stage pratique de six mois à un an dans les administrations territoriales avant d'être nommés à des postes de commandement.[2] En 1925, 58 auxiliaires noirs, anciens élèves de l'école de Nyanza, furent acceptés dans les postes administratifs.[3] A l'issue de leur stage, s'ils étaient fils de notables, ils assistaient leur père dans le commandement d'une ou plusieurs collines, parfois même d'une province. S'ils appartenaient à une famille de Tutsi pauvres n'exerçant aucun commandement, ils étaient dotés d'un commandement par le mwami dès que l'occasion s'en présentait.
 
Cette politique ne tarda pas à porter ses fruits. A la fin de 1935, la proportion des lettrés par rapport à l'effectif total des Chefs et sous-Chefs fut de 60% au Rwanda.
 
En 1921 déjà, le commissaire royal a.i. (belge) fit savoir au ministre des Colonies ce qui suit:
 
"Plus de cent fils de Chefs suivent, à Nyanza, les cours de l'école, qui durent trois ans. Trois ans pendant lesquels on ne se borne pas à les instruire: ils vivent dans l'entourage constant de l'Européen, se confient à lui, s'éduquent à son contact, sortent de là acquis définitivement à notre influence; tous les Chefs de demain seront formés suivant nos vues; par eux, c'est tout le pays que nous tenons."
Le 11 juillet 1929, le gouvernement du Ruanda-Urundi signa avec la Congrégation des Frères enseignants de la Charité de Gand une convention portant création d'un Groupe Scolaire Officiel à Astrida. Cette école devait d'abord compléter et ensuite remplacer celle de Nyanza. Le Groupe scolaire entra en activité le 20 janvier 1932. Il admettait en majorité, mais "sans exclusion de principe"[4], des jeunes gens issus de la classe dirigeante tutsi. L'école de Nyanza, qui se vidait au fur et à mesure que celle d'Astrida se remplissait, fut fermée en 1935.
 
En 1954, le Collège Interracial d'Usumbura fut créé.
 
Ce dernier Collège, interracial comme son nom l'indique, avait pour mission d'accueillir tous les élèves du Ruanda-Urundi qui le méritaient, et ce, sans égard à leur appartenance ethnique.
 
Contrairement au Groupe Scolaire d'Astrida qui pratiquait une discrimination ethnique scandaleuse, le Collège Interracial d'Usumbura était, lui, ouvert à tout le monde.
 
C'est ainsi par exemple que le Colonel-ministre-député-poête Aloys NSEKALIJE n'a pas pu faire ses études au Groupe Scolaire d'Astrida mais a pu les faire au Collège Interracial d'Usumbura, car, à l'époque, il ignorait qu'il était tutsi. Il ne l'a appris qu'en 1994, soit 40 ans trop tard.
 
NIKOZITAMBIRWA, 16-04-2005.
From: "ebirayi" <ebirayi@yahoo.com>
Sent: Saturday, April 16, 2005 5:03 AM
Subject: [rwanda-l] Re:(for Rudakubanya na Murayi) Admission au secondaire avant 1961

Bwana Rudakubana, Nikozitambirwa,

In 1961:
1. what was the population  students in Groupe Scolaire d'Astrida?
2. what was the number of Chefs in the entire Rwanda and hence the number of their children and their number in Groupe Scolaire d'Astrida?

As I recall, Groupe Scolaire d'Astrida had  A COUNTRY WIDE entrance competion exam. My quarel with this open Exam is that every pupil had to find his way to Astrida. I lost 13 classmates in a road accident on our way to this OPEN, NATION WIDE exam! 99% of those lost souls would  be today classified as Hutus! Did we know, did we care? Then the incendiaries came... 

Bwana Rudakubana,

Yes, one can open such a school you suggest. It is up to you to figure out the probabilities ( of the pupil'stay in that school and occupying the father's seat).

From: "Gratien Rudakubana" <rudakubana@yahoo.com>
Sent: Friday, April 15, 2005 7:01 PM

Bonjour Nikozitambirwa,

Merci pour ta réponse, qui m'éclaire sur bien des points. Il y a un sujet, en particulier, que j'ai trouvé plutôt étrange: qu'il y ait eu, avant 1961, une école EXCLUSIVEMENT RÉSERVÉE aux enfants des chefs! Et que ces enfants devaient remplacer leurs parents plus tard. C'était vraiment bizarre! Autretemps, autres
moeurs ... comme on dit!

Dis donc, comment réagirions-nous, en 2005, si quelqu'un fondait uune école -même à ses frais- EXCLISUVEMENT RÉSÉRVÉE aux enfants des "maires & préfets & ministres & députés & président & et autres dignitaires supérieurs"? Et qu'en plus, le fils du maire était destiné à remplacer son père, le fils du préfet ..., le fils du ministre ..., le fils du député ...Décidément, le Rwanda républicain n'a pas hérité de conditions particulièrement idéales! Pas étonnant qu'on n'en soit encore qu'au commencement!

Encore une fois, merci!

Gratien Rudakubana

 
----- Original Message -----
From: Nikozitambirwa
To: rwandanet@yahoogroups.com
Cc: democracy_human_rights@yahoogroupes.fr ; rwanda-l@yahoogroups.com ; UMUSOTO
Bonjour Gratien Rudakubana,
 
Avant 1961,
 
1. Les meilleurs des 5èmes années primaires entraient automatiquement en 6ème année primaire (dite INTERINA). Ainsi par exemple, pour le territoire de Gisenyi, il y avait une 6ème année primaire à NYUNDO.
 
2. Le Collège Interracial de Bujumbura et le Groupe Scolaire d'Astrida (INDATWA) organisaient eux-mêmes les examens d'admission dans les différentes 6ème années primaires (environ une dizaine au Rwanda). Le Groupe Scolaire d'Astrida n'accueillait en principe que les enfants des Chefs appelés à succéder à leurs pères (quelques exceptions étaient possibles). Le Collège Interracial de Bujumbura accueillait tous les meilleurs élèves, toutes ethnies confondues (c'est ainsi que les BIRARA -après une brève escale à Astrida-, Aloys Nsekalije, Valens Kajeguhakwa... ont pu faire leurs études secondaires à Bujumbura).
 
3. L'Eglise catholique organisait elle-même les examens d'admission aux Petits Séminaires.
 
4. La même Eglise catholique, par le biais de l'Inspecteur Scolaire diocésain en collaboration avec les curés, organisait des examens d'admission dans les écoles catholiques (càd pratiquement toutes les écoles restantes).
 
Mais en réalité, tous les meilleurs de toutes les 6èmes primaires de tout le pays entraient au secondaire:
 
- Les fils des Chefs à Astrida;
- Les meilleurs parmi les meilleurs, toutes ethnies confondues, à Bujumbura;
- Les fils de paysans dans les autres écoles (surtout les écoles des moniteurs)
 
Vers 1958, le Fonds Mutara a été créé et finançait les études (jusqu'à l'Université) des meilleurs élèves de tout le pays. Un concours à cet effet était organisé dans toutes les 6èmes années primaires.
 
C'est ainsi que Jean Berchmans Birara, Fabien Gahimano et d'autres ont pu faire leurs études universitaires grâce au Fonds MUTARA.
 
En clair, les meilleurs pouvaient toujours trouver une place dans l'une ou l'autre école, mise à part INDATWA d'Astrida qui n'accueillait surtout que les fils des Chefs appelés à succéder à leurs pères.
----- Original Message -----
Gratien Rudakubana <rudakubana@yahoo.com> wrote:
À: rwanda-l@yahoogroups.com
De: "Gratien Rudakubana" <rudakubana@yahoo.com>


Nikozitambirwa n'abandi bazi amateka y'u Rwanda ndabitabaje! Hari umuntu bitorohera kugera kuri Internet unsabye kumubariza ngo: mbese amashuri yatangwaga ate mbere ya 1961?
Mwagira icyo mubitubwiraho, maze nanjye nkumviraho?
Murakoze!

Gratien Rudakubana
Nikozitambirwa <nikozitambirwa@yahoo.fr> wrote:
À: rwandanet@yahoogroups.com
Date: Fri, 15 Apr 2005 15:13:09 +0200 (CEST)
Objet: [rwandanet] Re: Equilibre ethnique -Ses effets pervers- Rôle néfaste du Colonel Aloys Nsekalije.

Bonjour Samson Ayuruvugo,
 
Ta contribution à ce débat est des plus intéressante.
 
Je persiste néanmoins à penser que s'il fallait indiquer le nom du plus scandaleux de tous nos ministres de l'éducation nationale, je n'hésiterais pas une seconde pour nommer le Colonel Aloys NSEKALIJE, une véritable honte pour le Rwanda.
 
Son système honteux d'admission des élèves à l'école secondaire, combiné avec la réforme scolaire absurde des années 1980 a produit le résultat désastreux que l'on connaît.
 
Le Colonel Aloys Nsekalije a érigé (et je pèse mes mots), la culture de la médiocrité en système de gestion de l'éducation nationale.
 
Cela ne m'étonne pas qu'il soit, aujourd'hui, conseiller spécial du président Paul Kagame. Il lui ressemble tellement.
 
Quant aux autres ministres de la première République, je leur sais gré d'avoir, dans leur pratique du régionalisme et/ou de l'ethnisme, toujours privilégié les meilleurs élèves et ce, surtout dans les régions et dans les ethnies les moins favorisées à l'époque.
 
BADUHAGA BAKE ARIKO BEZA. Tout le contraire d'Aloys NSEKALIJE.
 
Ibibi birarutanwa.
 
 Nikozitambirwa <nikozitambirwa@yahoo.fr> wrote:
Quant aux élèves dont les parents lui étaient connus directement ou par personnes interposées,  à combien en estimeriez-vous le nombre pour faire l'objet d'une généralisation ?" (Charles Karegeya)
 
Bonjour Charles Karegeya,
 
La réponse à ta question se trouve dans ton propre courriel d'hier matin:
 
"Je dois aussi vous dire, dit Charles Karegeya, que le Colonel-député-ministre ne porte pas le blâme de ce numerus clausus puisqu'il ne s'agit nullement de son invention. En revanche, il a offert quelques ouvertures qui ont permis à un certain nombre de Tutsi de faire leurs études, pour qui les portes avaient été fermées avant lui." (Charles Karegeya)
 
Pour ma part, je dois te dire, Charles Karegeya, qu'il n'y a pas que les Batutsi qui ont profité de ces "quelques ouvertures" permettant de faire des études. Les Bahutu non méritants en ont même profité plus que les Batutsi. En fait d'ouvertures, il s'agissait en réalité d'abîmes.
 
Lorsqu'un ministre de l'éducation nationale, comme Aloys Nsekalije, préfère aux meilleurs de nos élèves d'autres élèves moins méritants sachant tout simplement (ou ayant les moyens de) profiter de ces "quelques ouvertures" (i.e. abîmes) de la honte, il hypothèque l'avenir de toute une génération et, partant, de toute une nation.
 
Je persiste à penser que s'il fallait indiquer le nom du plus scandaleux de tous nos ministres de l'éducation nationale, je n'hésiterais pas une seconde pour le nommer: le Colonel Aloys NSEKALIJE, une véritable honte pour le Rwanda.
 
Son système honteux d'admission des élèves à l'école secondaire, combiné avec la réforme scolaire absurde des années 1980 a produit le résultat désastreux que l'on connaît.
 
Le Colonel Aloys Nsekalije a érigé (et je pèse mes mots), la culture de la médiocrité en système de gestion de l'éducation nationale.
 
Cela ne m'étonne pas qu'il soit, aujourd'hui, conseiller spécial du président Paul Kagame. Il lui ressemble tellement.
 
Bonne journée.
 
 
NIKOZITAMBIRWA, 15-04-2005.
----- Original Message -----
Sent: Friday, April 15, 2005 12:31 AM
Subject: Re: [rwanda-l] Re: Equilibre ethnique - Ses effets pervers (2è partie)

Mr Nikozitambirwa,
 
Vous renchérissez :

"Ce qu'on doit reprocher au Colonel Aloys Nsekalije, ce n'est pas d'avoir admis prioritairement dans les écoles secondaires les enfants des 143 bourgmestres du pays comme tu cherches à nous en faire accroire. Le principal reproche que je lui fais c'est d'avoir:
 
1. sous le couvert de la politique d'équilibre ethnique et régional, pratiqué délibérément un système honteux de déséquilbre, surtout régional.
 
2. refusé l'accès à l'école secondaire aux meilleurs élèves qui terminaient les écoles primaires pour leur préférer les élèves dont les parents lui étaient connus directement ou par personnes interposées".
 
Primo, mon message à Nkundurwanda est écrite exclusivement à son intention, compte-tenu de son message et limitativement audit message. Vous comprendrez ma réponse si vous relisez ledit message. Ce n'est donc pas moi qui voudrais faire accroire quoi que ce soit, à qui que ce soit. Essayons d'éviter l'amalgame.
 
Secundo, vous en voulez au Colonel-député-ministre d'avoir pratiqué délibérément un système honteux de déséquilbre, surtout régional.
C'est votre droit le plus absolu et je vous jure que je vous comprends parfaitement. Votre second reproche à son endroit est d'avoir refusé l'accès à l'école secondaire aux meilleurs élèves qui terminaient les écoles primaires.
Là aussi je vous assure que nous sommes accordés au même diapason. Je ne sais cependant pas si nous parlons des mêmes élèves. Ceux dont je parle ici sont ceux-là même qui étaient visés par le numerus clausus, c'est à dire l'équilibre ethnique que vous évoquez en passant mais qui ne retient pas beaucoup votre attention.   
 
J'aimerais à ce sujet vous demander de me citer un oiseau rare, ne fut-ce qu'un seul, qui se serait opposé à une telle décision venant du parti unique que vous connaissez, en tant que ministre de l'éducation. En aurait-il été contre qu'il aurait été éjecté et le programme aurait continué sans lui.
 
Il est vrai que cela ne redore pas du tout son blason, loin de là ! Mais n'en faisons pas un bouc-émissaire !
 
Quant aux élèves dont les parents lui étaient connus directement ou par personnes interposées,  à combien en estimeriez-vous le nombre pour faire l'objet d'une généralisation ?

C. KAREGEYA.

----- Original Message -----
Sent: Thursday, April 14, 2005 10:54 PM
Subject: [rwanda-l] Re: Equilibre ethnique - Ses effets pervers - Rôle néfaste du Colonel Aloys Nsekalije

Bonsoir Charles Karegeya,
 
Permets-moi d'être encore une fois en total désaccord avec toi sur tes prises de position relativement au sujet qui nous occupe.
 
Ton courriel adressé à Nkundurwanda contient plus d'une contrevérités.
 
I. Ainsi donc, d'après toi, Charles Karegeya, "le fait, pour le Colonel Aloys NSEKALIJE, d'accorder des places à l'école aux enfants de 143 bourgmestres du Rwanda est infiniment insignifiant par rapport au numerus clausus appliqué aux Tutsi dans les écoles durant les 2 républiques."...le Colonel-député-ministre ... a offert quelques ouvertures qui ont permis à un certain nombre de Tutsi de faire leurs études, pour qui les portes avaient été fermées avant lui." (SIC, Charles Karegeya)
 
Tout d'abord, j'aimerais te faire remarquer qu'il n'y avait pas, sous la première République, de numerus clausus. Celui-ci relève de la politique d'équilibre ethnique instaurée, dès 1973, par la deuxième République. Affirmer le contraire c'est propager, délibérément ou inconsidérément, une contrevérité (pour ne pas dire un mensonge). La seule fois où le président Grégoire Kayibanda a évoqué  „la volonté nationale désirant absolument une (sic) équilibre socio-ethnique dans les établissements éducatifs “, c'était en réponse à une lettre qui lui avait été adressée par le Chanoine Ernotte, Directeur du Collège du Christ-Roi le 21 février 1973 (voir à ce sujet, Message de pacification du president n° 156/01/11. Annexe du 29/02/1973 pour le Directeur du Collège du Christ Roi Nyabisindu ou encore « Motion des étudiants rwandais hutu en Belgique sur le problème socio-ethnique au Rwanda » (Extraits de MUNYARUGERERO François-Xavier, « Réseaux, Pouvoirs, Oppositions. La compétition politique au Rwanda » , L’Harmattan, Paris,2003, ISBN : 2-7475-3610-6, pp.138-141)
 
La première République n'a jamais pratiqué officiellement ni de politique d'équilibre ethnique dans les écoles ni de numerus clausus pour quelque ethnie ou quelque région que ce soit. C'est d'ailleurs ce que les étudiants rwandais hutu de Louvain lui reprochaient dans leur motion de mars 1973
 
Et, pour avoir connu ce système de la première République, je puis t'assurer, Charles Karegeya, que le ministre Gaspard Harelimana (pour ne parler que de celui que je connais) n'admettait à l'école secondaire que les meilleurs de chaque école primaire. Certes, certaines écoles primaires n'envoyaient au secondaire parfois qu'un seul élève, mais c'était toujours le meilleur qui était retenu, et ce, jusqu'en septembre 1971.
 
Ce n'est qu'en septembre 1972, sous la pression des événements du Burundi voisin et du climat malsain qui régnait dans la classe politique rwandaise, que le ministre Gaspard Harelimana a d'abord publié une première liste des élèves du primaire ayant réussi l'examen d'admission au secondaire, mais les a invités à se rendre au bureau communal pour que le Conseil communal en élimine ceux qui avaient indiqué sur leurs fiches signalétiques une ethnie qui ne correspondait pas à leur ethnie réelle. C'est d'ailleurs ce qui a retardé le début de l'année scolaire 1972-1973 (les premières années du secondaire n'ayant accueilli leurs élèves que vers le mois de novembre 1972).
 
II. Ce qu'on doit reprocher au Colonel Aloys Nsekalije, ce n'est pas d'avoir admis prioritairement dans les écoles secondaires les enfants des 143 bourgmestres du pays comme tu cherches à nous en faire accroire. Le principal reproche que je lui fais c'est d'avoir:
 
1. sous le couvert de la politique d'équilibre ethnique et régional, pratiqué délibérément un système honteux de déséquilbre, surtout régional.
 
2. refusé l'accès à l'école secondaire aux meilleurs élèves qui terminaient les écoles primaires pour leur préférer les élèves dont les parents lui étaient connus directement ou par personnes interposées.
 
Et je puis te parler de ces deux points d'expérience.
 
J'étais, de 1982 à 1986, bourgmestre d'une des communes de la préfecture de Gisenyi (qui n'était pas la plus défavorisée de toutes les préfectures du pays des mille collines; c'est une litote). Les listes des élèves admis à l'école secondaire nous étaient remises en mains propres.
 
Sur les listes que nous recevions, la répartition était généralement la suivante:
 
1. Commune GICIYE: 180 élèves sur les listes officielles (+ quelques listes secrètes qui n'étaient communiquées qu'au seul bourgmestre concerné).
 
2. Commune KARAGO: 160 élèves sur les listes officielles (+ quelques listes secrètes qui n'étaient communiquées qu'au seul bourgmestre concerné).
 
3. Commune GASEKE: 120 élèves sur les listes officielles (+ quelques listes secrètes qui n'étaient communiquées qu'au seul bourgmestre concerné).
 
4. Commune MUTURA: 80 élèves
 
5. Commune SATINSKYI: 60 élèves
 
6. Commune RAMBA: 50 élèves
 
7. Commune KIBILIRA: 50 élèves
 
8. Commune KAYOVE: 50 élèves
 
9. Commune RUBAVU: 40 élèves
 
10. Commune KANAMA: 30 élèves
 
11. Commune NYAMYUMBA: 30 élèves
 
12. Commune RWERERE: 20 élèves (soit autant que certaines communes de la préfecture de Butare, chez les beaux-parents du Colonel Aloys Nsekalije et qui étaient les moins bien loties de tout le pays; je ne sais pas ce qu'ils lui avaient fait).
 
Mais, le drame pour l'éducation nationale du Rwanda, c'est que même les 20 élèves de la commune Rwerere admis en secondaire, n'étaient pas les 20 meilleurs de cette commune. Le Colonel Aloys Nsekalije a rendu de très mauvais services à la nation rwandaise et à l'éducation nationale en particulier.
 
Certes, sous la première République nos communes n'envoyaient pas autant d'élèves à l'école secondaire. Nous n'en obtenions qu'environ 12 par commune. Mais au moins, à l'époque (sous la première République), c'étaient les 12 meilleurs qui étaient retenus.
 
S'il fallait indiquer le nom du plus scandaleux de tous nos ministres de l'éducation nationale, je n'hésiterais pas une seconde pour le nommer: le Colonel Aloys NSEKALIJE, une véritable honte pour le Rwanda.
 
Cela ne m'étonne pas qu'il soit, aujourd'hui, conseiller spécial du président Paul Kagame. Il lui ressemble tellement.
 
Bonne soirée.
 
NIKOZITAMBIRWA, 14-04-2005.
Sent: Thursday, April 14, 2005 2:33 PM
Subject: Re: [DHR] Equilibre ethnique - Ses effets pervers

Mr Nkundurwanda,
 
Je ne partage nullement votre point de vue. Ce coupable que vous désignez sans aucun jugement est pourtant innocent des allégations que vous portez à son endroit. Le fait d'accorder des places à l'école aux enfants de 143 bourgmestres du Rwanda est infiniment insignifiant par rapport au numerus clausus appliqué aux Tutsi dans les écoles durant les 2 républiques.
 
Je dois aussi vous dire que le Colonel-député-ministre ne porte pas le blâme de ce numerus clausus puisqu'il ne s'agit nullement de son invention. En revanche, il a offert quelques ouvertures qui ont permis à un certain nombre de Tutsi de faire leurs études, pour qui les portes avaient été fermées avant lui.
 
C. KAREGEYA.
 
 
From: nkundarwanda
Sent: Thursday, April 14, 2005 1:46 PM
Subject: Re: [DHR] Equilibre ethnique - Ses effets pervers

Dans cettte histoire, le grand coupable est le colonel -député-ministre Nsekalije Aloys qui allait jusqu'à se prononcer sur les ondes de la radion nationale du Rwanda pous justifier sa politique de discrimination sociale car disait-il : "l'enfant d'un bourgmestre  ne peut , à mon avis manquer de place pur un enseignement sécondaire au profit d'un fils du paysan". Or il est plus facile de remarquer que la majorité de la classe politique était issue du milieu paysan.
----- Original Message -----
Sent: Thursday, April 14, 2005 8:26 AM
Subject: [rwandanet] Equilibre ethnique - Ses effets pervers

Bonjour Joseph Ndahimana,
 
L'erreur de certains (ingénieurs, scientifiques, médecins, etc...) c'est de tout vouloir objectiver. Or, dans la vie d'un homme, et, partant, d'une nation, tout n'est pas toujours objectif.
 
La discrimination injustifiée est toujours à combattre. Encore faut-il qu'elle soit injustifiée. Et quand elle est injuste, elle est injustifiée.
 
Sous les deux premières républiques rwandaises, les Batutsi étaient victimes d'une discrimination systématique et injustifiée au sein de l'armée et dans les administrations locales. Devenir officier au sein de l'armée rwandaise relevait pour un Tutsi, d'une mission impossible. J'ai moi-même essayé de devenir officier au sein de cette armée, ça ne m'a pas réussi. Mais je ne dirais pas que les Hutu étaient victimes de discrimination au sein de l'armée rwandaise. Mon meilleur ami, Kanamugire Laurent, Umugogwe, est, lui, devenu officier au sein de cette armée (avant d'en être chassé et de rejoindre les rangs du FPR). Mais je ne dirais pas que les Batutsi n'étaient pas victimes de discimination parce que le Mugogwe Laurent Kanamugire est devenu officier (21ème promotion ESM) au sein de cette armée.
 
Par la suite, je suis devenu bourgmestre, en 1982, et je peux t'assurer qu'il n'y avait pas, parmi mes 142 collègues, un seul Tutsi. Toutes ces administrations communales dirigées par des Bahutu étaient placées sous la tutelle de Préfectures (il y en avait, à l'époque, 10) dirigées par dix préfets, tous de l'ethnie hutu.
 
Il s'agit là de données objectives sur la discrimination dont les Batutsi étaient victimes.
 
Quant à la politique d'équilibre ethnique dans les écoles et dans la fonction publique, certains Bahutu prétendent qu'elle avantageait surtout les Batutsi. Ce sont des menteurs. Lorsque 15% de la population n'a droit qu'à 15% des places disponibles, en quoi ce système constitue-t-il un quelconque avantage?
 
Objectivement, il est faux d'affirmer que les Batutsi étaient victimes, dans l'enseignement et dans la fonction publique, des mêmes discriminations systématiques qu'au sein de l'armée et des administrations locales. Mais, et c'est ici que je voulais en venir, ce qui importe, ce ne sont pas les données objectives de la (non)discrimination des Batutsi dans l'enseignement et dans la fonction publique, mais plutôt le sentiment que les Batutsi avaient d'être victimes de discrimination, même dans l'enseignement et dans la fonction publique. Le sentiment d'être discriminé est au moins autant (sinon plus) important que la discrimination elle-même.
 
Même au cas où des chiffres prouveraient que les Batutsi n'étaient pas victimes de discrimantion dans l'enseignement et dans la fonction publique, cela n'a aucune sorte d'importance puisqu'ils avaient bien le sentiment d'y être victimes de discriminations.
 
Tu es, Joseph Ndahimana, médecin. Je ne t'apprends rien si je te dis que face à une maladie psychosomatique, seule la psychothérapie peut aider le malade, la physiothérapie étant complètement impuissante. A ce sujet, tu pourrais nous parler utilement de la différence entre un médicament et un placebo.
 
Les Batutsi ne demandaient pas, dans l'enseignement et dans la fonction publique, un médicament, mais un placebo.
 
La politique d'équilibre ethnique dans l'enseignement et dans la fonction publique était, pour ce motif, injustifiée, dans la mesure où elle donnait aux Batutsi le sentiment d'être victimes de discriminations systématiques.
 
Au sujet de ce critère subjectif, je te renvoie au courriel que j'ai diffusé sur RWANDANET le 24 janvier 2004 à l'adresse de Zéphanie Byilingiro intitulé "VA KU GITI (amoko), DORE UMUNTU (AKAZU)" et que je viens de rediffuser sur UMUSOTO ce matin. Ce courriel comporte deux parties, une en kinyarwanda et une en français. Cette dernière est ainsi rédigée:

Ce dont les Rwandais ont besoin, ce n’est pas de détenir le pouvoir (ils ne le peuvent pas tous) mais tout simplement d’avoir l’impression que les dirigeants du pays les représentent ; de pouvoir se reconnaître en eux ; de n’avoir pas l’impression qu’il y a, au pays des mille collines, d’une part des citoyens à part entière , et, d’autre part, des sous-citoyens.

Le limogeage de Gerald Gahima cette semaine a fait beaucoup de bruits, parce que les Rwandais ont été surpris de constater qu’un citoyen à part entière, tel ce Gerald Gahima, pouvait subir le même sort que les sous-citoyens qu’étaient Pasteur Bizimungu (le sous-citoyen Président de la République), Faustin Twagiramungu (le sous-citoyen Premier Ministre), Pierre Célestin Rwigema (le sous-citoyen Premier Ministre), Joseph Sebarenzi Kabuye (le sous-citoyen Président de l’Assemblée Nationale), Charles Ntakirutinka (le sous-citoyen Ministre des Travaux Publics), Valens Kajeguhakwa (le sous-citoyen Banquier), Seth Sendashonga (le sous-citoyen Ministre de l’Intérieur), Général Emmanuel Habyarimana (le sous-citoyen Ministre de la défense), etc… Mais ils se trompent sur une chose : celui qui veut noyer son chien l’accuse de rage. Tous ces sous-citoyens ont été accusés de rage alors que la plupart n’en avaient pas. Par contre, Gerald Gahima a la rage depuis dix ans, et ce n’est qu’aujourd’hui que certains prétendent le remarquer !!! Et c’est ici que le bât blesse. La phrase préférée de Gerald Gahima était « IMBWA YIGANYE INKA KUNNYA MU RUGO BARAYIKUBITA !!!». INKA Gerald Gahima ka Gafatankwavu n’étant pas « IMBWA » nka mwene BYIMBWA, yataye amase mu rugo depuis 10 ans, et certains membres de l’AKAZU s’étonnent qu’on puisse lui reprocher aujourd’hui ce qu’il a toujours fait de tout temps (corruption, concussion, escroquerie, cel frauduleux, recel de biens volés, trafic d’influence, détournement de fonds publics, extorsion…) sans qu’il soit inquiété !!!

Le découpage vertical de la société rwandaise en ethnies ou régions est, à mon avis, trompeur et inadéquat. La ligne de démarcation entre les citoyens et les sous citoyens n’est pas verticale, elle est transversale. Elle sépare le Rwanda d’en haut (AKAZU constitués de citoyens) du Rwanda d’en bas (la plèbe des sous-citoyens). Dans le Rwanda d’en bas, on y retrouve toutes les prétendues ethnies du Rwanda. L’immense majorité des réputés BATUTSI font aujourd’hui (comme hier et avant-hier) partie de la plèbe des sous-citoyens, même si certains d’entre eux ont l’impression (mais ce n’est qu’une impression) du contraire. L’immense majorité des réputés BAHUTU font aujourd’hui (comme hier et avant-hier) partie de la plèbe des sous-citoyens, même si certains d’entre eux avaient, hier et avant-hier, l’impression (mais ce n’était qu’une impression) du contraire.

Le cas de Gerald Gahima est très intéressant à suivre. C’est la première fois, sous le régime de Paul Kagame, qu’un membre de l’AKAZU, citoyen à part entière, qui n’avait pas que l’impression d’être au pouvoir mais qui y était réellement, tombe en disgrâce. D’où l’incrédulité des plus sceptiques qui voient dans sa  « disgrâce » une manœuvre destinée à faire passer le Président Paul Kagame pour un incorruptible, même à l’égard des membres les plus éminents de l’AKAZU. Wait and see. On en a déjà vus, des membres de l’Akazu, qui, après avoir commis leurs forfaits, tel ce Colonel IBINGIRA, le bourreau de Kibeho, ont été écartés pour quelques mois, pour revenir ensuite en force à des postes de loin supérieurs à ceux qu’ils occupaient avant.

ABANYAKAZU BAFITE AMAYELE MENSHI. ABANYARWANDA NATWE TUGAKOMEZA KUYACEKWA.

NIKOZITAMBIRWA, 14-04-2005.
----- Original Message -----
Sent: Wednesday, April 13, 2005 10:51 PM
Subject: [rwandanet] Re: [rwanda-l] Ikinyoma: Harya ngo iringanyiza ryagiriyeho kubuza Abatutsi kwiga amashuri ra?

Muvandimwe Rudakubana,
 
Nagirango nshyigikire uburyo uduhamagarira kwirinda kunyura inzira y'ubusamo mu kwemeza ibitekerezo bifite uburemere bukomeye.  Ku byerekeranye n'akarengane mu rwego rwo gutanga amashuri, icyo jye nakwemeza nahagazeho ni uko turangije amashuri yisumbuye mu Byimana( i Bukomero) ndibuka ko hari abatarashoboye guhita bakomeza amashuri makuru, kandi bidaturutse ku manota make.  Abo nibuka ni batatu: Mucyo Lambert na Sekanyambo Onesphore nkeka ko bari Abatutsi, na Mpigabahizi Théogène nkeka ko yari Umuhutu.  Muri Université naho, kubera ko nyuma y'icyiciro cya mbere leta yagombaga kwongera guhitamo abakomeza amashuri yabo, hari Umututsi nibuka warangije icyo cyiciro ntiyemererwa gukomeza kandi yari umuhanga.  Yitwa Ntaganira François, yigaga muri lettres.  Hari n'abandi ntibuka, ariko imigirire nk'iyo yo "kwumvisha" bamwe mu Banyarwanda, yabayeho.  Ndakeka ko hashobora kuboneka izindi ngero z'akarengane,  mu rwego rwo gutanga amashuri cyangwa akazi.
 
Ikibazo nanjye mbona gikabije ni uko hari abahera ku kibazo cy'akarengane kashoboraga no kugera ku Muhutu, yaba Umukiga cyangwa Umunyenduga, bagashaka gusobanura ko ako karengane kibasiraga Abatutsi.  Ibyo babyita kunyura inzira y'ubusamo kugirango umuntu yemeze abandi igitekerezo afitemo inyungu.  Uretse mu mpaka zerekeye iringaniza, hari n'ibitekerezo byemeza ko habayeho umupangu (gahunda) udakuka wa jenoside, ko uwo mupangu watangiye muri 1959, ko hari ingengabitekerezo ya jenoside,...n'ibindi birimo ugukabya kurenze urugero.  Nanjye nemera ko hari Abanyarwanda bagaragaje ko bagize inyungu mu iyicwa ry'Abatutsi, kubera impamvu za politiki, cyangwa izindi nyungu.  Nemera n'uko mu gihugu cyacu habayemo iyicwa ry'Abatutsi cyane cyane mu bihe by'ibitero by'Inyenzi.  Ariko sinshobora kwemera ibitekerezo by'abavuga ko jeniside yagombaga kuba byanze bikunze.  Cyangwa bakagerageza gusobanura ko ubwicanyi bwakozwe n'Inkotanyi bwo bwahabwa umugisha.  Jye nemera ko uruhare rw'Inkotanyi mu bwicanyi bwabaye muri 1994 ari runini cyane, rushobora no kuba ruruta urw'ingoma ya Habyarimana.  Ku kirego cyoroshye kijyanye "n'ingengabitekerezo" ya jenoside, nacyo usanga ingaruka mbi zacyo zitazagira igaruriro, ku buryo uzajya atanga igitekerezo kibangamiye FPR wese ashobora kuzashinzwa icyo cyaha.  Umugabo witwa Ntaganda Bernard wari uhagarariye PSD i Gitarama ejo bundi yahagaritswe muri PSD kubera ko ngo yari amaze iminsi asebya abahagarariye PSD.  Nkurikije amakuru nabashije kumenya, nta kindi uwo mugabo azira, uretse kwamagana imigambi y'uyobora iryo shyaka, ariwe Biruta Vincent, yo kwitiranya inyungu za PSD n'iza FPR.  Nta gitangaza kizaba kibaye uwo mugabo naregwa "ingengabitekerezo" ya jenoside nk'uko abo muri MDR cyangwa LIPRODHOR bayirezwe.  Kandi ntazaba we wenyine; hari n'abandi bazaregwa ayo maherere.
 
Mu magambo make, Abanyarwanda dufite ikibazo gikomeye mu nzira igana demukarasi:  iyo Abahutu bategeka baririmba ubwoko, kubera impamvu zigaragara z'uko ari imbaga nyamwinshi.  Iyo Abatutsi bategeka, bagerageza gusobanura ko ubwoko ari ikinyoma cyazanywe n'Abazungu; ariko iyo batari ku butegetsi, bahora binubira ko bazira ubwoko bwabo.  Ubwo buryo bwo gukinisha ubwoko, kwaba ukuburirimba, kwaba ugushaka kubuhakana kandi wemeza ko hari ababuzize ni imigirire mibi ("démagogie") inyuranye n'inyungu z'Abanyarwanda muri rusange kandi ibangamiye imibanire yabo.
 
Ugire amahoro.
 
Joseph.

Gratien Rudakubana <rudakubana@yahoo.com> wrote:
 
Mukomere banyarubuga!

Uwashaka ingero z'akarengane Abatutsi bagiriye mu Rwanda ntiyazibura. Ariko hari ikinyoma giteye iseseme dukunze kwumva, njyewe ubu kikaba kimaze kuntera agatwe gasundutse: Dukunze kumva abantu -bajijutse da!- bavuga ngo: "Iringanyiza ry'amoko n'uturere mu mashuli yisumbuye mu Rwanda rwagiriyeho kubuza abatutsi kwiga. Bati kandi koko iryo ringanyiza ryatumye abatutsi batiga".

Ibyo bintu ni ikinyoma, ni ikinyoma, ni ikinyoma gusa gusaaaaaaa! Narangije amashuri abanza muri 1969. Numva bavuga ko icyo gihe abana twarangirije rimwe uwo mwaka twese twari ibihumbi 45 (45000). Reka tubigire ibihumbi 50 kugira ngo imibare yorohe. Abemerewe (sinavuze abatsinze!) kujya mu mashuri yisumbuye icyo gihe bari ibice 3.5 ku ijana. Reka na none dufate gatanu ku ijana kugira ngo byorohe.

Maze namwe mukurikire imibare (approximations) murebe:
Abarangije amashuri yisumbuye muri 1969: 50000
Abahutu barangije icyo gihe (85%): 42500
Abatutsi barangije icyo gihe (14%): 7000
Abatwa barangije icyo gihe (1%): 500

Bamwe -bake cyane- batomboye imigisha:
Abana bagiye mu mashuri yisumbuye (5% y'abana bose): 2500
Abahutu bagiye mu mashuri yisumbuye (5% y'abana-hutu): 2125
Abatutsi bagiye mu mashuri yisumbuye (5% y'abana-tutsi): 350
Abatwa bagiye mu mashuri yisumbuye (5% y'abana-twa): 25

Abandi -imbaga nyamwinshi- bayobotse isuka:
Abana batemerewe amashuri yisumbuye (95% y'abana bose): 47500
Abahutu batemerewe amashuri yisumbuye (95% y'abana-hutu): 40375
Abatutsi batemerewe amashuri yisumbuye (95% y'abana-tutsi): 6650
Abatwa batemerewe amashuri yisumbuye (95% y'abana-twa): 475

Kuri njyewe rero, abarenganye -95% by'abana bose- nta bwoko bafite, kubera ko "systeme" yimura abana 5% uko yaba imeze kwose ari mbi. Ikibazo kikaba kitari ugusubiranamo mu moko, ahubwo cyari ukureba ukuntu nibura 51% by'abana (majorité des enfants) barangije bakomeza amashuri.

Kubera izindi ngorane abatutsi bari bihariye mu gihugu kubera amateka y'u Rwanda, injijuke zabo nyinshi zikunze guhamya ko iringanyiza aribo ryakandamije bonyine, nyamara ntaho bishingiye na busa!

Kubera kwimura abana bake, bariya 95% basigaye bateraga "pression" ikomeye cyane mu butegetsi, ndetse bikageza n'aho imyanya igurishwa amafaranga. Ubu rero ujya kwumva ukumva ngo njyewe nari ndenganye kubera ko ndi umututsi, maze ababyeyi banjye bakoresha amafaranga mbona uko niga. Hari benshi cyane, mu moko yose, batashoboye kugera no kuri ibyo.

Ikindi twese tuzi, ni uko Abategetsi n'abanyamafaranga bikoreragamo mbere. Ku buryo usanga umututsi yijujuta ngo "bababujije kwiga", nyamara wabarura ugasanga abo bavukana bose barize (cyangwa se bari
barize: ibyo kuba bamwe barishwe muri 1994 byo ni ibindi, ntaho bihuriye n'iringanyiza). Nk'uko wasangaga ingo zimwe z'abahutu zarikwije.

Dukwiye guharanira kwamamaza ibintu biri mu kuri, no kwamagana ibinyoma. Twese nidufatanya, buri muntu uko ashoboye, ibyiza n'ibibi byabaye bizageraho bimenyekane. Ngaho namwe mundebere! Ubishoboye asubire muri iriya mibare maze atwereke uko Abatutsi bakandamizwaga mu iringanyiza.

Ibi ariko ntibivuga ko nshigikiye kwandika amoko mu ndangamuntu. Gusa igihe cyose ayo moko yari yanditse, kandi hari abantu bavuga ko abandi (andi moko) babacura imyanya, kimwe mubyo abari bashinzwe icyo kibazo bifashishije mu kumara impaka, cyabaye iringanyiza. Twumvikanye ko nta bwoko bubyara ibicucu cyanga abanyabwenge kurusha abandi, ntawahamya ko iyo iryo ringanyiza ritabaho ariho Abatutsi bari kwimuka ari benshi.

Ndangije mbisubiramo: ikibazo cyari imyanya mike mu mashuri, nticyari iringanyiza. Iryo ringanyiza ryagize izindi ngorane ritera, ariko ndahakana NKOMEJE ko ryaba ryarakoreshejwe mu kubuza Abatutsi kujya
mu mashuri yisumbuye! Icyo gusa nta kindi, ntihagire uwongeraho ibyo ntanditse!

Amahoro

Gratien Rudakubana