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1. Octobre 1993: le président hutu burundais Ndadaye, démocratiquement élu, est assassiné quelques mois à peine après son investiture.
Il n'y a jamais eu ni enquête, ni poursuite judiciaire, ni condamnation. Les assassins de Ndadaye courent toujours.

2. Le 6 avril 1994, vers 20 heures 15: les présidents Juvénal Habyarimana, un Hutu rwandais, et son homologue burundais, M. Ntaryamira, Hutu lui aussi, sont abattus dans l'avion qui les ramenait d'Arusha.
Il n' y a jamais eu ni enquête, ni poursuite judiciaire, ni condamnation. Les assassins de ces deux Chefs d'Etat, qui ont réussi un exploit jamais réalisé depuis que l'humanité existe en liquidant dans un même attentat deux présidents de deux pays différents courent toujours.

3. 1994-1998: plus de 3 millions 400.000 Hutus rwandais sont exterminés dans les 37 camps de réfugiés qui les abritaient le long de la frontière avec le Congo. Certains d'entre eux, ayant échappé aux massacres dans les camps, seront poursuivis jusqu'à Kisangani, à Mbandaka et même à Kinshasa où il seront égorgés dans des lits de l'hôpital général.
Aucune dénonciation, aucune enquête, aucune poursuite judiciaire, pas la moindre condamnation. L'identité individuelle ou collective des tueurs est demeurée inconnue jusqu'à ce jour.

4.- Septembre 1996: Monseigneur Munzihiwa, évêque de Bukavu, est abattu dans une rue du chef-lieu de la province du sud-Kivu. Son corps, criblé de balles, est abandonné, appuyé contre le mur d'une maison.
Là non plus, ni enquête, ni poursuite, ni condamnation.

5.- De 1998 jusqu'à ce jour: les provinces des deux Kivu, du Maniema, la province orientale et une partie du
Katanga sont occupées par des troupes venues du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda, appuyés par des amis somaliens, ethiopiens et érythréens. Des atrocités y sont commises sur une échelle sans précédents. On parle
aujourd'hui de près de 5 millions de morts, des paysans, c'est-à-dire des civiles dans leur écrasante majorité.

Il s'agit en réalité d'un épouvantable génocide. Mais personne à Kinshasa, à Washington, Paris, Berlin, Bruxelles, Londres ou au Vatican n'a jamais osé qualifier de génocide cette abomination.
Qui est, au nom du ciel, le ou les auteurs de ce génocide? Se peut-il qu'en ce début du 21e siècle, avec tous les moyens que la science et la technologie moderne mettent à disposition de l'humanité, il soit encore possible de commettre un génocide parfait, à savoir, qu'on puisse tuer au vu et au su de tous près de 5 millions de personnes sans qu'on découvre l'identité du ou des coupables?
Qui est donc ce bourreau sans visage, qui se nourrit du sang de millions de personnes et qui n'a jamais été identifié, ni inquiété, ni condamné?

6.- Novembre 2000: Monseigneur Kataliko, évêque de Bukavu et remplaçant de feu Mgr Munziriwa est à son tour assassiné.
Pas d'enquête, ni de poursuite judiciaire, ni de condamnation.

7. Le 16 janvier 2001: le Président Laurent-Désiré Kabila est assassiné dans son bureau, le lieu supposé le plus
sécurisé dans un pays. Un de ses gardes de corps est accusé d'être le tueur après avoir été physiquement éliminé.
Les vrais commanditaires de l'homicide de J.D. Kabila n'ont jamais été identifiés, ni inquiétés, ni poursuivis, ni condamnés.

. etc...