La situation des réfugiés rwandais en Grande-Bretagne

 

akanyebire <akanyebire@yahoo.co.uk> a écrit :

Au Royaume Uni, les réfugies Rwandais vivent dans le cauchemar  et la misère. A cause des bonnes relations entre Londres et Kigali, les demandeurs d'asile Rwandais sont en train d'être refoules en masse vers le Rwanda. Le  Gouvernement  britannique a été récemment convaincu par la propagande de Kagame que le Rwanda est un pays sans problèmes ou les réfugies doivent retourner. Beaucoup de Rwandais sont déjà rapatries et d'autres sont en détention prêts être rapatries.
wbigabo" <wbigabo@yahoo.com> Fri, 30 Sep 2005 10:02:44 -0000

Il est vari que les demandeurs d'asile au Royaume Uni sont menaces d'expulsion. De l'intérieur et de l'entrée des frontières. 
Apparemment 200 personnes viennent d'être expulses du Royaume  Uni dans les trois derniers mois. Kagame promet la sécurité et l'emploi 
au Gouvernement Britannique pour les expulses.

Pour ce qui concerne la soi-disant justice Rwandaise, Ibuka et le gouvernement rwandais ont mis sur place un fonds pour corrompre les 
Hutu  afin qu'ils soient disposes a témoigner contre les suspects de génocide au niveau des  tribunaux gacaca , des tribunaux nationaux 
et au niveau du Tribunal Penal International pour le  Rwanda.

Un montant entre US$350 et  US$ 500 est donne a chaque orphelin ou et veuve comme assistance, mais de retour ceux-ci doivent accepter 
de coopérer et  rendre service en témoignant  contre les suspects de génocide a l'intérieur et a l'extérieur du Rwanda. Nous avons des 
noms des personnes qui ont reçu le montant. La plupart d'entre eux se sont enfuis juste  depuis la mise sur pieds des tribunaux gacaca. 
L'argent est surtout donne aux Hutu pour rendre crédible les témoignages sur  le génocide.
Si vous etes intéressé a ce marche contactez le représentant d'Ibuka  ou un employé de l'Ambassade du Rwanda le plus proche de 
vous. 



Jean-Baptiste Mbera <jbmbera@yahoo.fr> a écrit :

Cher Akanyebire (si c'est votre vrai nom),
 
Merci de nous faire part de la détresse de nos compatriotes au Royaume de Tony Blair.
 
Mais enfin, réveillez-vous. Réveillez-vous donc!
 

La situation des réfugiés rwandais en Grande-Bretagne ne peut qu’être mauvaise. C’est dommage pour nos compatriotes, mais c’est l’amère réalité. Londres a sponsorisé la guerre du FPR jusqu’à sa prise du pouvoir. En soutenant une fraction anglophone de la petite bourgeoisie rwandaise de la diaspora, Londres poursuivait ses propres buts. Depuis la fin de la guerre froide, le R-U livre une guerre secrète, mais sans merci à la France en Afrique francophone. Le Rwanda faisait partie. La stratégie employée est constamment une stratégie indirecte. Le R-U recourt à des supplétifs. Dans le cas du Rwanda, la fraction anglophone de la diaspora rwandaise d’Ouganda a offert le FPR et sa branche armée comme supplétifs du Royaume-Uni. En échange, le R-U lui a donné un soutien diplomatique, financier et même militaire. Le R-U en envoyé des troupes au Rwanda en 1994 pour la première fois dans l’histoire. C’est en effet la première fois que le R-U envoie des troupes dans un pays francophone. En 1995, elle a ouvert une ambassade à Kigali.

 

La faction néo-coloniale du FPR a vendu le pays aux Britanniques. Le gouvernement établi par le FPR a dû payer l’addition dès 1994. En 1995, 38 ONG belges et françaises ont été expulsées du Rwanda. Au même moment, des dizaines d’ONG anglophones s’installaient pour la première fois dans le pays. Depuis, leur nombre n’a cessé d’augmenter. L’Eglise catholique rwandaise, liée comme on le sait aux Eglises catholiques belges, françaises et québécoises (donc francophones) a commencé à être persécutée, depuis 1994. Aujourd’hui, même un prêtre sans histoires, comme Guy Theunis est traîné devant les tribunaux aux ordres que sont les GACACA d’exécrable renommée. En même temps, des centaines de petites églises protestantes ont vu le jour. Elles sont toutes liées aux protestants anglo-saxons. Cela ne vous dit donc rien. La TVR diffuse à longueur de journée et de soirées des sermons de prédicateurs protestants. Les plus hautes autorités de l’Etat doivent, qui sont catholiques, Kagame et Makuza, doivent se montrer à ces séances de prédication-guérisons miraculeuses commanditées par leur suzerains ! Sous peine d’être lâchés. Minables vassaux ! Triste Rwanda !

 

 

En 1995, la première réforme constitutionnelle du FPR a eu pour effet (but ?) d’imposer l’Anglais comme langue officielle du Rwanda. Aujourd’hui, c’est la deuxième langue officielle du Rwanda, s’il vous plaît. Prenez le Journal Officiel de la République Rwandaise. Et lisez.  A l’époque de cette réforme, j’étais député à l’Assemblée Nationale de Transition. Je me suis battu en vain pour demander que cette troisième langue officielle soit le Swahili. Les réactionnaires du FPR ont eu raison de ma seule voix.

 

 Aujourd’hui, les liens entre le R-U et cette faction se sont approfondis et étendus. La Banque Commerciale du Rwanda (BCR), première banque privatisée par les réactionnaires du FPR a été vendue à ACTIS. ACTIS est un organisme financier dépendant du DFID, le département de la coopération internationale britannique. Les usines de thé ont été également vendues à des firmes britanniques. Devinez qui sont leurs associés rwandais. Ils appartiennent généralement à la même fraction. Les petits-bourgeois d’hier sont devenus des bourgeois. Ce sont eux qui font fonctionner l’ascenseur. Une nouvelle bourgeoisie compradore liée au R-U a pris le contrôle de l’Economie néo-coloniale rwandaise. A la faveur du pillage et de l’expropriation des Rwandais en exil et des guerres de rapine menées contre la RDC depuis 9 ans.

 

Le gouvernement FPR dépense chaque année 412 millions de FRW pour financer les activités de son ambassade à Londres. La moitié de ces dépenses vont à la location de biens immeubles pour les besoins de cette ambassade. En 10 ans, le contribuable rwandais a versé à l’ambassade de Londres 4.12 milliards de FRW.

 

Elle a offert l’APR comme bras armé des Britanniques pour le contrôle de la République Démocratique du Congo, à deux reprises. D’abord en 1996-97 et ensuite en 1998. Leur but est d’établir à Kinshasa un gouvernement favorable aux Anglo-saxons, en comblant le vide laissé par la Belgique, qui est une petite puissance incapable de contrôler ses anciennes colonies. Pour la RDC, c’est en effet l’avocat mais aussi pasteur protestant Azarias Ruberwa à la tête du RCD-Goma qui joue ce rôle (de cheval de Troie) à l’intérieur du gouvernement de transition congolais. Il reçoit ses ordres de Kigali, qui à son tour reçoit ses ordres de Londres. La France et le R-U se disputent donc le contrôle de cette zone d’influence laissée vacante par la faiblesse de la Belgique. Il en est de même d’ailleurs des anciennes colonies portugaises, mais ce n’est pas le sujet qui nous intéresse aujourd’hui.

 

Les réactionnaires du FPR ont aussi offert les troupes du FPR, rebaptisées pour RDF, pour le contrôle du Soudan. Si vous ne le saviez pas, je vous apprends que le gouvernement FPR a prévu de dépenser 3.3 milliards de FRW pour la « Peace Keeping Force » qu’il a envoyée au DARFOUR (Soudan). Or, cette force y est pour le compte des Britanniques (et des Américains) qui financent le gros de l’opération. Cette opération de « maintien de la paix » sert de couverture pour les activités couvertes du commandement OTAN en Afrique de l’Est.

 

Sous cette couverture, le gouvernement FPR a par exemple reçu des stocks d’armes prélevés du stock de la KFOR, la force de stabilisation opérant dans les Balkans. Les navettes du « CEUR », Général James JONES, commandant des troupes US en Europe en charge également du commandement OTAN pour l’Europe et l’Afrique sont devenues incessantes. Il y a une interpénétration élevée entres la police et les services de renseignement de Kigali et ceux du R-U. Le FPR a tissé des relations avec la faction la plus à droite du « LABOUR ».

 

Cher compatriote, fuir le régime FPR et aller demander l’asile au Royaume-Uni, dans les conditions actuelles, c’est comme le dit l’adage rwandais « GUHUNGIRA UBWAYI MU KIGUNDA ». Mais, c’est la triste réalité. Ce n’est pas précisément l’endroit où on peut espérer une compréhension de la part des services d’immigration et de police en Europe. Mais, le monde est grand ! Heureusement ! Et la solidarité entre réfugiés ainsi que la solidarité entre les peuples, ça existe. Car le peuple britannique n’a rien à voir avec tout ça. Faites-donc actionner cette solidarité. Hors du peuple, pas de salut ! Pas de solidarité, pas d’issue. A bon entendeur, salut !
 

Compatriote,
 
Stratégiquement parlant, le Swahili présente beaucoup d'avantages et presqu'aucun inconvénient.
 
Voici mes arguments:
  1. L'Anglais est pour le Rwanda et pour l'Afrique, un instrument d'aliénation culturelle et de domination impérialiste. Il a été et est encore utilisé pour diviser les Rwandais. Autant que le Français, il sert d'atout dans la guerre d'influence néo-coloniale que se livrent le R-U et la France. La guerre de 1994-994 avec son cortège de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre est la principale manifestation de cette guerre secrète. Les principaux protagonistes étaient deux fractions réactionnaires de la petite bourgeoisie rwandaise :
      1. d'une part une fraction anglophone réactionnaire soutenue par le R-U, agissant à travers le FPR/APR
      2. d'autre part une fraction francophone réactionnaire soutenue par la France, agissant à travers le MRND/FAR.
  2. L'Anglais est donc une langue de domination impérialiste qui sert les fractions les plus réactionnaires de l'élite rwandaise et divise les fractions les plus progressistes de notre élite et de notre peuple au lieu de les unir contre la domination étrangère.
  3. Le Swahili est pour le Rwanda et pour l'Afrique, un instrument d'unification et d'indépendance politique et culturelle. En voici les arguments:
    1. Le Swahili est le principal artisan de l'unité de la Tanzanie. Il en a donc déjà fait la preuve.
    2. Malgré les viscissitudes de la Communauté Est-Africaine, l'incurie de certains dirigeants kenyans, le Swahili unit depuis les années 60 les Kenyans et les Tanzaniens déjà. Avant-hier, le Président de l'Ouganda a promulgué la réforme constitutionnelle qui en fait la seconde langue officielle de ce pays. Il est en train d'unir également les Ougandais qui comptent une 40 aine de langues.
    3. Mais, d'ors et déjà, les armées du Kenya, de Tanzanie, d'Ouganda, du Rwanda et même de RDC emploient déjà le Swahili comme langue de commandement. C'est la langue la plus utilisée au sein de la Communauté Est-Africaine.
    4. Le Burundi emploie massivement le Swahili. Le Swahili est déjà l'une des 4 langues officielles en RDC.
    5. Le Swahili peut donc unir les Kenyans, les Tanzaniens, les Ougandais, les Rwandais, les Burundais et les Congolais. Il est parlé dans 5 provinces sur 10 en RDC. Il s'agit de la Province orientale, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Katanga et du Maniema .
  4. Pourquoi faut-il unir ces pays? La réponse est simple. Ils ont besoin l'un de l'autre. Les Rwandais en ont plus besoin que tous les autres. Le principal central du Rwanda est l'exiguité du territoire et une forte pression démographique alors que son économie est principalement agricole. Habyarimana l'avait compris, même si en fin de compte, ce fût à ses dépens. Kagame n'a pas non plus tardé à le comprendre. Lisez à ce titre la loi organique portant régime foncier qu'il vient de promulguer et que je mets en annexe de ce message. La solution qu'il met en oeuvre depuis 1998 est une solution expansioniste, au détriment de la RDC. Il ne tardera pas à en subir les conséquences. Ce n'est qu'une question de temps.
  5. De toute façons, ensemble, ces pays ont une superficie de plus de 3,5 millions de km² et une population de plus de 150 millions d'habitants. Le territoire qu'ils couvrent dispose de tous les écoystèmes qui existent dans la région, de la forêt primaire (de montagne ou non) à la steppe. Il abrite des ressources en eau gigantesques (Fleuve Congo et Nil). Ne parlons pas des ressources animales, minérales et énergétiques. Ensemble, ces pays auraient l'armée la plus puissante d'Afrique en nombre et en expérience. Puisque leurs armées se font mutuellement la guerre ou la livrent à leur propres peuples respectifs depuis plus de 20 ans. Ces armées comptent ensemble environ 600.000 hommes. Si ces pays s'unissaient, ils auraient un débouché sur l'Océan Atlantique et sur l'Océan Indien. Ils couperaient l'Afrique en deux. Rien de pourrait plus se faire sans leur accord en Afrique. Or, justement le problème principal de l'Afrique, c'est son morcellement en petits Etats incapables d'assurer les fonctions premières de l'Etat moderne. C'est de là que vient la dépendance de l'Afrique, principalement l'Afrique sub-saharienne, par rapport l'Europe et à l'Amérique du Nord. Le problème secondaire de l'Afrique sub-saharienne est que les Etats qui la constituent sont dirigés par des factions néo-coloniales. Mais, j'en conviens, ce second problème n'est pas l'objet de ce débat-ci.
  6. Le Swahili est déjà une langue internationale. L'UA et les N-U l'emploient déjà. Toutes les grandes de stations de radio internationales disposent d'un service swahili émettant quotidiennement. Il n'a donc pas à s'imposer. Il est enseigné dans toutes les universités respectables d'Europe et d'Amérique du Nord. Outre les pays que j'ai déjà cités, le Swahili est également parlé au Soudan, en Ethiopie, en Somalie, au Mozambique, en Angola, au Malawi, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, en Namibie, aux Comores et à Maurice.
  7. Contrairement à l'Anglais, le Swahili n'est pas une langue européenne. Il ne peut véhiculer aucune domination coloniale ou néo-coloniale. Il permettrait de supprimer les instruments qui servent de prises aux empoignes entre puissances néo-coloniales, et pour ce qui concerne le Rwanda, entre la France et le R-U. Sans pour autant nous empêcher d'enseigner leurs langues à des fins commerciales comme le font l'Italie, l'Espagne, la Grèce, etc.
  8. Le Swahili n'est la langue d'aucune tribu, ni d'aucune ethnie africaines. Il ne peut donc servir de base à aucune domination d'une tribu ou d'une ethnie africaine sur les autres. Il est au-dessus des divisions ethniques. C'est un instrument de sortie des conflits ethniques dans la Région des Grands-Lacs.
  9. Contrairement à l'Anglais, le Swahili est une langue basée sur les langues bantu de la même famille que le kinyarwanda. Son apprentissage est très facile pour un Munyarwanda. D'ailleurs, cette langue est parlée et enseignée depuis longtemps dans le pays. Avant 1994, c'était la troisième langue officielle du Rwanda, dans les faits puisque Radio Rwanda émettait depuis longtemps quotidiennement en Swahili. 

 

On peut en multiplier ainsi à l'infini les avantages. Comparé à l'Anglais, il ne présente aucun inconvénient.

 

Le seul atout de l'Anglais sur le Swahili est que c'est la langue de l'impérialisme américano-britannique et qu'à ce titre, il est parlé partout. Mais, même en se plaçant sur ce terrain, on sait que l'Anglais n'arrive qu'en 4ème position dans les langues maternelles les plus parlées dans le monde. Il arrive après le Chinois, le Hindi et l'Arabe. 

 

Mais l'enseignement de l'Anglais, du Chinois, du Hindi, de l'Arabe, de l'Espagnol, du Russe ou du Français, relèvent de la communication commerciale. On n'a pas besoin d'en faire des langues officielles pour les enseigner à des fins commerciales. Les Japonais, les Allemands ou les Chinois parlent Anglais mais il n'en font pas une langue officielle au Japon, en Allemagne ou en Chine. Il en est de même des Indiens.

 

Depuis la fin de l'esclavage et de la colonisation, nous n'avons plus de chaînes à nos pieds. Ce sont nos esprits qui sont enchaînés. Commençons par les libérer. La libération mentale passe d'abord par la libération culturelle. Le Swahili nous offre une chance de nous libérer des chaînes coloniales ou néo-coloniales que véhiculent l'Anglais et le Français.

Bonne journée.