TOUT N’EST PAS ENCORE DIT !
 Dr. Léopold Munyakazi (version corrigée)
 
Au-delà d’un certain activisme d’un Bernard Kouchner et d’un certain intégrisme d’un Mugesera ou d’un Nahimana, on conviendra qu’il y a quand même encore beaucoup de choses qui ne sont pas dites ou qui ne sont pas entendues.
 
1. Le génocide des Tutsi a été plannifié depuis la première livraison du magazine "Impuruza" par le nommé Festo Habimana comme une stratégie de rechange à l’échec d’une victoire-éclair du FPR dans sa reconquête du pouvoir au Rwanda. Cela a été approuvé dans le Congrès de la Diaspora des Banyarwanda( Tutsi) organisé à Washington, DC en 1988 sous les auspices d’un haut représentant de triste renommée de la section américaine du HCR, M. Roger Winter. Cette stratégie a été adoptée par le chef de la rébellion terroriste FPR qui, au lieu de lancer des opérations conduisant à une victoire rapide que lui conseillait pourtant son ami et collaborateur Roméo Dallaire ou d’accepter que de jeunes combattants se lancent au secours de leurs familles que ses "special units" et autres infiltrés massacraient en instrumentalisant les Interahamwe de son agent Robert Kajuga, attendait qu’il y ait d’abord suffisamment de victimes pour justifier la rupture des accords de paix d’Arusha et se présenter comme un sauveur-imposteur des "rescapés" de ses propres bombes( ex. de l’église de la Sainte Famille).
C’est encore à Arusha que l’autre "grand machin" TPIR s’est déclaré incapable de reconnaître et poursuivre le véritable « génocidaire » du peuple rwandais et s’est réfugié, la tête dans la boue comme celle de l’autruche dans le sable, derrière le faux argument de la « notoriété publique ». On sourit à cette logique de mauvais goût des protecteurs hypocrites qui prétendent que leur terroriste Kagame n’aurait pas extérminé son propre "peuple" ! C’est comme s’ils n’avaient rien appris des exterminations cyniques de son mentor, parent et prédécesseur Kigeri IV Rwabugiri à l’encontre de sa famille la plus proche.
 
2. Je signalerais aux présumés renégats "académiques" et activistes politiques qui se sont ligués derrière Mme Alison Des Forges et M. Jean- Pierre Chrétien que les medias de la haine ethnico-politique sont nés avec la presse de la diaspora tutsi et la radio Muhabura bien avant leur réplique(n’en déplaise à M. Tom Ndahiro) que furent le magazine Kangura et la Radio Télévision Libre des Mille Collines. Une simple analyse de contenu aurait montré à ces "experts" du génocide des Tutsi qui est l’initiateur de l’ethnisme et de la haine. Mais comme ils ne travaillent pas au projet de la paix et de la concorde entre les Rwandais, il leur faut trouver des prétextes raccourcis au massacre et à la condamnation de tout un peuple.
 
3. Je ne me ferais jamais le défenseur de mon condisciple L. Mugesera au sujet de son discours du 22 novembre 1992 à Kabaya(Dusaangiye umwâami ntîdusaangîye ijaambo), mais je me garderais de le condamner d’ethnisme avant de considérer le contexte du moment et le fait que que c’est bel et bien notre professeur tutsi, Mgr Alexis Kagame qui s’est fait, tout au cours de notre intoxication et contre notre protestation, le champion du mythe hamitique pour asseoir la suprématie et la supériorité des Tutsi sur leurs compatriotes. Les "experts" impartiaux du génocide des Tutsi qui l’ont rencontré plusieurs fois durant leurs séjours au Rwanda et qui l’utilisent abondamment dans leurs publications "couper/coller" n’ont jamais condamné ce prélat , peut-être par ce qu’ils savaient qu’il avait lui-même bien appris sa leçon des "savants" européens, et qu’en le désavouant ils n’épargneraient pas leurs "pères" qui avaient pourtant totalement tort. La politique est toujours le domaine des deux poids, deux mesures.
 
4. J’ai dit et je redis chaque jour que je ne qualifierai jamais le fratricide rwandais comme un génocide, simple ou double selon les écoles, par ce que je suis convaincu que l’ONU s’est terriblement trompée sur ce point(et ce n’est pas la seule fois que l’ONU s’est "trompée" sur des matières concernant le Rwanda !), sous la pression et la manipulation qu’elle subissait de la part des puissances qui savaient absolument ce qu’elles voulaient, certainement pas le bonheur du peuple rwandais.
 
5. L’usage abusif du terme "génocide" a presqu’ irrémédiablement divisé mon peuple et sert de prétexte à tous les ethnocides de l’Afrique des grands lacs. Ceux qui prétendent engager un dialogue entre les Rwandais(sans s’y impliquer) et sans une redéfinition préalable de ce terme à la lumière de de ce qui s’est réellement passé à Kagitumba, à Kibungo, à Kigali, à Gitarama, à Kibeho,... et à autres Tingitingi et prisons-mourroirs se sont d’avance condamnés à l’échec, comme ceux-là qui se sont méthodologiquement trompés depuis 17 ans en essayant d’avancer la théorie insoutenable du "double génocide".
Loin des grands cirques et amphithéatres, les Rwandais ordinaires savent exactement ce qui est arrivé aux membres de leurs familles et par qui, et c’est maintenant petit à petit qu’ils commencent à savoir pourquoi et à mieux comprendre et gérer leur malheur. C’est au sujet de la mascarade de procès du major Ntuyahaga que j’ai signalé à tous ceux qui ont des yeux pour voir que "l’entente et le commerce triangulaires " ont été relancés à fonds, et que les Africains regroupés pour la cause au sein de l’U.A n’y voient que du feu.
Que Nahimana saute à pieds joints sur quelque épisode de la tragédie rwandaise ou que Kouchner s’évertue à cacher le double jeu de la France dans ce juteux et macabre dossier, ni l’un ni l’autre ne ressuscitera nos morts et nous ramènera la paix. Tant la cupidité des vautours est sans limite et elle a fini d’effacer dans la mémoire les quelques points du code de conduite d’un homme civilisé et les quelques articles du catéchisme chrétien. Mes frères congolais et autres ne me contrediront pas.